09ALGIERS1077 : Bouteflika et Ward : nous voulons une relation stratégique

Publié: février 3, 2011 par wilson dans Algérie, traduction de câbles
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SUJET: BOUTEFLIKA ET WARD: NOUS VOULONS UNE RELATION STRATEGIQUE.

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09ALGIERS1077 2009-12-06 07:07 2010-12-06 21:09 SECRET Ambassade d’Alger
  1. VZCZCXYZ0001
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  3. DE RUEHAS #1077/01 3400757
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  6. FM AMEMBASSY ALGIERS
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  8. INFO RUCNMGH/MAGHREB COLLECTIVE IMMEDIATE
  9. RUEHBP/AMEMBASSY BAMAKO IMMEDIATE 1048
  10. RUEHNM/AMEMBASSY NIAMEY IMMEDIATE 1989
  11. RUEHNK/AMEMBASSY NOUAKCHOTT IMMEDIATE 6814
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  13. S E C R E T ALGIERS 001077
  14. SIPDIS
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  17. AF, XA

CLASSE PAR : Chargé d’affaires <a.i> William Jordan; raisons 1.4 (b) et (d). (Ndt. Les lettres C et S en début de chapitre annoncent des commentaires Confidentiel ou Secret)

Résumé ——-

1. (c) Le Commandant Général de l’AFRICOM, William Ward à rencontré le 25 novembre le président Algérien Abdelaziz Bouteflika, à l’occasion de la première visite de Ward depuis sa prise de commandement à l’AFRICOM. Ward à dit que la stratégie de l’AFRICOM était d’aider les pays africains à assurer leurs propres besoins en terme de sécurité, non pas de le faire pour eux. Les États-Unis ont reconnu la position dominante de l’Algérie dans la région, et lAFRICOM s’est préparée à assister l’Algérie ainsi que ses voisins à combattre le terrorisme. Bouteflika a dit que l’Algérie voulait être un partenaire stratégique, et non pas un adversaire. Nos relations militaires incluent déjà une coopération technique et de formation/entrainement. Les exigences d’utilisations finales de surveillance ont portées atteintes à la souveraineté nationale de l’Algérie et par conséquent à imposer des limites quand à notre engagement militaire. Cependant Les États-Unis et l’Algérie partagent le même objectif commun dans le combat contre le terrorisme. Le terrorisme dans la région a pris une tournure dangereuse, et les états du Sahel ont été préparés pour résoudre leurs problèmes communs. D’autres efforts doivent être réalisés afin d’assurer la participation et l’engagement des responsables politiques maliens dans la lutte régionale. Bouteflika à dit à Ward que le président malien devait comprendre qu’il ne pouvait pas être ami avec les voleurs et leurs victimes simultanément. Les chefs d’États tans-saharien planifient de tenir un sommet sur la sécurité et le développement à Bamako mais n’ont toujours pas décidés d’une date ferme. Bouteflika à aussi passé en revue les tensions égypto-algériennes qui sont nées à la suite d’un match de qualification de la Coupe du Monde , le Sahara occidental, les répercutions négatives de la colonisation israélienne, l’Iran, L’Irak et l’Afghanistan. Sur la question du football, il a fait un point en disant à Ward que le roi du Maroc — contrairement à la tension avec l’Égypte — lui avait envoyé un message très chaleureux de félicitations après le match. A la fin de cette rencontre, Bouteflika a invité Ward à revenir en Algérie dans un futur proche. Fin du résumé.

Relever les défis communs ———————————

2. (C) A l’occasion de sa prise de fonction à l’AFRICA COMMAND (AFRICOM) le Commandant Général William Ward a rencontré le Président Algérien Abdelaziz Bouteflika le 25 novembre au palais présidentiel. Avec Bouteflika étaient présents le chef d’état-major de l’armée algérienne nationale populaire (ANP), le lieutenant général Ahmed Gaid-Salah, le Ministère de la Défense nationale (MND) et Directeur des relations extérieures et de la coopération le général Nourredine Mekri, le responsable de l’organisation et la logistique de l’ANP le major-général Abdelhamid Ghriss aisni qu’un traducteur. L’ambassadeur, le conseiller en politique étrangère du Général Ward, le Dr. Raymond Brown, l’attaché de la défense et Poloff (prise de note) ont accompagnés le Général Ward à la réunion, qui dura 2 heures. Ward a souligné que sa visite à Alger était symbolique de l’évolution des relations bilatérales de nos pays. La mission de l’AFRICOM était d’aider les nations africaines à relever leurs défis en terme de sécurité et, non pas de le faire pour eux. Le but de sa visite, selon Ward, était l’écoute des perspectives algériennes dans le renforcement de nos coopérations telles que nous le recherchons afin de travailler ensemble dans le but de relever les défis communs africains. Ward à reconnu que ces enjeux sont complexes et nécessitaient un développement ainsi que des solutions politiques et, non seulement une intervention militaire. Pour l’avenir, nous avons cherché à coopérer dans des domaines que l’Algérie détermine comme prioritaire. L’ AFRICOM à salué les efforts dans le contre terrorisme régional que l’ Algérie a engagé avec ses voisins des pays du Sahel. L’Algérie fourni les efforts nécessaires ; nous travaillerons avec l’Algérie ainsi que ses voisins afin d’éliminer la menace terroriste dans cette région.

