Archives de la catégorie ‘France’

Le 14 février 2005, l’ancien premier ministre libanais Rafiq Hariri hostile à la tutelle syrienne est assassiné à Beyrouth. Très vite, le Hezbollah (parti islamiste chiite libanais) et la Syrie sont soupçonnés d’être derrière l’attentat. Les manifestations pour réclamer le départ des forces armées syriennes et la vérité sur l’attentat deviennent quotidienne, le 14 mars 2005, un millions de Libanais sont dans la rue à Beyrouth. La révolution du cèdre aboutit au départ des soldats syriens fin avril 2005. Le régime de Bachar el Assad sort considérablement affaibli et marginalisé de cette épreuve. Le président syrien fera son retour en grace en 2008 quand il assista au défilé du 14 juillet à côté du président français, Nicolas Sarkozy.

Le premier août de la même année, le général Sleiman, proche du président syrien Bachar el Assad, est assassiné. Il aurait été le principal officier de liaison entre le Hezbollah et la Syrie. C’était aussi un homme clé dans le programme nucléaire clandestin Syrien qui a pour but d’arriver à la maitrise de la fabrication de l’arme atomique. (source: la libre Belgique) En juin 2011, l’AIEA a demandé la saisie du conseil de sécurité de l’ONU pour voter des sanctions contre la Syrie. source: rfi

Les protagonistes:

  • Boris Boillon, qui était à l’époque (en 2008) conseiller de Nicolas Sarkozy sur le proche orient, affirme que l’assassinat du général Sleiman est un coup monté de l’intérieur (inside job). Il a été tué dans un règlement de compte, soit par le frère du président, Maher el Assad (chef de la garde républicaine) soit par Assef Shawkat, ancien chef des services secrets et beau-frère du président. Cependant, il mise sur Bachar el Assad pour que la Syrie devienne un vrai partenaire de la France et favorise le processus de paix au Proche-Orient. Nommé ambassadeur en Tunisie en janvier 2011, il sera finalement remplacé pour son ton familier vis à vis de journalistes, qui a choqué les Tunisiens jugeant ce comportement irrespectueux.
  • Ludovic Pouille, adjoint du directeur au moyen-orient et à l’Egypte au ministère des affaires étrangères. Il se retrouve donc en concurrence avec Boris Boillon. Comme l’ont montré plusieurs câbles wikileaks sur la politique étrangère française, les services diplomatiques de l’Élysée et du Quai d’Orsay ont tendance à se tirer dans les pattes. Il est actuellement ministre conseiller à l’ambassade de France à Rabat, au Maroc. Moins bavard que Boillon, il privilégie aussi la piste d’un règlement de compte ou de la suppression d’un témoin gênant qui pourrait témoigner à la commission d’enquête des nations-unies sur le Liban qui a ensuite débouché sur le tribunal spécial pour le Liban.

Ce câble diplomatique montre l’ampleur de l’erreur diplomatique française. Sortir Bachar el Assad de l’isolement n’a rien donné. Le programme nucléaire clandestin a continué, il réprime violemment son peuple qui manifeste ces temps-ci, parallèlement il soutient le hezbollah pour créer des troubles au Liban et il n’a pas rompu ses liens avec l’Iran.

Pour ceux qui veulent approfondir le sujet, on retrouve au coeur de ce rapprochement avec Damas, un certain Ziad Takkiedine. Cet homme a été intermédiaire dans les sous-marins vendus au Pakistan avec les rétro-commissions versés à Balladur dont Nicolas Sarkozy était le directeur de campagne. Il a aussi été acteur du rapprochement avec la Libye de Kadhafi décidé par Sarkozy au début de son mandat. A lire: Le franco-libanais Ziad Takieddine, homme orchestre du rapprochement entre Paris et Damas, l’orient le jour, 12/08/2011

N° de Référence Créé le Publié le Classification Origine
08PARIS1717 2008-09-12 17:57 2011-08-03 20:00 SECRET//NOFORN Ambassade de Paris

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S E C R E T PARIS 001717

NOFORN

SIPDIS

E.O. 12958: DECL: 09/05/2018
TAGS: PGOV PREL PINS PINR FR SY LE
OBJET: LES FRANÇAIS CROIENT QUE L’ASSASSINAT DU GÉNÉRAL SLEIMAN ÉTAIT UN COUP MONTÉ DE L’INTÉRIEUR

REF: PARIS 1703

Classifié par: Le ministre-conseiller aux affaires politiques Kathy Allegrone
pour les raisons 1.4. (b), (d).

1. (S/NF) Comme lecteurs de Washington et d’autres qui réfléchissent sur la politique de la France envers la Syrie, et comme une expansion du paragraphe 3 dans le reftel [NDLR : télégramme de référence], nous transmettons les vues de deux de nos interlocuteurs du GOF [NDLR : gouvernement français] des rencontres à la fin du mois d’août sur le mystérieux assassinat du général Muhammad Sleiman et de son importance potentielle pour le régime du président syrien Asad. Le conseiller NEA [NDLR: Near Eastern Affairs, affaires proche-orientales], Boris Boillon, le 20 août, a affirmé que la tuerie semblait être une sorte de coup monté de l’intérieur. Il a catégoriquement rejeté la piste d’un enlèvement de Sleiman par les Israéliens, en particulier la théorie du sniper qui l’aurait abbatu sur un bateau situé quelque part près de la ville côtière syrienne de Tartus. Boillon a affirmé que d’après les renseignements français, l’opération était plus «classique » et «mafieuse» avec la police arrêtant le trafique dans les environs, des gardes du corp regardant ailleurs, et l’assaillant qui a logé une balle dans la tête de Sleiman.

