Articles Tagués ‘islamisme’

Cet article d’opinion a été envoyé par mail à l’operation leakspin, l’article représente les témoignages d’un francais musulman lors du sit in du Bardo ce Samedi 3 décembre.

Sit in du Bardo à Tunis, le 03 Décembre 2011.

Gauchiste a tendance révolutionnaire, je ne pouvais rester tranquillement chez moi à lire les tweets. Plus je lisais, plus je voulais savoir, comprendre, le vivre. Le peuple tunisien s’est soulevé le 17 Décembre et c’est libéré du joug de son dictateur le 14 Janvier 2011. Nous voila bien proche de l’anniversaire de l’immolation de Mr Bouazizi qui a déclenché cet élan populaire. Me voila donc reparti au Bardo après un court passage le matin même. Je récupère au passage une jeune fille, 25 ans, et pas du tout intéressée par ce qui se passe dans son propre pays.

Sit in du Bardo à Tunis, le 03 Décembre 2011

Sit in du Bardo à Tunis, le 03 Décembre 2011

Arrivé aux environs de 14h00 je parcours la foule des démocrates tout en observant de temps à autres sur ma gauche le camp des « extrémistes », présent en masse sur les lieux. Je m’interroge et j’interpelle des gens ci et là, j’écoute les positions de chacun et je comprends progressivement les enjeux élevés de ce sit in. Ma rencontre avec Dalila me donne l’éclaircissement  politique dont j’avais besoin. Entre cœur de gauche on se comprend! Elle m’explique, dans le bruit tumultueux des slogans, les problèmes liés a la constitution. Non ce n’est pas un problème de religions ou de laïcité, non ce n’est pas le problème de la burqa; l’enjeu est bien plus grand que cela. Il s’agit d’écrire une constitution, la première constitution démocratique dans un pays à peine libéré qui découvre les rouages et les enjeux de la démocratie. Amendement de la constitution au 2/3 de l’assemblée, motion de censure à 50+1, séparation des pouvoirs, indépendance de la banque centrale, du ministère de la justice, du ministère de l’intérieur. Voila le vrai débat, le pourquoi de ce rassemblement. Merci à toi camarde!

Voila une bonne heure que je suis au sit in, j’observe et comprends mieux, mon accompagnatrice me traduit les banderoles, pancartes et slogans. Les extrémistes, fidèles à eux mêmes insultes, provoquent sans cesse dans un langage digne de gavroche. Ils en arrivent même à chanter des chants de stade. Puis je rencontre 2 jeunes filles à qui je demande leurs raisons d’être ici. Elles m’expliquent qu’elles ont peur pour leur liberté, qu’au final elles se sentaient plus libre sous la dictature mais ne veulent pas y retourner. Elles veulent se battre, lutter pour cette liberté si durement acquise. Non elles ne renonceront pas! Nous sommes en face à face avec les présumés « Islamistes »; ils provoquent, insultent et n’ont de cesse de chercher le conflit direct. On les sent près à bondir comme des fauves affamés. Elles ont peur mais ne sont pas terrifiés par eux. Elles sont galvanisées par leur liberté, par la démocratie et elles ne reculeront pas malgré que l’ennemi gagne du terrain. Nous ne sommes séparés d’eux que par une route, ils sont sur le trottoir d’en face tout simplement. A un moment j’ai cru le conflit direct inévitable en les voyant progressé sur la route contrôlée par un petit comité de policier et des volontaires (gardiens de la révolution). Les démocrates que je soutiens ont alors une réaction extraordinaire, ils se mettent a chanter leur hymne national en guise de réponse. Ils chantent fort et fièrement, la main sur le cœur en seule réponse. Cela me rappelle une chanson de brel « quand on a que l’amour » (quand on a que l’amour et rien qu’une chanson pour convaincre un tambour..) J’en ai la chair de poule, je me sens transporté par ce chant dont je ne comprends les paroles. Les singes en sont abasourdit et n’avancent plus, ils en perdent un instant leur haine et le service d’ordre en profite pour les repousser.

Les deux camps, face à face, Le Bardo à Tunis, 03/12/2011

Les deux camps, face à face, Le Bardo à Tunis, 03/12/2011

En fin d’après midi les Nadawistes (partisans du parti islamique Ennahda)  d’en face s’échauffent encore. Les niqabs font leur défilé sous nos yeux et nos moqueries. En vérité cela n’est pas anodin, c’est plus que de la provocation; ils veulent démontrer que le sit in est conflit de religion vs laïcité rapporté d’un souci à l’université de la Manouba. Ils en arrivent même à oser nous scander des Allah Akbar (Dieu est grand), et dans un jeu d’intelligence que seul notre camp maitrise nous leur rétorquons la même chose. Non les musulmans ne sont pas d’un seul coté, et non vous n’êtes pas les garants de l’Islam. Le Coran  ne commence t il pas par  » Au nom d’Allah le clément, le miséricordieux »? Qui fait preuve de cette clémence et de cette miséricorde en ce moment ? Ceux qui se permettent d’insulter ou ceux qui répondent par des hymnes rassembleurs?

Les niqabs font leur défilé

Les niqabs font leur défilé devant les yeux des protestataires démocrates

Journal de 20h sur France2 environs 8 mns: flash spécial sur la Tunisie, un envoyé spécial de france24 nous parle d’un mouvement de contestation entre les islamistes et les laïcs sur fond de Burqa. Ce même envoyé spécial est rester posté sur un immeuble d’une quinzaine d’étages environs deux heures avec un cameraman. La désinformation bat une nouvelle fois son plein. Il paraitrait intéressant de creuser plus avant sur ces couverts médiatiques et les accolades de notre cher gouvernement avec les intégristes. La dictature religieuse dans le Maghreb serait elle moins couteuse, ou paraitrait elle plus pratique pour un esclavagisme moderne?

Je sors de ce rassemblement grandit. Je ne connaissais les islamistes que par des images télévisuelles et comme nous tous j’en avais une certaine image. Après avoir put les observer et avoir supporter leur provocations puériles, je sais maintenant qui ils sont. Je les connais en fait, je les croise chaque jour dans notre si jolie France. Regarder à droite, un peu plus à droite encore oui voila juste au dessus de l’épaule de Sarkozy, juste derrière, la « meugleuse » Marinne ou plutôt ses partisans. Je vous le dis l’extrême droite avec ou sans barbe, en Français, en allemand ou en arabe c’est la même. Que ce soit sous prétexte que les arabes mangent le pain des français, que ce soit parce que 500 000 juifs sont la cause du malheur allemand ou sous le couvert d’une si belle religion, la pensée reste la même. Alors souvenez-vous de ce que je viens de vous décrire et n’acceptez jamais ni les barbus, ni les SS, ni les frontistes.

Dans ce câble écrit en août 2005 soit un mois après les attentats de Londres, un diplomate américain livre son analyse sur le danger du terrorisme islamiste en France. S’il salue, l’efficacité des services antiterroristes français, il n’en dénonce pas moins l’exclusion, selon lui, de la communauté musulmane qui est largement stigmatisée. On ne peut que regretter que l’auteur du câble ne fait qu’effleurer les conditions socio-économiques des recrues islamistes. Il note que beaucoup d’entre eux sont de jeunes hommes sans diplôme et vivent dans des quartiers défavorisés, aussi bien d’origine maghrébine ou « européenne ».

Néanmoins, l’auteur du câble s’attache à une explication culturelle. Pour lui, il faut chercher à intégrer les Musulmans dans l’identité française marquée par une histoire catholique aux racines judéo-chrétiennes. Il défend une approche multiculturelle héritée de la tradition américaine qui cherche à intégrer chaque culture et par certains aspects s’oppose à l’approche laïque française qui cherche plutôt à assimiler les immigrés.

N° de Référence Créé le Publié le Classification Origine
05PARIS5539 2005-08-17 08:56 2010-12-01 12:00 SECRET Ambassade de Paris

Ce texte n’est qu’un extrait du câble original. Le câble entier n’est pas disponible.

S E C R E T SECTION 01 OF 04 PARIS 005539

SIPDIS

E.O. 12958: DECL: 08/16/2015
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PREL PGOV PHUM KISL AL MO PTER FR
OBJET: ÉTEINDRE L’INCENDIE: LA FRANCE ET L’EXTRÉMISME ISLAMISTE

REF: A. STATE 144222
B. PARIS 5203
C. PARIS 4644
D. 04 PARIS 2981
E. PARIS 4750
F. PARIS 1732

Classifié Par le : MINISTRE-CONSEILLER AUX AFFAIRES POLITIQUES JOSIAH ROSENBLATT, POUR LES RAISONS 1.4 B/D

1. (C) Résumé: Le GOF a empêché ou éteint l’incendie de l’extrémisme islamiste grâce à la surveillance, aux arrestations et à d’autres méthodes au quotidien et ce depuis des décennies. D’après ce qu’a rapporté récemment la presse, les RG, le service de renseignement de la police française, estime qu’il y a 6 millions de Musulmans vivant en France, soit 10% de la population. Les RG estiment que 9000 d’entre eux pourraient être des extrémistes. Ces chiffres, à mettre en relation avec un constat de plus en plus partagé sur le fait que la France bataille vigoureusement pour intégrer sa population immigrante/musulmane, sont un sérieux contrepoint aux succès passés et aux capacités incontestables de l’appareil anti-terroriste. Bien qu’à court et moyen terme, la France peut compter sur ses services de sécurité, policiers et judiciaires pour combattre avec vigueur le terrorisme, à long terme, elle se doit d’œuvrer pour donner une place aux Musulmans (qu’ils soient des immigrés de première génération, des enfants de la seconde ou de la troisième génération, ou du nombre croissant de convertis) dan l’identité française. Fin du résumé.

