Certes, on est loin des massacres de masse libyens où l’on parle en milliers de victimes et où les mercenaires de Kadhafi ont une productivité de plusieurs centaines de victimes par jour. Néanmoins, on parle de dizaines de morts par jour au Yemen. Plus de 10 personnes ont été tuées le vendredi 25 février. La veille, déjà 17 personnes avaient été abattues par les forces de l’ordre. L’armée n’hésite pas à tirer sur la foule à balles réelles comme le montre cette vidéo:
La situation devient d’autant plus critique que d’après amnesty international, le gouvernement tente de bloquer l’accès aux hôpitaux pour les blessés par balles lors des manifestations.
Le président Ali Abdallah Salleh au pouvoir depuis 32 ans se voit fragilisé par le soutien apporté par les tribus majoritaires au mouvement de contestation. Deux millions de Yéménites ont manifesté vendredi pour réclamer la fin de la mainmise d’un seul homme sur le pays qui n’a pas hésité à réprimer dans le sang toute opposition.
Le soutien apporté par les chefs des tribus majoritaires au mouvement de contestation montre que l’on n’a pas affaire simplement à une opposition sécessionniste du Sud ou religieuse de la part de la minorité chiite. Les manifestants ne souhaitent que deux choses; la démocratie et la justice, pour permettre un développement équitable.