2. (S/NF) Quand on lui a demandé comment il interprétait la tuerie, Boillon a dit qu’il y avaient plusieurs théories qui se présentaient d’elles même, le seul dénominateur commun était une rivalité fratricide dans le proche entourage de Bachar el Asad. Bien que le beau-frère renfrogné de Bachar et tenu à l’écart de la direction des services secrets syriens, Asif Shawkat [NDLR: il a été remplacé de son poste de directeur des renseignements syriens en 2010], semble avoir le mobile le plus convaincant pour mettre hors d’état de nuire quelqu’un qu’il considère comme un rival et un acteur de sa chute ces derniers mois, Boillon pensait que le frère de Bachar, Maher, était plus probablement impliqué. Boillon a décrit Maher comme un ambitieux, un homme peu sage, et déterminé à accroître son pouvoir et son influence dans le cercle restreint. Dans la mesure où Maher pourrait avoir contribué à faire tomber Shawkat, il pourrait aussi avoir décidé de se débarrasser de son dernier rival clé, Sleiman, de manière définitive.

3. (S/NF) Boillon a ensuite mentionné qu’il y avait un lien entre la possibilité que Mahir ait trucidé Sleiman et qu’il pourrait avoir aussi trucidé le leader du Hezbollah, Imad Mugniah, de la même façon et ce peut être même sous l’ordre de Bachar lui même. Cette dernière explication concorderait avec l’idée de nettoyage de la maison dont la Syrie a besoin pour présenter une image plus respectable tandis qu’elle poursuit son rapprochement avec la France et/ou qu’elle avait besoin de se débarasser de ceux qui «en savaient trop» (dans le cas de Sleiman, à propos du programme nucléaire clandestin). Bien sur, Boillon a ajouté que personne ne pouvait écarter la possibilité que la mort de Sleiman était liée à une lutte sanglante pour le contrôle d’activités criminelles lucratives.

 

Le 5 juillet 2008, soient 9 jours avant l’arrivée de Bachar el Assad pour le défilé, débute la révolte dans la prison de Sednaya qui a vu la mort de 9 à 25 prisonniers politiques. (source: wikipedia) . La vidéo à gauche montre la visite de Maher el Assad dans la prison après la répression de l’émeute carcérale. La vidéo est très choquante.Si vous ne lisez pas les javascripts, vous pouvez lire la vidéo ici.


4. (S/NF) Le 28 août, Pouille était cependant moins bavard que Boillon quand il s’agissait d’interpréter la mort de Sleiman, mais il nié aussi catégoriquement la responsabilité des Israéliens. Il a cité l’ambassadeur français à Damas comme source pour soutenir que le meurtre était un coup monté de l’intérieur pour «régler de vieilles histoires» aussi bien que pour se débarrasser de façon commode de quelqu’un qui pourrait avoir des informations précieuses pour l’UNIIIC [NDLR : la Commission d’Enquête Indépendante Internationale des Nations-Unies] sur le Liban ou à l’AIEA sur le programme nucléaire syrien.

5. (S/NF) Commentaire: Nous publions ces points de vue, quelques uns sont apparues brièvement dans la presse française, moins pour la lumière qu’ils peuvent apporter sur l’assassinat de Sleiman que pour ce qu’ils font à propos de la perception du régime d’Assad par la France. En effet, le récapitulatif de Boillon sur les diverses théories montrait qu’il avait récemment lu un rapport détaillé des services de renseignements français sur la situation. Boillon et Pouille cherchaient tous les deux, dans ces conversations, à souligner que la France ne juge pas le régime d’Assad dangereusement instable ou que la mainmise d’Assad sur le pouvoir sombrait. Néanmoins, ils croient que la situation interne est assez fragile pour soulever des réserves et adopter une approche nuancée. Nous croyons que cela pourrait en partie expliquer la décision de Sarkozy de changer si rapidement pour entretenir sa relation personnelle avec Bachar et de «miser» (comme le disent les médias français) sur la volonté de Bachar de changer le cours des choses sur le Liban, la paix en Israël et même les relations que la Syrie entretient avec l’Iran. Pour que ça puisse en valoir la peine, l’ancien chef des services de renseignements militaires libanais Johnny Abdo [NDLR: la Syrie a émis un mandat d’arrestation pour faux témoignage dans l’affaire Hariri, il avait affirmé que Bachar el Assad était au courant] a récemment contesté que l’assassinat était un coup monté de l’intérieur a souligné l’absence d’arrestations massives en Syrie qui aurait normalement accompagné ce type de crime par des éléments criminels ou qui n’appartiennent pas au régime. Fin du commentaire.