LE POTENTIEL DE L’EXTRÉMISME ISLAMISTE

2. (C) Dans la communauté musulmane d’environ six millions de personnes, 70% serait originaire d’Afrique du Nord (Algérie, Maroc et Tunisie). Il existe d’autres groupes importants comme les Turcs ou les Pakistanais. Dans l’ensemble de cette population, les RG estiment (selon la presse) qu’à peu près 9000 d’entre eux pourraient être considérés comme des extrémistes, soit à peine plus de 0,1%. Les RG estiment que parmi les 1500 mosquées et salles de prière en France, moins de 40 sont considérées comme extrémistes. Les officiels du GOF affirment couramment que 90% des Musulmans français sont non pratiquants. Parmi la minorité de Musulmans français considérés comme pratiquants, il y a un courant de pensée fondamentaliste petit mais indéniable. Le 5 août, Poloffs a fait le tour de plusieurs librairies islamiques dans Paris, et a trouvé que la littérature présente prônait des vues très conservatrices sur le rôle de la femme musulmane et incluait plusieurs guides (en Français) qui expliquaient comment prier. Les librairies ne présentaient aucune alternative modérée aux dogmes conservateurs.


3. (U) Deux sources d’extrémisme islamiste sont dignes d’intérêt. En premier lieu, le système carcéral français, avec une population musulmane à plus de 50%. Selon un autre rapport des RG qui a fuité en mai 2005, l’extrémisme islamiste y gagnerait en popularité, on rapporte dans plusieurs endroits des histoires de prisonniers qui affichent des posters de Ben Laden, qui détruisent des arbres de noël et des bibles, et des cries de joie à l’annonce de soldats américains tués en Irak ou d’attentats suicides en Israël. C’est souvent le choc de la prison, d’après le rapport des RG, qui transforme de petits criminels en extrémistes islamistes. La pénurie d’aumôniers dans les prisons nourrit un potentiel pour les idéologies extrémistes de se répandre sans relâche. Les prisonniers radicalisés, une fois relâchés, sont des «bombes à retardement», d’après ce que dit le rapport des RG. Ils estiment qu’à l’intérieur du système carcéral, 200 détenus «méritent de l’attention», et que 95 d’entre eux pourraient être considérés comme «dangereux». La seconde source d’extrémisme islamiste est le nombre croissant de conversions à l’islam radical par des citoyens français d’origine européenne. Dans un rapport soumi au ministre de l’intérieur Sarkozy en juin, les RG dressent le profil des Français nouvellement convertis à l’islam, et constatent que la plupart d’entre eux sont de jeunes hommes dans des espaces urbains et/ou habités en grande partie par une population d’origine nord-africaine. Parmi les convertis dont on a dressé le profil, 49% n’ont aucun diplôme [NDLR: selon l’INSEE, seulement 12% des hommes de 25-34 ans sont sans diplôme, par comparaison], et 44% ont opté pour des versions fondamentalistes de l’Islam inspirés par le salafisme ou le Tabligh. Le taux de chômage parmi les nouveaux convertis d’origine européenne est cinq fois plus élevés que la moyenne, selon les RG. Plus de 10% des néophytes ont découvert l’Islam en prison. Le rapport des RG révèle aussi qu’environ 3,5% des militaires français, dont des officiers, se sont convertis à l’Islam (Note : Bien que ce soit un chiffre marquant, beaucoup de ces militaires se sont convertis à l’Islam vraisemblablement pour d’abord se marrier à des Musulmans, et non nécessairement pour des raisons idéologiques. Fin de note.)

LA LONGUE HISTOIRE FRANÇAISE DE L’EXTRÉMISME ISLAMISTE

4. (S) Le nombre considérable d’arrestations récentes pour «complot terroriste» en France impliquant des extrémistes islamistes montre bien l’ampleur que représente le défi du contre-terrorisme pour le GOF. Depuis 2002, 322 personnes liées au terrorisme ont été arrêtées, dont 91 qui ont été mis en examen et incarcérés. La violence de l’extrémisme islamiste a frappé la France dans le passé, en particulier Paris. Un an après l’échec d’un détournement d’avion d’Air France en 1994, le groupe terroriste Algérien GIA a mené une série d’attentats à la bombe dans des stations de métro de Paris et des lieux importants, faisant 8 tués et et plus de 200 blessés. Les débordements des extrémistes islamistes basés au Maghreb continuent jusqu’à ce jour, avec le GSPC algérien et le GICM marocain, tous les deux présents sur le sol français. De plus, les services de renseignement français croient que le GSPC de prendre plus d’importance dans le djihadisme mondial et cherche à se positionner comme un allié d’Al-Quaïda [NDLR: Le GSPC a fini par se fondre dans Al-Quaïda, devant Al Quaïda au Maghreb Islamique (AQMI)]. Un juge anti-terroriste nous a dit récemment que le GSPC est en train d’étendre sa présence sur le territoire français, et qu’il cherche à profiter de vieilles relations au sein de la communauté algérienne qui est bien organisée. Comme pour le GICM, les officiels de la justice française nous ont dit que les membres arrêtés en 2004 avaient un entrainement qui faisait froid dans le dos et qu’ils conservaient une stricte discipline lors des interrogatoires (ref D). (Commentaire: Le GOF est fier de sa capacité à avoir un oeil sur les groupes extrémistes; leur découverte d’une cellule du GICM les a choqué parce qu’ils sont tombés dessus par chance, ce qui est une preuve des groupes opérationnels du GICM à assurer leur sécurité. Fin du commentaire.)

5. (S) La France a aussi vu des cellules extrémistes islamistes apparaître apparemment sans soutien d’organisations terroristes comme le GICM et le GSPC. Un exemple est les 11 «djihadistes d’Irak» arrêtés en janvier dans le 19eme arrondissement de Paris. Les individus impliqués ont été arrêtés quelques jours avant leur départ pour l’Irak. La DST [NDLR : Direction de la Surveillance du Territoire] a dit aux interlocuteurs de l’USG [NDLR : le gouvernement américain] (ref E) que le chef de bande suspecté, Farid Benyettou âgé de 23 ans, n’avais jamais étudié la théologie mais par sa force de conviction, il a réussi en peu de mois à convaincre un groupe d’adolescents de combattre pour le Djihad en Irak. Un exemple qui démontre l’interdépendance fluide de beaucoup de groupes extrémistes islamistes a été révélé lors du procès d’Ahmed Laidouni et de David Courtailler, deux citoyens français reconnus coupables et condamnés en 2004 pour avoir dirigé des réseaux de recrutement à des camps d’entraînement terroriste en Afghanistan. Laidouni et Courtailler (qui se sont convertis à l’âge de 27 ans à l’islam fondamentaliste) ont été liés aux membres du réseau Beghal qui a été condamné en mars 2005 pour avoir entrepris de commettre un attentat à la bombe contre l’ambassade américaine à Paris (ref F)

wikipédia: 

Djamel Beghal, le 12 janvier 2005, lors de son procès au Palais de Justice de Paris. AFP/Archives/Laurence de Vellou prise sur lexpress.fr .

Djamel Beghal, le 12 janvier 2005, lors de son procès au Palais de Justice de Paris. AFP/Archives/Laurence de Vellou prise sur lexpress.fr .

Djamel Beghal (né en 1965 à Bordj Bou ArreridjAlgérie), est un franco-algérien condamné pour sa participation à l’élaboration d’un projet d’attentat contre l’ambassade des États-Unis à Paris. Il est marié à une Française et a 3 enfants. Habitant de Corbeil-Essonnes, il a été interpellé pour la première fois en 1994 lors d’une vague d’arrestations dans la mouvance du GIA. Il est incarcéré trois mois, puis relâché sans avoir été condamné. Il part alors au Royaume-Uni où il s’investit dans la collecte de fonds pour la Tchétchénie, voyageant beaucoup entre l’Allemagne, la Belgique, les Pays-Bas et l’Espagne. Il rencontre l’un des plus importants et plus virulents chefs de l’islamisme radical, Omar Abou Omar Qatada, un Palestinien réfugié à Londres depuis 1994, ancien du djihaden Afghanistan, et considéré comme l’un des membres d’Al-Qaida. En novembre 2000, il s’envole pour un camp en Afghanistan avec sa femme. La famille a pour projet d’ y établir une école primaire Il est arrêté le 29 juillet 2001 à l’aéroport de Dubaïalors qu’il quittait un vol en provenance du Pakistan pour rejoindre le Maroc, et ce en raison d’une irrégularité relative a son passeport. Il sera alors detenu aux Emirats Arabes Unis pendant presque deux mois. Il y est torture et avoue la preparation d’un attentat contre l’ambassade americaine a Paris et d’un autre contre le centre culturel americain. Il affirme ealement avoir rencontre Abou Zoubeydah, de qui il aurait recu ses ordres.Extradé en France le 30 septembre 2001,il y est interroge par le juge Jean-Louis Bruguiere devant lequel il se retracta, soulignant que ses aveux avaient ete obtenus sous la torture aux Emirats Arabes Unis. Ses dires seront confirmes par l’examen medical realise apres son extradition. Il rappelle les conditions qui l’ont conduit a reconnaitre les faits qui lui sont reproches et evoque egalement des pressions de la part du juge Bruguiere. Malgre cela, il est condamné le15 mars 2005 par le tribunal correctionnel de Paris à 10 ans d’emprisonnement avec cinq co-prévenus, reconnu coupable d’avoir créé une association de malfaiteurs terroristes. Il est libéré en juin 2009. Le 18 mai 2010, Djamel Beghal est de nouveau arrêté, faisant partie des 14 personnes interpellées en région parisienne et dans le Cantal et soupçonnées d’avoir planifié l’évasion de Smaïn Aït Ali Belkacem, l’un des responsables de la vague d’attentats commis en France en 19951.