3. (C) Le Président Bouteflika à annoncé que les États-Unis et l’Algérie partageaient un objectif commun et qu’il travailleraient coopérative ment dans le combat contre le terrorisme. Bouteflika a noté que les USA et l’Algérie ont commencé à travailler plus étroitement ensemble pendant l’administration Clinton quand les deux parties se sont rendues compte qu’elles combattaient le même problème. Bouteflika a souligné qu’après le 11 Septembre, l’Algérie a été le premier pays musulman arabe à envoyer un message de solidarité au président Bush. Par la suite, malgré l’impopularité de certaines politiques de Bush, les relations politiques et économiques entre nos pays se sont améliorées. Aujourd’hui nos relations sont excellentes, dit-il, signifiant que l’Algérie était le second plus gros partenaire des États-Unis au Moyen-Orient après l’Arabie Saoudite et notre principal partenaire commercial en Afrique. La nouvelle approche du président Obama à la politique étrangère américaine a été « une bouffée d’air frais » et bien considérée par les pays en développement du monde. Mais cela signifiait qu’il y avait également des attentes élevées envers son administration. Bouteflika a prédit que nos relations bilatérales se poursuivront dans le bon sens. Il a ajouté que les États-Unis et l’Algérie sont allés de l’avant en coopération, tout en reconnaissant la valeur du dialogue à tous les niveaux. À cet égard, Bouteflika a déclaré qu’il était prêt à aider Ward et l’a invité à visiter l’Algérie à nouveau.

Coopération militaire ——————–

4. (S) Bouteflika attache de l’importance à la coopération militaro-militaire avec les États-Unis mais a noté que les exigences de l’utilisation finale de la surveillance contrevenaient à la souveraineté nationale de l’Algérie. Néanmoins des progrès ont été fait quand à la formation et la coopération technique. Bouteflika a dit que les capacités des forces américaines et algérienne était bien assimilées dans la région. Bouteflika a fait valoir avec franchise que les pourparlers directs étaient la clé du succès du dialogue militaire, reconnaissant aussi que dans certains cas, il y aurait des limites à l’étendue de la coopération. «Dites-nous ce que vous voulez, et nous vous dirons ce que nous pouvons faire ». L’Algérie, continua t-il, voulait être un partenaire stratégique pour les États-Unis dans la région, et non un adversaire.

 

William Ward (à gauche)

5. (S) Le général Ward a remercié M. Bouteflika pour son évaluation franche de notre relation militaro-militaire. Il a dit que le président, les secrétaires d’État et de la Défense, ainsi que les chefs d’état-major des armés des États-Unis, tous ont reconnu la valeur du partenariat américano-Algérien. Bouteflika a répondu qu’il allait nous aider à consolider ce partenariat. Ward à faire valoir qu’en renforçant notre partenariat, L’ Algérie devait nous dire comment nous pouvons contribuer au mieux pour atteindre nos objectifs commun. En dépit des propos malheureux prononcé à l’encontre de l’AFRICOM, Ward a rappelé avec sourire que son commandement n’avait pas été créé pour prendre en charge l’Afrique. Sans perdre un instant, Bouteflika a rétorqué avec un sourire encore plus grand qu’il en doutait avant jusqu’à la venue de Ward. Ward a déclaré que, alors que nous continuons notre dialogue militaire, nous voulons faire les choses que l’Algérie nous indique comme importantes. Ward a affirmé que l’Algérie a depuis longtemps reconnu le défi de l’extrémisme et a démontré sa capacité à riposter. L’ AFRICOM voudrait supporter l’Algérie et ses voisins dans cet effort. S’adressant aux réserves de Bouteflika concernant les exigences d’utilisation finale de surveillance, Ward a suggéré de focaliser nos efforts dans les domaines où la coopération a été possible, c’est à dire la formation et l’équipement. Il a reconnu que certaines lois et règlements américains peuvent empêcher pour l’instant la participation de l’Algérie dans d’autres formes d’engagement.