S’il vous plait, visitez le site des archives classifiés en France à:
http://www.intelink.sgov.gov/wiki/Portal:France

STAPLETON

Les protagonistes:

  • Eric Chevallier, conseiller spécial (crise et conflits) de Bernard Kouchner au Ministère des Affaires Étrangères depuis 2007.
  • Daniel Fried, diplomate et ambassadeur américain, envoyé spécial pour la clôture du camp de Guantanamo.
N° de référence Créé Publié Classification Origine
09PARIS933 2009-07-09 16:04 2010-11-30 16:04 CONFIDENTIEL//NOFORN Ambassade de Paris

VZCZCXRO9875
PP RUEHAG RUEHROV RUEHSL RUEHSR
DE RUEHFR #0933/01 1901613
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P 091613Z JUL 09
FM AMEMBASSY PARIS
TO RUEHC/SECSTATE WASHDC PRIORITY 6674
INFO RUCNMEM/EU MEMBER STATES COLLECTIVE PRIORITY
C O N F I D E N T I A L SECTION 01 OF 02 PARIS 000933
NOFORN
SIPDIS
E.O. 12958: DECL: 07/07/2019
TAGS: PREL PGOV PHUM PTER FR
SUBJECT: LA FRANCE OUVERTE A L’EXAMEN DE SIX NOUVEAUX DOSSIERS DE DETENUS DE GUANTANAMO
PARIS 00000933 001.2 OF 002
Classifié par: Classifié par le Ministre/Conseiller politique Allegrone pour les Raisons 1.4 b et d.

1. (C/NF) Résumé: Le 2 Juillet, lors d’une réunion avec Eric Chevallier, Conseiller Spécial au Ministère des Affaires Étrangères, l’ambassadeur Dan Fried, Envoyé Spécial pour la Cloture du Camp de Guantanamo (S/GC), a récapitulé les résultats de ses efforts pour négocier le rapatriement de détenus de Guantanamo et a remercié la France d’avoir bien voulu examiner six nouveaux dossiers de détenus. Chevallier a souligné que la France réexaminerait les dossiers favorablement. Parlant de la procédure, il a aussi dit que la France ne serait pas capable de se prononcer tant qu’elle n’en saura pas plus sur l’attitude du Congrès Américain envers l’acceptation ou non de ces détenus sur le sol américain. Chevallier a confirmé qu’une décision favorable permettant le rapatriement de détenus de Guantanamo vers les US, n’est pas une « pré-condition » mais a dépeint cette décision comme extrêmement importante et pas loin d’être une pré-condition. Il a aussi noté qu’avoir établi un bon précédent avec les membres de Schengen, en fournissant à la France des informations à partager sur le transfert du détenu Boumediene, aiderait potentiellement le processus d’obtention de visas Schengen dans le cadre du rapatriement des autres détenus en Europe.

2. (SBU) Chevallier était accompagné par
– Michèle Boccoz, Directrice Adjointe du Cabinet du Ministre des Affaires Étrangères;
– Martin Julliard, Sous-Directeur des menaces transversales au Ministère des Affaires Étrangères;
– Sylvie Bermann, équivalent du Sous-Secrétaire des Organisations Internationales au Ministère des Affaires Étrangères;
– Jacques Pellet, équivalent du Sous-Secrétaire Adjoint aux Droits de l’Homme au Ministère des Affaires Étrangères;
– Bernard Regnauld-Fabre, Sous-Directeur de l’Amérique du Nord au Ministère des Affaires Etrangeres;
– Fatih Akcal, responsable du secteur Relations Externes pour l’Union Européenne;
Le Chargé d’Affaires Pekala, conseiller et preneur de notes était également présent. Fin du résumé.

Six nouveaux dossiers de détenus: Impact potentiel de la décision américaine

3. (C/NF) Son Excellence Fried a présenté les dossiers de six détenus que les US aimeraient que la France examine, pointant le fait que certains d’entre eux ont des jugements de remise en liberté, et relevant que nous avons présenté des dossiers à d’autres gouvernements européens. Chevallier a exprimé des remerciements pour les nouvelles informations, et a assuré à Fried que, après la rencontre Obama-Sarkozy en Juin et le rapatriement en Mai de l’algérien Lakdar Boumediene, la France va examiner les dossiers favorablement. Cependant, parlant de la procédure, il a averti que la France ne serait pas capable de donner une réponse tant qu’elle n’en saura pas plus sur l’attitude du Congrès envers l’acceptation ou non d’une partie des détenus sur le sol américain. Une décision positive du Congrès, a continué Chevallier, améliorerait la perspective de soutenir (ou « vendre ») ce rappatriement auprès du public français et des autres pays européens. Devant l’insistance de Fried, Chevallier a répondu que la décision du Congrès n’était pas une « pré-condition », mais a aussi dit que « ça n’en est pas loin ». Il a insisté sur le fait que la décision américaine « est partie intégrante de l’évaluation politique de la France » et « est extrêmement importante » pour la décision définitive de la France. Au même moment, Chevallier a confirmé qu’il n’interviendrait pas négativement dans les discussions américaines avec les autres pays, par exemple, Espagne, Italie, et Portugal, qui avancent dans leurs procédures de rappatriement. Dans les discussions finales sur les dossiers, Fried a suggéré aux officiels français de se rendre à Guantanamo pour questionner les détenus, informer les avocats de la défense de leur décision, aider à la sélection de futurs candidats, et formuler toute requête de demande d’information via les liaisons du renseignement.