Ils ont aussi été liés à des cercles extrémistes au Royaume-Uni. Les membres du réseau Beghal sont soupçonnés d’avoir eu des liens avec le réseau «tchétchène» (un groupe d’individus isolés qui a essayé de développer des agents chimiques pour commettre des attaques terroristes)[NDLR: L’affaire a impliqué là aussi d’anciens membres du GIA ainsi que l’imam radical des Minguettes dont deux de ses fils ont été condamnés dans le procès. Un troisième a été détenu à Guantanamo. Source: algeria-watch.org], le réseau de Frankfort (qui a essayé en 2000 d’attaquer des sites culturels à Strasbourg) [NDLR: là aussi, les membres du groupe sont passés par la mosquée de Finsbury park à Londres. Ils ont été arrêtés au début de l’année 2001. Cliquez ici pour plus d’informations]., et Lionel Dumont, un membre du groupe islamiste extrémiste, le «gang de Roubaix» qui a terrorisé le nord de la France à la fin des années 1990.

Lionel Dumont

Lionel Dumont. Il purge aujourd'hui une peine de réclusion à perpétuité en France. Photo du nouvelobs

En 1996, il dirige un groupe d’une dizaine d’hommes originaires de la région de Roubaix, qui s’est illustré dans une demi-douzaine de braquages à main armée contre des supermarchés, des banques et des fourgons de transport de fonds, tuant un automobiliste et blessant grièvement trois policiers et un convoyeur. Equipés de fusils mitrailleurs, de grenades et d’un lance-roquettes, ils tirent à bout portant sur tout ce qu’ils trouvent sur leur passage. Le 29 mars 1996, un attentat à la voiture piégée à proximité du commissariat de Lille où se tient le G7 fait long feu. Le lendemain, les policiers du Raid donnent l’assaut contre la maison de Roubaix où le groupe s’est réfugié. Plutôt que de se rendre, quatre périront carbonisés et deux seront grièvement blessés. Absents lors de l’opération, les autres membres de la bande prennent la fuite. Christophe Caze, considéré comme le chef, est tué dans une fusillade avec des gendarmes belges. Omar Zemmiri, qui avait fui avec lui, est arrêté. Dumont se réfugie en Bosnie avec Mouloud Boughelane.

Source : rfi qui publie une biographie complète de ce «routard du terrorisme.». Faîtes entrer l’accusé a consacré un reportage au « gang de roubaix ». Vous pouvez aussi lire une interview de Lionel Dumont en 1997 sur le site de libération

 

 Dumont a passé sept ans au Japon, et il est suspecté d’avoir bâti là-bas des liens avec l’extrémisme islamique. En bref, l’extrémisme politique islamiste en France prend plusieurs formes : il a jailli lui même, en coopération avec d’autres groupes autonomes, et aussi en coopération avec des groupes liés à Al-Quaïda tel que le GSPC.

6. (SBU) L’extrémisme islamiste, pour la plupart des gens, est associé aux banlieues pauvres en périphérie des principales villes françaises, en particulier Paris, Lyon, Strasbourg et Marseilles. Cependant, les poches d’habitations à bas revenu sont répandues dans toute la France, et les arrestations récentes à Grenobles, une ville universitaire moyenne dans le Sud Est, et en Lorraine, une région proche de la frontière franco-allemande, montre bien que l’extrémisme islamiste n’est pas confiné aux banlieues des plus grandes villes françaises. La communauté turque est basée pour l’essentiel à Paris et dans l’Est de la France, et la communauté pakistanaise est basée presqu’exclusivement dans l’agglomération de Paris.

LE GOUVERNEMENT COMME POMPIER

7. (SBU) Bien que l’attention se porte sur l’application de nouvelles mesures et sur les intiatives en matière de sécurité depuis les attentats à la bombe en juillet à Londres et à Sharm el-Sheikh, le GOF continue d’oeuvrer à l’intégration de la communauté musulmane dans ce qui est encore un pays historiquement catholique. Au gouvernement, en politique et dans la culture, il y a très peu de Musulmans hauts placés, et en général, les Musulmans sont sous représentés dans les instances du pouvoir. Le GOF est revenu sur son Histoire en matière de dialogue avec d’autres communautés ethniques ou religieuses quand en 2003, il a créé le Conseil Français du Culte Musulman (CFCM), une organisation de coopération entre les différents groupes musulmans qui sert d’interlocuteur musulman français officiel avec le gouvernement sur une série d’enjeux civiques et religieux, dont la construction des mosquées. Le CFCM inclut une grande variété de groupes musulmans, dont l’UIOF qui a des tendances fondamentalistes (selon certains, elle est liée aux frères musulmans), le FMNF (considéré aussi comme fondamentaliste, mais soutenu par le gouvernement marocain) et le Tabligh (un groupe pakistanais d’origine ultra-orthodoxe décrit comme une étape pour quelques djihadistes français). Les officiels du GOF font remarquer que 40% des mosquées françaises ne sont pas affiliées au CFCM. De plus, le CFCM est en proie à des conflits internes (ref C), et pour ceux qui adhèrent à une vision très fondamentaliste du monde, il est considéré comme trop proche du GOF.

résultat des élections du CFCM le 5 juin 2011: Ces élections qui ont enregistré un taux de participation de 87,35%  soit 3176 votants, ont permis d’élire les 41 Elus au Conseil d’Administration du CFCM selon la répartition suivante : RMF (30) CCMTF (5), Participants GMP (2), FMNF (1) et Indépendants (3). (source: saphirnews.com) . Le Rassemblement des Musulmans de France (RMF) a été créé en janvier 2006 par des dissidents de la FMNF qui rejettent le conservatisme de cette dernière et qui veulent « contribuer à faire émerger un islam modéré, tolérant et respectueux des lois de la République, un islam du juste milieu ». Le RMF comme la FNMF représente plutôt les Musulmans marocains. L’UOIF et la grande mosquée de Paris ont boycotté les dernières élections au CFCM.

8. (U) Une autre initiative du GOF pour faire émerger un islam français modéré est d’encourager les imams à parler français et à en apprendre plus sur la culture française. Plus de la moitié des imams de France ne parlent pas Français ou alors ont un niveau très faible. De plus, moins de 20% ont la nationalité française. Les nouvelles politiques d’immigration stipulent que les individus qui veulent acquérir la citoyenneté française doivent recevoir un certificat attestant leur maitrise du Français de la part du GOF. Bien que cette nouvelle politique ne cible pas spécifiquement les imams, leur participation est encouragée. Une initiative similaire, proposé par le premier ministre Villepin quand il était ministre de l’intérieur, a été bloquée. Villepin a dit qu’il pousserait les universités françaises à mettre en place des cours spécifiques pour les imams sur la culture française. Seule la Sorbonne a manifesté un quelconque intérêt bien que finalement il a été annoncé début août que cela ne se ferait pas parce que cela allait à l’encontre de la laïcité.

BIEN QUE CONFIANTE DANS SA STRATÉGIE OFFENSIVE À COURT/MOYEN TERME, LA FRANCE BATAILLE ENCORE AVEC L’INTÉGRATION

9. (U) En dépit du récent regain des propositions du GOF en matière de contre-terrorisme, le gouvernement français et les médias croient en général que les méthodes du GOF pour combattre l’extrémisme islamiste marche bien. Un article du Figaro le 12 juillet souligne les deux approches de base, la stratégie «offensive» française et la stratégie «communautaire» du Royaume-Uni. Louis Capriol, ancien chef de la section anti-terroriste de la DST (la DST est le service de sécurité interne de la France), a dit que que la stratégie française met l’accent sur la coopération entre les services de sécurité/police et les juges spécialisés anti-terroristes. Ce qui permet une surveillance constante des suspects et une concentration maximum sur les troubles perpétrés par les islamistes extrémistes, donc la nature «offensive» de cette stratégie, selon Alain Chouet, ancien chef de la DGSE (service français de renseignement à l’étranger), a ajouté que la présence des RG à travers le territoire français permet «une surveillance permanente et une infiltration des communautés problématiques». De plus, dit Chouet, «c’est dur d’imaginer que les pays anglo-saxons imitent nos techniques de harcèlement, qui parfois prennent place sans réelle preuve de méfait». (Commentaire: il y a indéniablement un relent d’esprit de compétition gauloise vis à vis des «Anglo-Saxons» dans ces comparaisons de modèles anti-terroristes. Parmi, tous ceux qui appellent à de nouvelles mesures à court/moyen terme en France après les attentats de Juillet [2005 à Londres], seul le pro-Anglo-Saxon Sarkozy [NDLR: pas encore président en 2005] affirme ostensiblement que la France a quelque chose à apprendre du système de surveillance britannique des transports en commun. Fin du commentaire).