Relations civils-militaires ————————

6. (S) Bouteflika a souligné que l’armée algérienne respectait « absolument » l’autorité des responsables civils. « Ce n’est pas du tout comme en Turquie » dit-il. Bouteflika a affirmé que l’armée était obligée de prendre des mesures drastiques pendant les violences des années 1990 dans le but de préserver la nation. C’était une période difficile, mail l’ordre constitutionnel a été rétabli. « La maison est propre à présent » souligna t-il, « et je peux vous dire que l’armée obéit aux civils. Il n’y a qu’une constitution et tout le monde y obéit. » Bouteflika a reconnu, cependant, que les problèmes du passé hantaient encore le pays. Il a cité la presse étrangère faisant référence à l’Algérie comme une dictature et a fait valoir que le terme est parfois utilisé avec négligence. La Constitution algérienne a établi la primauté du droit. En 2004, il a été décidé qu’il n’y avait pas plus historique comme « légitimité révolutionnaire ». La seule légitimité est la constitution. « Tout le monde peut être candidat aux élections, conformément à la constitution, même un général ». Il fit une pause, puis sourit et dit, « mais les généraux connaissent les difficultés et aucun n’a été candidat pour le moment. »

Contre terrorisme —————-

7. (C) Bouteflika a dit que le terrorisme en Afrique a pris une tournure dangereuse. La situation somalienne est sans espoir, commenta t-il. Entre temps, la région du Sahel présente un ensemble complexe de questions. Heureusement, la plupart des pays du Sahel sont déterminés à coopérer et ont les possibilités de combattre la menace si ils travaillent ensemble. La Mauritanie a exprimé un engagement clair comme l’a fait le Niger, bien que Bouteflika ait reconnu les préoccupations des États-Unis avec le Président Tandja. Cependant la pleine coopération du Mali reste insaisissable. Les politiques maliens ont échoués dans la création d’une zone stable dans le nord. Il s’en résulte une zone de non droits dans laquelle la contrebande, ainsi que des trafics d’armes et de drogues, rendent possible le terrorisme. Bouteflika a dit la région prête à s’attaquer à ce problème, des efforts bilatéraux et régionaux sont actuellement en cours. À cet égard, l’Algérie a suivi de près l’aide militaire américaine au Mali et au Niger.

 

Amadou Toumani Touré

8. (S) Ward a dit à Bouteflika qu’il avait prévu de visiter Bamako après Alger et voudrait encourager les responsables Maliens à coopérer dans la lutte contre le terrorisme dans la région. Les États-Unis ont fourni une assistance militaire au Mali, et nous espérions qu’il ait complété les travaux que menait l’Algérie. Ward a souligné que, en fin de compte, la destruction du terrorisme revenait à la région. Bouteflika a exprimé son appréciation pour l’assistance américaine au Mali et a dit que l’Algérie fournirait aussi une aide, incluant un peu d’équipement. Bouteflika a exhorté les États-Unis de dire au président malien Amadou Toumani Toure qu’ « il ne pouvait être l’ami des voleurs et des victimes en même temps ». De nombreux services de sécurité malien ont partagé la même préoccupation, affirma Bouteflika . Dans le passé, dit-il, l’Algérie a attendu d’avoir la chance de débriefer des suspects terroristes détenus au Mali, pour découvrir plus tard que les officiels malien menaient des négociations afin de rendre aux organisations terroristes les suspects détenus. « Il est difficile de coopérer dans ces conditions, » dit-il. En dépit des difficultés, Bouteflika a dit que les responsables régionaux planifient encore de tenir un sommet sur la sécurité et le développement à Bamako. Tous ont convenu sur la nécessité pour le sommet, dit-il, mais n’ont toujours pas fixé de date. Bouteflika a dit que l’Algérie serait ouverte à l’échange d’informations avec les USA concernant la coopération de l’Algérie avec ses voisins. Le Général Ward a dit que l’AFRICOM ferait la même chose pour l’Algérie en ce qui concerne les initiatives américaines dans la région.

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16. (S) La rencontre Ward-Bouteflika était importante dans un certain nombre de points. Le président algérien a parlé à plusieurs reprises de sa volonté de construire une relation stratégique avec les États-Unis. Il a transmis une volonté claire de renforcer la coordination et les contacts sur les questions de lutte contre le terrorisme au Sahel. Le simple fait de la rencontre avec le président était lui-même le feu vert à la bureaucratie militaire dans l’accélération de la coopération bilatérale militaire. Enfin et surtout, la réception officielle chaleureuse et de haut niveau a fourni un antidote puissant au mythe négatif et persistant quand aux commandement africains depuis le déploiement. Il était aussi remarquable que, en la présence de trois généraux, incluant le chef d’état major, Bouteflika parle avec assurance à Ward du contrôle des civils sur l’armée. Il a décrit les origines révolutionnaires de l’influence militaire en Algérie, il a dit que cette soit disant légitimité révolutionnaire prit fin en 2004 et que les militaires obéissent maintenant aux civils et qu’ils obéissent tous à la constitution. Au cours de son analyse des enjeux politique régionaux, Bouteflika a explosé les positions algériennes dans des termes familiers. Mais en faisant ainsi, il a aussi donné une note fortement positive au Maroc et au message du roi. Clairement, dans le contexte de l’émotion forte et de l’agitation autour de la controverse de la Coupe du Monde avec l’Égypte, le message de félicitation de Mohammed VI a touché une corde sensible avec Bouteflika. JORDAN


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