Requête pour partager le dossier Boumediene avec les Partenaires de Schengen

4. (C/NF) Chevallier a confirmé que les états partenaires de Schengen doivent maintenant partager les dossiers de détenus avec leurs partenaires de Schengen par le biais du cadre de travail européen choisi. Si aucun état ne s’y oppose, un visa Schengen sera fourni; cependant, si un ou plusieurs états-partenaire s’y oppose, seul un visa national pourra être accordé. Le refus d’accorder un visa Schengen aurait aussi un impact sur les services sociaux et le type de statut de résident offert à l’ancien détenu. Chevallier aimerait que Boumediene soit le premier cas de test, étant donné qu’il est un détenu à bas risque. Fried a accepté de fournir un dossier révisé qui pourra être partagé avec les partenaires européens. Chevallier a regretté la décision européenne de placer ce problème sous le champ d’application des Ministères de l’Intérieur, arguant que cela aurait été plus facile à gérer par les Ministères des Affaires Étrangères. Fried a conclu la discussion avec Chevallier en indiquant que les procédures américaines en matière de transferts de détenu ont un peu changées. La nouvelle législation du Congrès requiert maintenant une notification de transfert 15 jours à l’avance et des accords sur la notification de transfert. Les Etats-Unis prévoient de remplir ces obligations dans le futur via un échange de notes diplomatiques.

5. (C/NF) L’expert de Chevallier sur ce problème, Martin Julliard, nous a questionné sur les paiements financiers faits aux Bermudes et à Palau pour avoir accepté des détenus ouïghours. Fried a précisé que les fonds américains sont seulement destinés à couvrir des frais remboursables et sont minimes. Julliard a dit que son service surveille l’opinion publique française au sujet du rapatriement de Boumediene, et a cité l’utilisation de l’argent taxé pour le rapatriement des détenus comme une des trois préoccupations majeures. Fried n’a pas pris d’engagement, mais a dit qu’il voudrait en discuter ultérieurement si ca devenait symboliquement nécessaire pour la France.

6. (C/NF) Commentaire: Les autorités françaises restent fières de leur rôle dans l’ouverture de la voie au rapatriement de détenus en Europe, et se sont engagées à examiner favorablement six nouveaux dossiers de détenu. Cependant, une décision américaine d’accepter ou refuser de prendre les détenus sur le sol américain est clairement un élément de calcul alors qu’ils évaluent une réaction intérieure française au sujet des rapatriements.

PEKALA

Les protagonistes:

  • L’ambassadeur Américain Charles Rivkin, nommé par le président des Etats-Unis, Barack Obama le 01/06/2009.
  • Patrick Maisonnave, directeur des affaires stratégiques, de sécurité et du désarmement du ministère des affaires étrangères français.
  • Des « officiels français » non cités par l’ambassadeur.

Quatre sujets sont traités dans ce communiqué:

  • La révision du Traité de Non Prolifération (TNP) qui vise à réduire le risque que l’arme nucléaire se répande dans le monde. A lire sur le sujet, le compte rendu du débat organisé par la fondation respublica sur le bilan de la conférence de révision du TNP qui résume bien les positions de la France sur le sujet notamment  l’attachement à sa dissuasion nucléaire. Vous pouvez aussi consulter le câble 09PARIS1355 sur les préoccupations des officiels français sur le désarmement nucléaire.
  • La paix au Moyen-Orient: Les présidents français et égyptiens, Nicolas Sakozy et Hosni Moubarak, qui coprésident l’Union Pour la Méditerranée (UPM) essaient de relancer l’organisation au point mort depuis l’offensive Israélienne à Gaza en janvier 2009. « Sarkozy accueille Moubarak à Paris pour relancer l’UPM », France 24, 21/07/2010
  • La sécurité européenne, en particulier les relations OTAN-Russie. « Une méfiance persistante à l’égard de l’OTAN », extrait d’un rapport du sénat français sur  La Russie et ses relations extérieures de la Russie depuis la réélection de Vladimir Poutine à la présidence du pays.
  • Le projet de défense anti-missile américain en Europe, en négociation en 2009 et entériné fin 2010. A lire: le retour de la défense antimissile, lefigaro.fr,28/03/2010, qui résume bien les enjeux de la défense antimissile et les réticences de la France sur le projet à l’époque.

N° de référence Créé le Publié le Classification Origine
09PARIS1767 2009-12-31 12:12 2010-12-23 21:09 CONFIDENTIAL//Américains seulement Ambassade de Paris

VZCZCXRO8927
PP RUEHDBU RUEHFL RUEHKW RUEHLA RUEHNP RUEHROV RUEHSL RUEHSR
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C O N F I D E N T I E L SECTION 01 OF 04 PARIS 001767

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SIPDIS

POUR LA SECRETAIRE CLINTON DE LA PART DE L’AMBASSADEUR RIVKIN

E.O. 12958: DECL: 12/31/2019
TAGS: PREL PGOV MARR PARM FR
SUJET: DIVERGENCES AVEC LA FRANCE SUR LES PROBLEMES POLITIQUES A VENIR ET LES RECOMMANDATIONS SUR LA VOIE A SUIVRE
Classifié Par: Ambassadeur Charles Rivkin, pour les raisons 1.4(b) and (d).