Stéphane Berthomet :Notre lutte antiterroriste, c’est du bricolage qui a fonctionné jusqu’à maintenant. On n’a aucune capacité d’anticipation face à la menace d’un attentat de masse puisque l’on raisonne à partir d’un modèle destiné à lutter contre des séries d’attentats qui faisaient quelques morts et quelques dizaines de blessés, comme en 1995. On n’est pas capable de répondre à des actions qui feront des centaines de morts et des milliers de blessés. Les services de lutte antiterroriste à vocation judiciaire comptent moins de 200 policiers. Quatre millions d’euros sont consacrés au fonctionnement des services de lutte antiterroriste en France, contre 30 millions pour les radars automatiques de la sécurité routière. Source: lepoint.fr, 31/03/2005


(
10. (U) Bien que la plupart des gens croient que l’approche anti-terroriste du GOF a été couronnée de succès, beaucoup considèrent que le GOF a échoué dans sa quête d’intégration des individus dans les banlieues marginalisées ou «cités». Jean-Marie Colombani, l’éditeur en chef du Monde, écrit dans un rare éditorial en première page le 26 juillet:«Nés dans nos cités, les témoignages abondent sur les jeunes qui, insensiblement, basculent ici de l’intégration la plus achevée, là de la marginalité, dans l’irréparable.»[NDLR: l’éditorial est consultable sur le site lemonde.fr]. Guillaume Bigot, un chercheur français qui a récemment coécrit un livre bien documenté sur l’extrémisme islamiste en France, est encore plus acerbe: «La communauté musulmane en France est importante, massivement exclue sur le plan économique et social, habitée par un sentiment d’humiliation. Ces jeunes, dont le prénom ou le nom sont des obstacles pour trouver du travail, n’ont pas de passé, pas de notion d’appartenance à un territoire et absolument pas d’avenir. On n’a pas besoin de fabriquer des James Bond de l’islamisme. On a juste besoin de gens manipulables avec un discours idéologique simpliste»[NDLR : Vous pouvez retrouver les propos de Guillaume Bigot dans une interview sur lepoint.fr]

11. (SBU) Poloffs a récemment visité La Courneuve, une banlieue du nord de Paris, qui est récemment devenue une métaphore vivante de la violence et de l’extrémisme islamiste en France. Le ministre de l’intérieur, Nicolas Sarkozy, a visité la Courneuve plusieurs fois ces derniers mois, et a a juré d’en faire un exemple de ses nouveaux efforts pour promouvoir l’intégration. Les membres du réseau «tchétchène» (voir paragraphe 6) ont été arrêté en 2002 avec du matériel explosif et un agent chimique, de la ricine [NDLR: produit hautement toxique, 6000 fois plus que le cyanure et 12 000 fois plus que le vin de crotale. La ricine a été utilisée comme poison dans les années1980, par les services secrets bulgares (« parapluie bulgare« ) ou pour des suicides. Au delà d’une certaine dose, les effets sont généralement irréversibles. Les symptômes apparaissent en quelques heures, conduisant à la mort de la personne exposée en trois à cinq jours. Source: wikipedia]. Créée à l’origine comme une petite ville indépendante de Paris, La Courneuve se distingue par ses grands et nombreux HLM (habitations pour personnes à bas revenus). Les rues sont relativement large et vide, avec un petit commerce de rue en dehors des services gouvernementaux et des grands supermarchés. Aucun milieu ne dominait et nous n’avons pas vu de signes visibles d’une présence islamique (nous sommes passés seulement devant une synagogue et aucune mosquée). La banlieue ne semble pas dangereuse, elle semblait plus sombre et déserte qu’autre chose, comme si tout le monde restait dans son appartement où était hors de la ville. Des antennes satellites émergent de beaucoup d’appartements. La présence de jardinières avec des fleurs et de balades ombragées par des rangées d’arbres donne l’impression que le conseil municipal essaie d’embellir les lieux. En effet, le slogan de la ville était «La Courneuve invente un nouveau futur pour elle même». En général, et en dépit de sa mauvaise réputation, La Courneuve semblait être une place multiculturelle et modeste. Son apparence confirma ce que disent les statistiques: L’écrasante majorité des Musulmans en France (qu’ils soient d’Afrique, du Maghreb, ou nouvellement convertis) sont modérés. Le problème tient à un ou deux appartements qui cachent des extrémistes islamistes au milieu de dizaines de milliers qui ne le sont pas.

12. (C) Commentaire : Comme cela est largement admis, le GOF détient un appareil antiterroriste musclé et efficace qui identifie les terroristes potentiels et déjouent les opérations terroristes potentielles. Bien qu’il y ait toujours une marge de progression, le GOF semble avoir fait ce qui était possible à court et moyen long terme pour combattre l’extrémisme islamiste. A plus long terme, cependant, beaucoup de travail doit être fait. La France n’a pas seulement un problème d’intégration/immigration ; elle doit aussi donner une place aux Musulmans au sein de l’identité française. En dépit des affirmations comme quoi la laïcité empêche toute discrimination contre n’importe quelle religion, c’est un secret de polichinelle que la France historiquement catholique a depuis échoué à faire preuve d’une volonté suffisante et de compréhension pour vraiment accepter les Musulmans comme des citoyens français. Bien que l’islamisme extrémiste ne pourra peut être jamais disparaître complètement en France, la pleine admission des Musulmans comme des citoyens à part entière participant à la société française sera une longue route à suivre pour minimiser sa portée.

Hofmann


Note de l’auteur: Le document traduit est le dossier d’Ahmed Bin Saleh Belbacha, détenu algérien à Guantànamo. Les révélations ayant été obtenus souvent la torture, elles doivent être prises avec précaution. Son dossier original en anglais est accessible ici.

Ahmed Bin Saleh Belbacha
photo d’Ahmed Bin Saleh Belbacha, prise sur wikipedia english

Ahmed Bin Saleh Belbacha est l’un des 26 détenus algériens sur les 779 prisonniers qui ont été détenu à Guantànamo. Bel Bacha est toujours à Guantànamo. Le cas de Bel Bacha est assez emblématique des détenus algériens de Guantànamo souvent liés au GIA et au GSPC et qui refusent de rentrer en Algérie car ils ont peur pour leur vie. Bel Bacha est détenu depuis le 4 janvier 2002 sans qu’aucune charge n’ait été contre lui et sans jamais avoir un juge. Il est détenu au titre « d’ennemi combattant ». Depuis l’arrêt Boumediene vs Bush le 12 juin 2008, les détenus de Guantànamo ont le droit de contester leur détention devant la justice.
en tête du dossier de Ahmed Bin Saleh Belbacha

MEMORANDUM POUR le commandant, commandement US Sud, 3511 NW 91st Avenue, Miami, FL 33172

OBJET: Recommandation pour un prolongement de la détention à  sous la direction du département de la défense (DOD) du prisonnier de Guantànamo. ISN: US9AG-000290DP (S)

Evaluation du détenu de la Joint Task Force de Guantànamo

1. (S//NF) Information personnelle:

  • JDIMS/NDRC nom de référence: Ahmed Bin Saleh Bel Bacha
  • Faux nom et actuel/vrai nom: Slim Antar; Suliman Antar; Salim Antar
  • lieu de naissance: Alger, Algérie (AG)
  • date de naissance: 13 décembre 1969
  • citoyenneté: Algérie
  • Numéro de Série d’Internement (ISN): US9AG-000290DP

2. (FOUO) Santé: Détenu en bonne santé. Son indice de masse corporel depuis le 9 février 2002 est de 24% [NDLR: un imc entre 18,5 et 25 indique une corpulence normale]. Il a une tuberculose latente et refuse de suivre le traitement. Il a mené une grève de faim de novembre 2002 à Août 2005. Il n’est sous aucun traitement pour soigner une maladie chronique. Il n’a pas d’allergies aux médicaments

3. (S//NF) Evaluation de la JTF de Guantanamo

a. (S) Recommandation: La JTF de Guantanamo recommande le prolongement de la détention du détenu sous le contrôle du  département de la défense (DoD control, CD). Si un accord satisfaisant peut être atteint, c’est à dire qui assure le prolongement de la détention et autorise l’accès au détenu et/ou d’être exploité par les services de renseignement, le détenu peut être transféré hors du contrôle du DoD (TRO). JTF GTMO avait recommandé précédemment le transfert du détenu sous le contrôle d’un autre pays pour une détention prolongée (TRCD)

b. (S//NF) Résumé : le détenu a été estimé comme un membre probable d’Al Quaïda qui a participé à un camp d’entrainement de l’organisation et qui avait des relations étroites avec le Groupe Islamique Armé (GIA) et le Groupe Salafiste pour la Prédication et le Combat (GSPC).1 Le voyage du détenu en Afghanistan a été facilitée par la mosquée de Finsbury Park à Londres, Royaume Uni (RU), lieu connu pour ses liens étroits avec les islamistes. C’est en Afghanistan, que le détenu a reconnu son affiliation avec le GIA, le GSPC, Al Quaïda et d’autres organisations affiliées. Le détenu a reconnu avoir reçu un entrainement au maniement des armes et a été identifié comme un participant à un camp d’entrainement d’Al Quaïda. Le risque que représente le détenu a été évalué comme MOYEN, il pourrait représenter une menace pour les Etats-Unis, ses intérêts et ses alliés. JTF GMO a établi que la valeur du détenu pour les services de renseignement était FAIBLE.

4. Récit des évènements par les détenus

La section suivante est fondée, à moins qu’autre chose ne l’indique, sur le propre récit du détenu. Ces déclarations sont jointes sans vérification de leur véracité, de leur exactitude et de leur fiabilité.

a. (S//NF) Histoire antérieure: De janvier 1990 à Septembre 1991, le détenu a accompli son service militaire comme policier militaire fusilier, et cuisinier dans l’armée algérienne et dans les réserves de l’armée algérienne.2 Il a travaillé par la suite comme secrétaire au wilaya d’Alger et au service juridique de la Sonatrach, où son père a aussi travaillé. Il a été réembauché par le wilaya d’Alger comme garde municipale. En 1999, après qu’il ait prétendu avoir reçu des menaces répétées et de plus en plus graves du Groupe Armé Islamique (GIA), le détenu a quitté l’Algérie pour démarrer une nouvelle vie en France.3 Dès son arrivée à Paris, il a acheté un faux passeport français sous le nom de Slim Antar.4 En mai 1999, le détenu est parti au Royaume-Uni pour y demander l’asile politique.5

b. (S//NF) Recrutement et voyage: Dès son arrivée à Londres, il s’est dirigé vers la mosquée de Finsbury Park, où il a entendu qu’il pourrait rester libre. Le détenu a écouté des prêches de Abu-Hamza (note de l’analyste : Abu-Hamza réfère probablement au Sheikh Abu Hamza Al-Masri) et a regardé des vidéos de recrutement pour le Djihad en Tchétchénie, en Bosnie et en Afghanistan. Le détenu a ensuite déménagé à Portsmouth, Royaume-Uni, où il a travaillé pendant environ deux ans dans un un hôtel. Le détenu a prétendu que sa demande d’asile politique a été rejeté et qu’il est retourné à la mosquée de Finsbury Park pour trouver de l’aide à faire appel de cette décision. Bien qu’à la mosquée, d’après certaines informations, Mohammed Al-Masri a recommandé au détenu de voyager en Afghanistan pour éviter le rapatriement en Algérie. (Note de l’analyste: Sheikh Abu Hamza Al-Masri est aussi connu sous le nom de Mohammed Al-Masri. Bien que ce qu’a rapporté le détenu soit peu concluant, c’est probable qu’il réfère au même homme) Al Masri a dit au détenu qu’entrer en Afghanistan était facile et qu’aucun papier n’était exigé. En juillet 2001, avec l’assistance d’Al-Masri, le détenu a quitté le Royaume-Uni pour l’Afghanistan. Le détenu est arrivé en Afghanistan via Peshawar, Pakistan (PK). Le détenu a prétendu qu’une fois à Peshawar, il a utilisé les contacts fournis par Al Masri pour entrer en relation avec Mohammed Al-Afghani. Al-Afghani a prétendument rencontré le détenu à son hôtel et puis il a aidé le détenu pour voyager à Jalalabad. Le 29 juillet 2001, le détenu est arrivé à Jalalabad et il est resté trois mois et demis à la maison des hôtes algériens possédée et dirigé par Abu Jaffar. (note de l’analyste : Mohammed Al-Afghani est probablement Mohammed Shah, connu pour avoir assisté Jaffar à faire traverser la frontière aux recrues. On pense que le facilitateur du réseau extrémiste nord-africain Abu Jaffar alias Omar Chabbani est décédé).

c. (S//NF) Entrainement et activité: Durant son séjour à la maison d’hôte, d’après certaines informations, le détenu s’est entrainé dur des petites armes (incluant des fusils Kalashnikov et Simonov) sous la direction d’Abu Jaffar. Le détenu a affirmé une fois qu’il a voyagé au camp d’entrainement de Derunta mais qu’il n’y a pas suivi d’entrainement. En novembre 2001, en raison de l’attaque de Jalalabad par les forces de la coalition, le détenu a fui dans les montagnes de Tora Bora avec d’autres résidents de la maison d’hôtes.

5. Information sur la capture

a. (S//NF) Le détenu prétend qu’il s’est caché avec le groupe des résidents de la maison d’hôte pendant une vingtaine de jours dans des grottes. Il a nié avoir assisté à des combats, il aurait seulement vu des avions voler au-dessus de sa tête. Du cantonnement de Tora Bora, le détenu a fui au Pakistan à pied avec un groupe d’environ 100 individus. Le 18 décembre 2001, d’après certaines informations, des villageois pakistanais ont mené le groupe à une unité de l’armée pakistanaise, qui a les a mis en détention. Le détenu a été ensuite transféré à une prison américaine le 4 janvier 2002. (note de l’analyse : étant donné la présence longue de l’individu à Tora Bora, et vu la date et lieu de sa capture, il est probable que le détenu a été impliqué dans des combats contre l’armée américaine ou les forces de la coalition dans la région de Tora Bora) (note de l’analyste: le détenu a probablement fui Tora Bora comme un membre d’un large groupe de combattant mené par un haut membre d’Al Quaïda Ibn Sheikh Al Libi. Le groupe a voyagé à travers la province de Nangarhar et a été convaincu par leurs hôtes pakistanais de se rassembler dans la mosquée où les forces pakistanaises les ont capturé.

b. (S) objets déténus:

  • 1 billet de 1000 roupies pakistanais
  • 1 billet 500 roupies pakistanais
  • 5 billets de 10 roupies pakistanais
  • 2 billets d’un roupie pakistanais
  • 1 billet de 20 livres britanniques
  • 5 billets de 10 000 afghanis
  • 3 billets de 1000 afghanis
  • des lunettes ehsan optics dans un boitier à lunettes noir
  • 1 livre de couverture orange écrit en Arabe
  • 1 anneau d’argent

c. (S) Transféré au JTF de GTMO le: 9 février 2002

d. (S//NF) Raisons de transfert au JTFM de GTMO: fournir des informations sur les points suivants:

  • Les leaders de la mosquée de Finsbury Park à Londres, Royaume-Uni
  • L’obtention de faux passeports en France
  • Un camp d’entrainement près de Jalalabad, AF, appelé Dar Wanta (Derunta)
  1. (S//NF) Evalutation du récit du détenu : Plusieurs points du récit du détenu sont flous en raison de son incohérence et de son imprécision durant les interrogatoires. Son itinéraire de voyage est analogue à celui de d’autres détenus qui ont été recruté à travers le réseau mondial de recrutement au Djihad pour suivre un entrainement en Afghanistan. Le détenu prétend avoir fui l’Algérie parce qu’il était menacé de mort par le GIA ou le GSPC. Cependant, lors de son voyage, il s’est associé à des individus et à des organisations notoirement liées à ces deux groupes. Il n’a jamais identifié qui lui a dit d’aller à la mosquée de Finsbury Park pour y rechercher de l’aide pour sa demande d’asile politique. Il prétend n’avoir participé à aucun combat contre les forces américaines ou celles de la coalition, bien qu’il était présent dans la région de Tora Bora et qu’il fut capturé avec un large groupe de moudjahidins.

7. (S//NF) Potentiel de menace du détenu

a. (S) Estimation: On a évalué que le détenu présentait un risque MOYEN, parce qu’il pourrait représenter une menace contre les Etats-Unis, ses intérêts et ses alliés.

b. (S//NF) Raisons pour prolonger la détention: On a estimé que le détenu était probablement un membre d’Al Quaïda qui a séjourné dans des camps d’entrainement et qu’il avait des liens directs avec les troupes du GIA et du GSPC. Le détenu a peut être suivi un entrainement avancé au maniement des explosifs lors de son séjour à la maison d’hôtes de Jalalabad. Le détenu a probablement participé à des attaques contre les forces américaines et celles de la coalition dans la région de Tora Bora.