1. (C/NF) RESUME ET COMMENTAIRE : Nos relations actuelles avec la France se portent si bien que l’opinion communément admise soutient qu’il n’y a pas de différence significative dans les politiques étrangères de nos deux pays. Bien que ce soit vrai que les relations [entre la France et les Etats-Unis] connaissent une apogée historique, ce n’est pas vrai que nos objectifs et nos approches sont identiques sur les problèmes majeurs. Les Evènements à venir en 2010 feront parvenir au premier plan quelques divergences dans nos relations avec la France – Principalement dans nos approches sur les issues multilérales telle que le contrôle des armes, la sécurité européenne, et le Moyen-Orient. Ces différences représenteront des épreuves [à traverser], et elles risquent de provoquer des remous de dernière minute dans nos relations bilatérales si nous ne n’y attelons pas assez tôt dans notre planning. Quelques enjeux ont des échéances, comme la conférence d’examen du TNP, le sommet sur la sécurité nucléaire mondiale, à venir en mai 2010 [NPT RevCon, le sommet s’est tenu du 3 au 28 mai à New York et a abouti sur un rappel des principes du TNP et une conférence pour le désarmement du Moyen-Orient qui se tiendra en 2012) et le sommet de l’OTAN à Lisbonne l’automne prochain. L’Afghanistan, qui est traitée dans un autre rapport, pourrait aussitomber dans cette catégorie, depuis que la décision française dépendra en partie de l’issu de la conférence de Londres en Janvier. D’autres divergences viennent des différences tactiques sur des objectifs partagés (en particulier la prédilection du président français a proposé des sommets de haute importance sur tout et n’importe quoi allant de la paix au Moyen-Orient à la sécurité européenne). Le plus difficile à gérer, ce seront ces domaines dont Paris croit qu’ils pourraient potentiellement avoir un conséquences sur ses valeurs fondamentales, telle que la politique de dissuasion. Dans de telles situations, les Français feront preuve du moins de flexibilité possible. FIN DU RESUME ET DU COMMENTAIRE

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NON-PROLIFERATION ET DESARMEMENT
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2. (C/NF) BACKGROUND: Les Etats-Unis et la France sont en accord sur leurs buts pour le congrès de révision du Traité de Non-Prolifération (NPT RevCon). Cependant, ces débats représenteront quelques uns de nos plus gros défis. La France peut agir – et a – comme un «multiplicateur de force» pour les Etats-Unis avec des partenaires européens plus passifs sur les questions de non-prolifération allant de l’Iran au renforcement des efforts de contre-prolifération de l’ONU. Cependant, l’arrivée du NPT RevCon pose un délai concret aux Etats-Unis et à la France pour traiter leurs différences présentes sur le désarmement nucléaire. La France défend que la focalisation américaine sur le désarmement à la RevCon ouvrirait la porte aux nations non-alignées pour faire de la conférence un référendum sur le désarmement en cours par les P3 [Acronyme désignant les Etats-Unis, la France et le Royaume-Uni]. Ces nations conditionneraient ainsi leur engagement dans des actes concrets de non-prolifération par le désarmement des Etats-Unis, ou plus inquiétant du point de vue de Paris, des efforts comparables de désarmement et de transparence de la France.
Comme la France a déjà fait des efforts significatifs de désarmement et a un arsenal nettement plus petit que celui des Etats-Unis, les officiels français nous ont dit que des réductions supplémentaires affaibliraient les capacités de dissuasion nucléaire de la France. Par conséquent, la France veut se consacrer autant que possible à la non-prolifération à la NPT RevCon et dans l’idéal, éviter toute discussion d’importance sur le désarmement.

– FLEXIBILITE FRANÇAISE POTENTIELLE: faible en politique, mais moyenne sur les tactiques. La position du gouvernement français sur le désarmement reflète l’obsession nationale française vis à vis de sa dissuasion nucléaire. Les officiels français n’hésitent pas à qualifier leur engagement pour maintenir leur dissuasion indépendante de «psychologique». Cela ne s’applique pas seulement à la capacité elle même mais au concept même de dissuasion. Les Français disent souvent qu’ils se préoccupent que l’appel des Etats-Unis à un «monde sans arme nucléaire» contribue à délégitimer les armes nucléaires comme un élément de stratégie. Cependant, les Français comprennent que les Etats-Unis soient aussi engagés pour maintenir leur force de dissuasion nucléaire aussi longtemps que nécessaire. Bien que les Français peuvent probablement s’adapter à nos différences sur les objectifs finaux de désarmement, ils sont plus inquiétés par les arguments que nous [les Etats-Unis] pourrions faire pour atteindre notre but partagé de non-prolifération à la RevCon. Les officiels français ont explicitement menacé de «faire obstruction» ou de «mettre (les Etats-Unis) dans une situation difficile» si ils sentent que leur lignes rouges de désarmement sont menacées par les positions américaines.