  • (S//NF) Le détenu a reçu divers types d’entrainements djihadistes et militaires, et on a estimé qu’il a probablement reçu un entrainement avancé au maniement des explosifs
    • (S//NF) Le détenu a admis s’être entrainé sous la direction d’Abu Jaffar alors qu’il résidait à la maison d’hôtes algérienne à Jalalabad, AF. (note de l’analyste: on estime qu’Abu Jaffar réfère à Omar Chabani, alias Abu Jaffar Al Jazeeri, un dirigeant du GIA et membre d’Al Quaïda qui a des affiliations avec le Groupe Salafiste pour la Prédication et le Combat (GSPC). Abu Jaffar, un adjoint du facilitateur et cadre d’Al Quaïda Abu Zubaydah, a dirigé des maisons d’hôtes pour les extrémistes qui voyageaient en Afghanisan pour aller s’entrainer dans les camps d’Al Quaïda à Jalalabad ou ailleurs.
    • (S) Le détenu admet avoir reçu un entrainement dans un camp près de Jalalabad au maniement de Kalashnikov, Makarov et autres armes. (note de l’analyste: le détenu s’est probablement entrainé au camp d’Al Quaïda de Derunta près de Jalalabad)
      • (S//NF) Un membre qu’on estime avoir appartenu à Al Quaïda, Abdelli Muhammad Fegoul, ISN US9AG-00029DP (AG-292) a reconnu avoir vu le détenu à la maison d’hôtes algérienne à Jalalabad. (note de l’analyste: AG-292 a aussi été identifié au camp d’Al Quaïda de Derunta en même temps que le détenu).
      • (S//NF) L’ancien détenu, Mousa Zemmouri, ISN US9MO-000270DP (MO-270), dit avoir vu le détenu et AG-292 au camp de Derunta.
    • Le séjour du détenu à la maison d’hôtes coïncide avec la période où Younis Abdurrahman Chekkouri, ISNUS9MO-000197DP (MO-197), a mené des entrainements au maniement des explosifs. MO-197 est un entraineur au maniement des explosifs et un chef reconnu de la commission militaire du Groupe Islamique Combattant Marocain (GICM)6. MO-197 a aussi été identifié comme un spécialiste de l’électronique et des explosifs qui, entre la fin de l’année 2000 et septembre 2001, a été responsable de l’organisation des sessions d’entrainement au maniement des composants électroniques pour la fabrication d’explosifs à la maison d’hôtes algérienne dirigé par un associé du détenu, Abu Jaffar. (Note de l’Analyste: Il est possible que le détenu ait participé à des entrainements au maniement des explosifs; cependant il n’y a aucune information supplémentaire qui nous permettrait de le confirmer).
    • (S) Le détenu a reçu un entrainement militaire basique au maniement des armes et aux opérations de police pendant sa conscription dans l’armée algérienne en 1990. (Note de l’analyste: l’entrainement militaire initial du détenu aurait fait de lui un candidat intéressant pour le recrutement et cela lui aurait permis de passer plus rapidement les entrainements basiques qu’une recrue inexpérimentée. C’est ce qui pourrait avoir permis au détenu de suivre des entrainements plus poussés comme le maniement des explosifs)
  • (S//NF) Le détenu a été recruté redirigé par la mosquée de Finsbury Park à Londres, un centre connu d’Al Quaïda/d’extrémistes pour Djihadistes.
    • Le détenu a admis que la mosquée de Finsbury Park a aussi facilité des mouvements de personne qui souhaitaient mener le Djihad en Afghanistan.
    • Sheikh Abu Hamza Al-Masri a recruté le détenu et a pris les arrangements nécessaires pour son voyage et son entraînement en Afghanistan. (Note de l’analyste : Sheikh Abu Hamza Al-Masri est l’ancien imam de Finsbury Park et actuellement en détention en Grande-Bretagne. D’après certaines informations, il entretien des liens très étroits avec l’Armée Islamique d’Aden (IAA)7, Al Quaïda et d’autres groupes extrémistes.

c. (FOUO) Conduite du détenu: On a estimé que le détenu représentait une HAUTE menace dans le cadre de sa détention. Le comportement général du détenu a été non-coopératif et parfois hostile aux gardes et au personnel. Le détenu a fait l’objet de 23 signalements d’infractions au code disciplinaire listé dans DIMS [NDLR: le fichier des forces américaines qui recensent les infractions au règlement par les détenus de Guantanamo], la plus récente date du 2 septembre 2005. Il a appelé un garde par des surnoms péjoratifs lors d’un contrôle de sécurité au cours d’une fouille au corps. Le détenu a agressé un garde le 17 mars 2005 en lui jetant sa chaussure qui a heurté le visage de ce dernier. Plus tôt dans la même journée, le détenu avait dit à un garde, «Merde à l’Amérique» et «mort aux États-Unis». Les autres incidents pour lequel le détenu a été sanctionné incluent des mots et des gestes désobligeants vis à vis des gardes, le refus de suivre les instructions et le règlement du camp, agression, pour avoir fait passer des messages entre les bloques, dégradation des infrastructures, et possession d’objets de contrebande non dangereux. Le détenu a fait l’objet de 6 rapports d’infraction au code disciplinaire en 2005, incluant 2 menaces envers des gardes et une agression grave. Il était un fer de lance de la grève de la faim parmi les détenus, manquant ainsi plus de 100 repas selon les rapports des gardes dans DIMS. Dans la matinée du 24 novembre 2005, AG-290 a déclaré entamer une grève de la faim. Cependant sa grève de la faim a duré moins de deux heures, il a prétendu plus que tard des gardes l’ont aidé donc il a accepté de manger.

8. Estimation de valeur du détenu pour les services de renseignement:

a. (S) Estimation: JTF GTMO a déterminé que le détenu avait une valeur FAIBLE pour les services de renseignement.

b. Séjour et capture: Le détenu a été recruté et aiguillé par la mosquée de Finsbury Park et son imam, Sheikh Abu Hamza Al-Masri, qui est actuellement détenu en Grande-Bretagne. Il est vrai que le détenu s’est entrainé sous la direction d’Omar Chabani, un dirigeant du GIA et un membre d’Al-Quaïda qui a des affiliations avec le Groupe Salafiste pour la Prédication et le Combat (GSPC). Il est vrai qu’il a séjourné dans la maison d’hôtes algérienne à Jalalabad qui est connue pour envoyer des recrues au camp d’entrainement de Derunta. Son séjour à la maison d’hôtes de Jalalabad lui aurait donné accès aux étudiants et aux entraineurs au maniement des explosifs. Le détenu a été capturé dans la région de Tora Bora.

c. (S//NF) Évaluation des renseignements: Le détenu prétend qu’il a fui l’Algérie pour échapper aux pressions du GIA, mais son orientation et son voyage qu’il était déjà affilié avec des groupes extrémistes nord-africains comme le GIA et le GSPC. Il a fourni très peu d’informations sur ses contacts et ses activités antérieur à son départ de l’Algérie. Il est possible que le détenu a utilisé un pseudonyme en Afghanistan qui n’a pas encore été identifié. L’identification du pseudonyme du détenu nous fournira probablement des informations supplémentaires au regard de ses activités comme son entrainement avancé et ses relations Afghanistan. A cause de plusieurs points flous et et des incohérences dans le récit du détenu, sa valeur pour les services de renseignement et son rôle au sein du réseau d’Al Quaïda sont difficiles à estimer. Le détenu est probablement un moudjahidin engagé et entrainé, mais il est peu probable qu’il ait joué un rôle majeur ou significatif dans Al Quaïda.

d. Domaines potentiels d’exploitation :

  • Les planques algériennes dans Jalalabad, AF
    • Omar chabani alias Abu Jaffar
    • Le personnel des maisons d’hôtes
  • La maison d’hôtes de Jalalabad connu sous le nom de la maison des Algériens
  • Le Groupe Islamique Armé (GIA)
  • La mosquée de Finsbury park et ses liens avec le GIA et le GSPC
  • Les camps d’entrainement en Afghanistan

(S) Statut d’ennemi combattant : le statut d’ennemi combattant a été réexaminé le 24 février 2004 et il reste un ennemi combattant.


1Le GSPC et le GIA font partie du réseau mondial djihadiste d’Al Quaïda, une cible IICT Tier 0. Les cibles Tier 0 sont les groupes qui posent une menace claire et imminente aux citoyens et aux intérêts américains.

2

3(S/NF) D’après certaines informations, le GIA a essayé de forcé le détenu à quitter ou de faire des erreurs critiques afin d’embarrasser le gouvernement algérien. Le premier contact a eu lieu en 1995 et le dernier fut après qu’il ait quitté l’Algérie en 1999. Voir 000290 MFR 16-APR-2002

4

(S//NF) (note de l’analyste : le détenu affirme que la possibilité d’obtenir un faux passeport dans le quartier de Barbès à Paris est très connue parmi la population arabe) Voir IR 2 340 6379 02

5

6(S//NF) (Note de l’analyste: le GICM, comme le GIA, est un membre du réseau mondial de recrutement au Djihad, une cible de niveau 0 du contre-terrorisme

7La IAA est une cible du contre-terrorisme de niveau I (IICT Tier 1). Les cibles de niveau 1 sont les groupes terroristes, en particulier ceux qui bénéficient d’un soutien étatique, qui ont manifesté leur intention et leur capacité d’attaquer des citoyens ou des intérêts américains

Mr Bouggera Soltani vient de tenir des propos grave envers son peuple qu’il accuse de tous les mots. Il lui dénie toute intelligence, »Le peuple Algérien ne sait nullement comment demander ses droits et n’excelle que dans la violence », toute once de moralité « les Algériens ne respectent même pas leur religion et se vautrent dans l’immoralité », accusant les femmes algériennes d’être « dévergondées » et les hommes algériens d’être des « drogués, des voleurs et des criminels ».

C’est une réaction d’un homme désespéré, qui sait qu’il ne pèse rien sur l’échiquier politique du pays et surtout qu’il ne vaut absolument rien aux yeux du peuple algérien qui lui sait qui choisir pourvu qu’on le laisse choisir librement.  C’est la magie des chiffres truqués des élections organisées par le régime qui ont fait de lui ce qu’il est aujourd’hui. Si le FIS comme il prétend a eu la majorité, que ce qu’il a eu lui avec son parti Hamas?

Bougerra Soltani est le chef du mouvement de la société pour la paix (MSP), anciennement appelé hamas. Parti islamiste qui participe à la coallition au pouvoir avec le FLN et le RND,photo prise sur jilel.com

Bougerra Soltani est le derniers des algérien habilité à parler de la religion, parce que le mensonge est interdit dans notre religion, sachant que lui a menti quand il a dit que le peuple a élu majoritairement Bouteflika, alors qu’il sait très bien, autant que son président, qu’ils étaient tous élus par la fraude électorale. La réalité que le peuple n’ignore pas aussi est que Bouteflika, avec la bénédiction de gens comme Soltani, a volé les voies du peuple algérien trois fois.  Si Soltani n’a plus confiance dans son peuple, c’est parce qu’il vient de découvrir autant que le régime que le peuple n’a plus confiance ni en lui ni dans le régime qu’il représente.

Enfin, ou sont les menaces de Bougerra d’étaler sur la scène publique les dossiers de corruption ? Tout le monde se rappelle de la réaction violente de Bouteflika qui l’a défié devant des milliers de personnes d’avoir le courage nécessaire pour divulguer au grand public ce qu’il détient comme dossiers graves, comme il le prétendait, relatifs à des affaires de corruption. A ma connaissance et jusqu’ à ce jour il ne l’a pas fait. La question qu’on est en droit de se poser est pourquoi ? Alors soit il n’avait pas du tout de dossiers de corruption donc il ne faisait que menacer et marchander pour avoir sa place au soleil, soit il détenait effectivement des dossiers mais il n’a pas osé les divulguer, forcément pour marchander sa survie politique et financière. Dans les deux cas, il est claire qu’il a trahi et sa religion parce qu’il a menti, et son peuple parce qu’il est témoin de voles de deniers publics sans qu’il est le courage de les dénoncer. Dans un état de droit, dans les deux cas, il est traduit devant la justice soit pour tenu de propos mensongers ou pour complicité ou non dénonciation de délit puni par la loi.

NOTE: Les essais et réflexions publiés sur le blog n’engagent uniquement que l’opinion personnelle de l’auteur.

L’islamisme est du pain béni pour n’importe quel homme politique démagogue ou dictateur qui veut se maintenir au pouvoir. On veut justifier une guerre à l’étranger? La lutte contre le terrorisme islamiste comme en 2001 quand les pays de l’OTAN ont envahi l’Afghanistan, invasion qui aura fait plus de morts que les attentats du 11 septembre et bien sur, Ben Laden court toujours. La délinquance dans les quartiers défavorisés? La faute aux délinquants étrangers qui s’islamisent. Solution? La restriction de l’immigration pour empêcher que les hordes d’islamistes déferlent dans le pays. Quel argument avance ces mêmes hommes politiques occidentaux pour justifier leur soutien à des régimes autoritaires comme en Tunisie, en Algérie ou en Égypte? Toujours la lutte contre le terrorisme islamiste.
Bien sur, nos hommes politiques toujours très cultivés que nous ne pouvons soupçonner de xénophobie comme Brice Hortefeux, ministre français de l’intérieur condamné pour injures raciales, ne font aucun amalgame quand ils posent l’équation fatale:
musulman = étranger = immigré = chômeur = délinquant = terroriste = islamiste
Ces détracteurs de «la menace islamiste» ont ainsi fondé une nouvelle école de pensée qui expliquent tous les maux de la terre par l’islamisme. Auparavant, on avait la psychanalyse freudienne qui expliquait tous par des pulsions sexuelles ou le matérialisme historique marxiste qui fondait le sens sur de l’histoire sur une opposition duale, aujourd’hui nous avons les «anti-islamistes». N’hésitant pas à se poser en Hérault de la démocratie libérale, ils bafouent volontairement ses principes par des lois comme le patriot act ou la loppsi qui violent allègrement la sphère privée des citoyens. Ils n’hésitent pas non plus à soutenir des régimes policiers ou des hommes politiques corrompus. Il serait fortuit de relever que nombre d’hommes politiques français comme Eric Raoult, député UMP proche de Ben Ali, ou Dominique Strauss-Kahn disposent d’agréables villégiatures à Hammamet en Tunisie. Tel Eric Zemmour, ils sont prêts à dénoncer le péril islamiste qui guette dans les mouvements révolutionnaires qui agitent en ce moment dans le monde arabe.

Le mieux étant Eric Raoult qui dans cette vidéo soutenait la dictature tunisienne et l’expulsion des journalistes français de Tunisie avec des arguments complètement fallacieux:

De même en Égypte, les médias mettent en avant la possible montée au pouvoir des Frères Musulmans ou le musée national d’Égypte saccagé, mettant au second plan les 100 tués lors des manifestations du samedi 29 janvier, comme si c’était secondaire.

En réalité, cette approche est contredite par l’actualité et surtout par l’Histoire. Aucune revendication islamiste n’a émergé lors des manifestations. Les mouvements islamistes comme les frères musulmans en Égypte ou Ennahdha, en Tunisie, ont attendu le dernier moment pour rejoindre le mouvement. Mais surtout, il ne faut pas oublier la grande tradition laïque héritée du panarabisme socialiste qui a habité les pays arabes jusqu’à la fin de la guerre froide. Il ne s’agit pas de faire l’apologie du panarabisme qui a débouché sur d’infâmes dictatures dictatures comme celles du parti Baas en Syrie ou en Irak. Même pis, alors que la première génération de dirigeants née de l’indépendance était profondément laïque, la deuxième qui lui a succédé, a fait des compromis avec les éléments les plus conservateurs de la société pour se maintenir au pouvoir, engendrant l’islamisme radical.
Je parle bien d’islamisme radical car dans son sens large, l’islamisme désigne tous les courants idéologiques qui se fondent sur l’islam politique. Cela va du musulman démocrate, équivalent du chrétien-démocrate d’occident, jusqu’à l’islamiste le plus écervelé qui prône une application stricte de la charia, loi islamique.
Ce schéma se retrouve aussi bien chez les Sunnites, avec l’AKP (parti pour la justice et le développement) au pouvoir en Turquie, démocrate et pro-européen, jusqu’aux fous furieux d’Al Quaïda. Il en est de même pour les chiites, Nouri Al-Maliki, premier ministre irakien, est un démocrate, mais on retrouve aussi un islamisme chiite radical au pouvoir en Iran.

L’islamisme n’est pas présent du côté des manifestants, au contraire

Comme nous l’avons dit plus haut, on n’a pas noté la présence d’islamistes dans les manifestants en Tunisie et en Égypte. Du moins, ils n’ont pas pris le dessus des manifestations. Les citoyens en colère contre leur gouvernement revendiquaient clairement la mise en place d’un vrai régime démocratique qui respecte les libertés individuelles. Ainsi, l’établissement d’une démocratie libérale était clairement un mot d’ordre des mouvements de protestation.
En Égypte, les frères musulmans ont rejoint le mouvement de contestation aujourd’hui au moment où le pays est dans une crise profonde, alors que les manifestations avaient commencé quatre jours plus tôt. En Tunisie, Rached Ghannouchi, chef du parti islamiste Ennahdha, a été très peu entendu.
Nous avons retrouvé l’argument islamiste du côté des partisans des pouvoirs en place. Ainsi, notre lecteur et commentateur , ardent partisan de Bouteflika, qui commente notre blog H24 sous de multiples pseudos( peut être du Département du Renseignement et de la Sécurité (DRS) algérien) nous a clairement accusé d’appeler à la guerre contre un pays musulman, citant le prophète, et de vouloir «enjuiver l’Algérie» (sic) !

propagande religieuse d'un partisan de Bouteflika, en arabe, une hadith du prophète qui interdit à un Musulman de faire du mal à un autre musulman

com antisémite

La perle antisémite, toujours de la même personne

Il n’a pas hésité non plus à ramener des collègues pour faire de la propagande islamiste sur la page facebook de l’operation algeria (ce qui a eu quand même pour avantage de laisser un peu de répit à l’équipe du blog).
Les partisans de la démocratie qui ont manifesté ces derniers jours dans le monde arabe n’ont jamais essayé de monter les gens les uns contre les autres, ils ont au contraire insisté sur l’égalité en Droits, pilier de tout régime authentiquement démocratique. Ce sont les régimes en place grâce à l’aide de leurs services de propagande qui instrumentalisent la menace islamiste et essaient de semer la division en essayant de monter les uns contre les autres parce qu’ils ont des religions différentes.
Les employés des services de propagandes de ces régimes autoritaires et les hommes politiques occidentaux qui les soutiennent, oublient une chose essentielle, la longue tradition laïque des pays arabes.

L’attachement des pays arabes à la laïcité: un pan de l’Histoire qu’on ne saurait oublier

La première génération de dirigeants issue de l’indépendance était clairement partisane d’une séparation stricte de la religion et de l’Etat. Mais cet acquis a été peu à peu rongé par la deuxième génération de dirigeants qui a fait des compromis avec les islamistes, soutenus par le bloc occidental pendant la guerre froide, pour rester au pouvoir.