– VOIE A SUIVRE : Maximiser la coopération et minimiser le risque d’une obstruction de la part de la France dans les négociations au conseil de sécurité [désigné par l’acronyme «P5» dans le texte original] ou à la RevCon elle même, cela pourrait peut être valoir le coup de clarifier notre «rhétorique des lignes rouges» ainsi que notre politique de lignes-rouges. Si c’est vital à notre stratégie menée à la RevCon de souligner notre objectif d’un «monde sans arme nucléaire», de mettre l’accent sur le lien entre le désarmement des 5 membres du conseil de sécurité et des mesures plus strictes de non-prolifération sous le TNP, ou de réclamer des efforts plus poussés de désarmement à d’autres États dotés de l’arme nucléaire, nous devrions clairement nous en expliquer avant auprès des Français. Ils n’aimeront pas ça, mais leur annoncer à l’avance pourrait au moins éviter des réactions disproportionnées de dernière minute qui pourrait menacer l’unité des P3 sur nos buts partagés à la RevCon.

– DATE BUTOIR: Bientôt. La RevCon aura lieu en mai 2010. Atteindre un modus vivendi avec la France sur les tactiques de désarmement à la RevCon est cruciale pour assurer le succès des consultations à venir du conseil de sécurité de l’ONU et rallier pays non-alignés.

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PAIX AU MOYEN-ORIENT
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3. (C/NF) CONTEXTE: La France, incluant le président Sarkozy lui même, veut être un acteur incontournable dans la paix au Moyen-Orient, et les officiels français sont continuellement frustrés par le peu de progrès visible sur ce problème qui a a des conséquences sur les intérêts nationaux français et l’état du monde. Le profond intérêt de Sarkozy est aussi évident dans son rééquilibrage du rôle de la France en tissant des liens proximité avec Israël et dans ses tentatives de marginaliser des experts reconnus du Moyen-Orient (dans le ministère des affaires étrangères et ailleurs) qui ne ne répondent pas favorablement à ses appels pour une politique active orientée vers de nouvelles directions. Sarkozy est préparé à soutenir les efforts des États-Unis, mais il s’accroche à l’idée d’un sommet sur le Moyen-Orient comme solution pour relancer les pourparlers. Pour rendre plus légitime son initiative, il a essayé de s’associer avec l’Egypte, en tant que coprésident de l’Union pour Méditerranée (UPM) [NDLR: les présidents français, Nicolas Sarkozy, et Egyptien, Hosni Moubarak, sont coprésidents de l’UPM], mais il n’est attaché à aucun format particulier. Par exemple, les contacts du ministre français des affaires étrangères commencent à émettre des idées d’un mini-sommet, animé par le quartet [NDLR: groupe formé par 4 pays et organisations internationales (l’ONU, l’UE, la Russie et les Etats-Unis) pour la paix au Moyen-Orient] ou un autre groupe, pour obtenir le même résultat, et la France, d’après certaines informations, a concilié cette initiative avec les désires de la Russie, ratifié par le conseil de sécurité de l’ONU, d’accueillir une conférence.

– FLEXIBILITE FRANÇAISE POTENTIELLE: Haute, mais à un coût. Puisque la participation des États-Unis à n’importe quel sommet serait une condition nécessaire, la France a une faible marge de manœuvre sans la bénédiction du gouvernement américain. Cependant, étant donné l’intérêt personnel de Sarkozy, la réticence constante des Etats-Unis pourrait devenir une irritation croissante pour le gouvernement français.

-LA VOIE A SUIVRE: Notre stratégie actuelle pour répondre à la demande de renseignements des Français est de noter les requis préalables à un dialogue réussi. Si le gouvernement américain ne croit pas qu’il ne soit pas le bon moment pour organiser une sommet, nous pourrions trouver ça utile pour fournir un cadre plus définitif de référence à nos interlocuteurs français comme un calendrier potentiel ou des conditions préalables à un sommet. Aussi longtemps que Sarkozy a l’espoir qu’un sommet pourrait être possible, toute chose moins spécifique a peu de chances de refroidir son enthousiasme ou ses efforts et de contribuer à susciter des attentes qui pourrait nuire à nos efforts.

– DATE BUTOIR: A Venir. Sarkozy continuera de chercher des opportunités pour présenter ses idées à nous et à d’autres, particulièrement dans un contexte de sommets internationaux.

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SÉCURITÉ EUROPÉENNE
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4. (C/NF) CONTEXTE : La France pousse à une discussion à haut niveau sur la sécurité européenne depuis que Sarkozy a surpris les alliés en Octobre 2008 en proposant publiquement un sommet pour traiter la proposition de Medvedev d’un nouveau traité de sécurité européenne. Le but de la France est double: engager la Russie et casser le blocage sur les litiges insolubles comme le traité des forces conventionnels en Europe (FCE) [traité de désarmement signé par les ex-membres du traité de Varsovie et l’OTAN le 19 décembre 1990, suspendu par la Russie en 2007]. Bien que nous avons réussi en juin à anchré cette discussion dans le processus de Corfou de l’OSCE [NLDR: réunion informelle des ministres des Affaires étrangères de l’OSCE et des représentants de l’OTAN, de l’UE, de l’Organisation du traité de sécurité collective et de la CEI sur l’île de Corfou organisée en juin 2009 afin de traiter des différents défis de que pose la sécurité du continent européen], les manoeuvres de la Russe pour semer la discorde et le haut-degré d’impatience de la France vont probablement continuer à faire mijoter ce problème dans un avenir proche. L’élan dans Paris vient du plus haut niveau; c’est le président Sarkozy lui même qui croit que n’importe quelle non-réponse des alliés aux propositions russes laisse la balle dans notre cour. Les officiels français admettent qu’ils étaient surpris par le texte d’avant-projet que la Russie fait circuler, mais ils continuent de souligner qu’une réponse des alliés est nécessaire. De plus, Sarkozy, d’après certaines informations, est très agacé par la lenteur du processus de Corfou et est déjà en train de charger son staff de monter des projets alternatifs pour faire progresser le sujet – y compris son idée original d’un sommet de l’OSCE en 2010. Les officiels du gouvernement français craignent que sans une date butoir ou un but concret, le processus de Corfu perdra son élan et nous aurons perdu «une année» en 2010. Tout idique qu’il y n’a rien que Sarkozy abhorre de plus que ce qu’il perçoit comme un vide. Sur le CFE, les officiels français réclament de plus en plus bruyamment que nous devons réengager dans les prochaines étapes du processus une fois que les négociations du traité START [«traité de réduction des armes stratégiques» visant à réduire la totalité des arsenaux nucléaires des des Etats-Unis et de la Russie hérités de la guerre froide] et que nous manifestons une volonté de séparer le CFE des accomplissements par la Russie de ses engagements à Istanbul [NDLR: La Russie s’était engagée à évacuer ses troupes de Moldavie et de Géorgie au sommet de l’OSCE à Istanbul en 1999]. De plus, le directeur des affaires stratégiques du ministère des affaires étrangères, Patrick Maisonnave a déclaré récemment que Paris [nous] incluant la dimension humaine dans nos discussions de sécurité élargies, mais cela ne devrait pas être utilisé pour faire cesser entièrement l’avancement des négociations, «les droits de l’Homme ne sont pas au cœur des questions de sécurité», a indiqué Maisonnave. Post [non traduit] comprends des contacts de la présidence que Paris est en train de préparer un document non officiel pour soutenir une fois encore que la date butoir d’un sommet créerait le stimulus nécessaire pour faire des progrès sur les litiges comme la CFE ou le Haut-Karabakh [région de l’Azerbaïdjan occupée militairement par l’Arménie]

– FLEXIBILITE FRANÇAISE POTENTIELLE : Moyenne. Une forte opposition des Etats-Unis et des alliés à l’idée français pourrait ne pas chasser cette idée, elle pourrait même encourager les Français à modifier leurs plans d’engagement en quelque chose de plus acceptable.

-VOIE A SUIVRE : Pour maximiser les chances d’obtenir une coopération constructive, post recommande de commencer un dialogue régulier avec les Français sur les problèmes globaux de la sécurité européenne, utilisant les discussions politico-militaires «2+2» actuellement prévues pour le 20 janvier à Washington comme une bonne étape. L’influence et les actions allemandes peuvent aussi jouer un grand rôle en canalisant l’activité française, donc un suivi additionnel dans un format quadruple pourrait être mieux reconsidéré. Finalement, nous pourrions vouloir songer à prendre une page du manuel français et suggérer une proposition alternative qui pourrait inclure une date butoir pour les progrès à obtenir – cela pourrait être une conférence de faible importance, la formation d’un groupe de travail, ou un autre événement. Cela pourrait donner à Paris ce qu’il réclame, canaliser un peu de l’énergie française et nous permettre d’avancer de manière sélective sur les questions que
nous estimons suffisamment avancées, sans imposer un débat préliminaire élargi au plus haut niveau.

– DATE BUTOIR: A venir. Nous pouvons attendre que cela soit un débat continu en 2010 vu l’intérêt du président franças, même si peu d’alliés le suivent.

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DÉFENSE ANTI-MISSILE
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5. (C/NF) CONTEXTE : Jusqu’à présent, la France s’est donné du mal pour appuyer les efforts américains pour mettre un place un bouclier antimissiles en Europe, y compris en acceptant de tenir un langage positif à la déclaration du sommet de l’OTAN à Strasbourg en 2009 ainsi que dans un communiqué émis à la rencontre inter-ministérielle de l’OTAN. Cependant, les officiels français nous ont prévu que «le diable est dans les détails» et nous pourrons difficilement obtenir un accord au sommet de l’OTAN en 2010 à Lisbonne en l’absence d’une plus grande clarté du projet américain, et plus particulièrement, de ce que le fonds commun de l’OTAN doit verser. Maisonnave nous a fait remarqué que la manière dont notre «approche graduelle adaptative» (AAG) [NDLR: la «Phase Adaptative Approach (PAA)» est la nouvelle stratégie de défense antimissile d’Obama qui privilégie une défense anti-missile maritime à un bouclier terrestre prévu initialement par l’Administration Bush] interagirait avec l’ALTMBD ( Active Layered Theatre Ballistic Missile Defense) ainsi que les modifications et les coûts concomitants exigés sont encore flous. Ce qui est encore plus important pour les Français est l’impact que la défense antimissile (DA) aura sur leur capacité de dissuasion nucléaire. L’impact de la DA sur la dissuasion française pourrait être une simple cause à effet – si d’autres pays développent plus de missiles stratégiques en raison de l’installation par l’OTAN d’un système de DA, cela pourrait remettre en question les capacités de dissuasion françaises. Cependant,
les désaccords potentiels sur la DA peuvent être beaucoup plus profonds, comme quand la France a récemment rechigné à appeler la DA une «mission de l’OTAN» dans le communiqué interministériel de l’organisation publié en décembre, [NDLR:l’approche adaptative graduelle (AAG) a été approuvée par l’OTAN le 9/12/2009 soit 22 jours avant le communiqué], qui sonna aux oreilles des Français comme une remise en question du but premier de l’OTAN avec de possibles conséquences sur la politique de dissuasion française. Les officiels français concèdent que la DA pourrait être complémentaire avec leur dissuasion, mais ils mettent l’accent sur le fait que ça ne deviendra jamais un substitut de cet élément central de la défense française [qu’est la dissuasion nucléaire].