L’héritage panarabiste laïque des dirigeants issus de l’indépendance

Remontons dans les années 1950-1960; le tiers-mondisme ou mouvement des États non alignés, porté sur le devant de la scène par la conférence de Bandung en 1956, est en vogue. Issus des indépendances ou de renversement des régimes passés, les leaders des pays socialistes non alignés sur le modèle soviétique comme Zhou Enlaï, ministre des affaires étrangères chinois, Nehru, premier ministre indien, et bien sur Nasser, président de l’Egypte, qui a incarné le panarabisme. Cette idéologie utopique visait à unir tous les peuples arabes sur des fondements socialistes. Elle a essaimé dans tout le monde arabe et influencé considérablement les régimes en place, à l’exception du Maroc, de l’Arabie Saoudite, de la Jordanie et du Yemen du Nord.
Il est à noter que le panarabisme n’a pas été un franc succès sur le plan économique et surtout sur celui des libertés individuelles. Les régimes liés au parti Baas comme en Syrie avec El Assad, père et fils, et en Irak avec Sadam Hussein, ont été d’infâmes dictatures. Néanmoins, on ne peut nier les progrès sociaux apportés par ces régimes en matière d’éducation ou de santé comme en Tunisie avec Bourguiba. Cet argument est souvent utilisé par les défenseurs des régimes en place, mais ils négligent un point crucial. Les dirigeants d’aujourd’hui ne sont intéressés que par une chose, la conservation du pouvoir, n’hésitant pas à faire des compromis avec les islamistes les plus radicaux pour satisfaire les franges les plus conservatrices de la société.

Une deuxième génération de dirigeants corrompus qui cèdent face aux islamistes radicaux

En 1979, on assiste à l’émergence de l’islamisme radical aussi bien chiite que sunnite. En Iran, la révolution iranienne porte le mollah Khomeini au pouvoir condamné aussi bien par l’Union soviétique que les Etats-Unis qui soutinrent l’Irak quand elle déclara la guerre à l’Iran dans les années 80.


C’est un peu plus à l’Est que l’islamisme sunnite surgit en Afghanistan, quand l’URSS décide d’envahir le pays pour soutenir le régime communiste en place menacé par des mouvements insurrectionnels. Les États-Unis notamment par le biais de son allié fidèle dans la région, le Pakistan, vont appuyer les mouvements islamistes dans la région. Les deux pays y avaient intérêt, car le Pakistan a toujours revendiqué le Cachemire, occupé par l’Inde qui à l’époque était pro-soviétique (bien qu’elle n’appliquait pas le modèle économique soviétique), et l’Afghanistan, occupé par l’URSS qui soutenait les communistes pachtounes qui revendiquaient les terres occidentales du Pakistan.
Deux ans plus tard, le successeur de Nasser, Anouar el Sadate, est assassiné par un islamiste qui lui reprochait d’avoir signé des accords de paix avec Israël. L’émergence de l’islamisme puis le déclin de l’URSS relèguent très vite le panarabisme socialiste aux oubliettes. Souhaitant se maintenir au pouvoir, la deuxième génération de dirigeants comme Moubarak, qui a succédé à Sadate et qui est toujours au pouvoir ou Ben Ali en Tunisie. En Egypte, le parti national démocratique (PND) au pouvoir mené par Moubarak parvient à un compromis avec les Frères musulmans qui fluctue au gré des rapports de force. Ainsi, les islamistes peuvent s’organiser autour de structures religieuses dans une certaine mesure alors que toute opposition libérale est férocement réprimé. Les candidats libéraux aux élections présidentielles se sont souvent retrouvés accusés de chefs d’inculpation douteux et condamnés à des peines lourdes de prison de ferme, dans des procès pour le moins peu équitable. Pire, des concessions sont faites aux franges les plus conservatrices de la société au détriment des libertés de conscience et d’expression. Le blasphème devient un délit très lourdement réprimé. Des bloggers comme Karim sont condamnés à plusieurs années de prison ferme. Les chrétiens coptes ont aussi vécu une dégradation de la liberté de pratiquer leur culte, faisant les frais d’une propagande haineuse très violente qui a débouché sur plusieurs attentats comme celui d’Alexandrie en décembre. La Tunisie n’a pas échappé non plus à cette tendance. Alors que Bourguiba était très nettement anticlérical, Ben Ali s’est accommodé de la montée des conservateurs islamiques. Quand on se baladait en Tunisie, il n’était pas rare de voir la police fouiller les buissons pour arrêter les couples de jeune qui s’embrassaient. En termes, de liberté de mœurs et de féminisme, on a vu mieux, car bien sur, c’était surtout la fille qui était embêtée parla police. En Algérie, le FLN, parti au pouvoir depuis l’indépendance et ;lui aussi socialiste à la base, n’a pas hésité à s’allier avec le MSP, parti islamiste conservateur, après la guerre civile qui a rongé le pays. Ces mêmes régimes n’hésitent pas à utiliser la religion musulmane comme prétexte pour défendre leur régime, sous-entendant que si on est contre eux, on est contre l’islam., comme nous l’avons vu plus haut. Argument qui est bien sur fallacieux, car on peut critiquer la nationalité et la réligion sont deux choses différente. De plus, critiquer un gouvernement ne revient pas à s’en prendre au peuple et encore moins à la liberté de culte. Le blog de l’opération leakspin critique le gouvernement algérien mais soutient le peuple algérien dans sa lutte et se veut un fervent partisan de la liberté de conscience qui est un Droit Humain de base qui ne saurait être bafoué.
Cependant, il y avait une chose que les pays occidentaux et les régimes autoritaires n’avaient pas prévu, que leur jouet se retourne contre eux.

La machine infernale de l’islamisme radical s’est retournée contre ceux qui l’ont instrumentalisé

Sauf qu’il y a eu une rupture entre les islamistes et les pays occidentaux provoqués par la guerre du Golf. Les islamistes radicaux ont très mal supportés l’invasion d’un autre pays à majorité musulmane et l’utilisation des pays voisins eux aussi à majorité musulmane comme l’Arabie Saoudite, qui rassemble les lieux les plus sacrés de l’Islam, pour soumettre un autre pays musulman à leurs yeux. Sous la houlette de Oussama Ben Laden, ancien agent de la CIA, le mouvement islamiste radical «Al Quaïda» (la base en Arabe) se crée et entame une guerre sans merci contre les États-Unis et leurs alliés notamment par des actes terroristes.

La situation devient critique car tous les mouvements qui étaient susceptibles de s’opposer à l’islamisme comme le panarabisme socialiste ou le libéralisme ont été anéantis par la répression des régimes autoritaires arabes.

Les islamistes radicaux rencontrent d’autant de succès qu’ils reprennent à leur compte les revendications de justice sociale et d’anti-impérialisme du panarabisme. Leur succès est devenu très vite mondial car ils ‘appuient sur le déterminant de la religion qui transcende les nationalités. Ils deviennent les seuls opposants aux régimes corrompus qui alimentent la misère sociale par leur négligence. Le sigle du parti islamiste modéré, démocrate et pro-européen, AKP, repose sur un jeu de mot. AK est à la fois les initiales de de justice et développement en Turque mais surtout cela veut dire «pur». Les islamistes de tout bord, ont gagné en crédibilité, car ils sont apparus comme honnêtes et non corrompus. Mais l’islamisme est devenu en conséquence, un motif pour les différents gouvernements de mettre en place des mesures sécuritaires. Dahou Ould Kabliha défend l’état d’urgence en place depuis 1992 qui interdit les manifestations en invoquant la menace terroriste:

« Les Marches sont interdites à Alger, non pas parce que c’est le RCD ou la coordination qui ont appelé à des marches. Nous n’avons pas interdit la marche du RCD mais toutes les marches au niveau d’Alger. Le refus n’est pas seulement signifié à l’opposition. Si un parti de l’Alliance (FLN-RND-MSP, ndlr) envisage demain d’organiser une marche à Alger, je peux vous dire en tant que ministre de l’intérieur, qu’elle sera interdite »

Or il est important de rétablir la liberté d’expression et la démocratie pour laisser des mouvements démocratiques et laïques qui seront suffisamment forts et légitimes pour s’opposer à l’islamisme radical. Il est aussi heureux que des parti islamistes démocrates comme l’AKP puissent exister, représentant tous les courants de l’opinion.

En conclusion, l’islamisme radical sunnite dans ses évolutions récentes a surtout été instrumentalisées par les pays occidentaux pendant la guerre froide et par les dictatures actuellement au pouvoir. Cette instrumentalisation ne date pas d’hier, le concurrent de Lawrence d’Arabie pendant la première guerre mondiale, l’archéologue allemand Max Von Oppenheim préconisait l’utilisation du Djihad, la guerre sainte, pour inciter les Musulmans dans les pays arabes à se rebeller contre les Britanniques. La percée de l’islamise a eu des effets ravageurs sur les pays qui doivent subir la montée d’un conservatisme religieux oppressif et les attentats terroristes.

Mais si nous voulons en finir avec l’islamisme radical, il va falloir cesser de soutenir des régimes autoritaires qui entretiennent ce fondamentalisme exacerbé en maintenant les populations dans la misère sociale. L’ancien président américain, Truman déclara en 1947: «la misère est le terreau du totalitarisme». Ses successeurs et les dirigeants des autres pays auraient mieux fait de suivre ses conseils.