– FLEXIBILITE FRANÇAISE POTENTIELLE: Haute. Les officiels du gouvernement français sont francs en affirmant que la réticence français est lié au financement plutôt qu’à une volonté politique, et dans une ère de restrictions financières et de déficits publics croissant, la question financière n’est pas négligeable. Cependant, la France est pleinement préparée à travailler avec nous sur la défense antimissile aussi longtemps que nous sommes conscients de leurs lignes rouges sur la dissuasion nucléaire et que nous les consultons pleinement sur les coûts et les paramètres techniques du système que nous proposons.

– VOIE A SUIVRE : Le plus vite nous serons capable de partager de plus concrètes informations avec les Français et nos partenaires de l’OTAN, le plus de temps nous aurons pour préparer notre plaidoirie pour expliquer pourquoi la défense antimissile territoriale est essentielle à l’OTAN et comment nous pouvons faire marcher l’AAG avec l’ALTBMD pour le mettre en application. Les Français espèrent que tôt dans la nouvelle année nous serons capables de fournir plus d’informations techniques à propos de ce que les Etats-Unis envisagent donc il faut que les discussions puissent démarrer au plus tôt à propos de ce que les Alliés se verront demander comme contribution à payer ou participation.

DATE BUTOIR : La première partie de l’année 2010. Le plus nous pouvons faire pour fournir tôt des informations concrètes, le moins de chance nous aurons d’avoir des désaccords dans la période qui précède le sommet de Lisbonne en novembre 2010 [Les chefs d’Etat de l’OTAN ont entériné le projet de défense antimissile à Lisbonne].

RIVKIN

Les protagonistes :

  • Christophe Chaboud, ancien responsable de la lutte anti-terroriste à la DST (Direction de la Sécurité du Territoire), service de contre-espionnage français, commissaire divisionnaire, chef de l’UCLAT (Unité de Coordination de la Lutte Anti-Terroriste)
  • Josiah Rosenblatt, ministre Conseiller aux affaires politiques à l’ambassade des États-Unis à Paris
  • Craig Roberts Stapleton, ambassadeur des États-Unis en France de 2005 à 2009
Numéro de référence
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06PARIS7579 2006-11-29 11:11 2010-12-09 12:12 SECRET Ambassade de Paris

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SUJET: APERÇU DE LA MENACE TERRORISTE PAR UN COORDINATEUR DU C/T DU GOUVERNEMENT FRANÇAIS

REF: A. PARIS POINTS NOV 22
B. PARIS 7425

Classifié par : le Ministre-conseiller politique Josiah Rosenblatt pour les raisons 1.4(b) et (d).

SUJET: APERÇU DE LA MENACE TERRORISTE PAR UN COORDINATEUR DU C/T DU GOUVERNEMENT FRANÇAIS [NDLR : C/T pour Counter Terrorism, soit Contre-Terrorisme]

. (S) : Résumé : Christophe Chaboud, le coordinateur en chef du contre-terrorisme du Ministère de l’Intérieur, nous a dit le 20 Novembre que les autorités du gouvernement français restent extrêmement préoccupées par la menace terroriste sur le sol français et sont activement en train de prendre des mesures afin de combattre les menaces actuelles et futures. Les islamistes radicaux sont toujours la principale menace pour les intérêts français, chez eux comme à l’étranger. Chaboud a indiqué que la légère hausse de combattants de la France en Irak de 2003-2004 semble avoir perdu son élan, et qu’il n’y a aucun signe indiquant que le GSPC [NDLR : Groupe Salafiste pour la Prédication et le Combat] cible activement la France. Le chef du C/T a également examiné des améliorations pour la sécurité aéroportuaire, et aussi contre les activités de l’ETA et du PKK. Fin du résumé.

LA MENACE DES ISLAMISTES RADICAUX

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(S) Le 20 Novembre, poloff a rencontré lors d’une visite de présentation Christophe Chaboud, le chef de l’unité de coordination du contre-terrorisme français, ou UCLAT. (Note : UCLAT est le centre de toutes les opérations de contre-terrorisme, analyses et échanges du Ministère de l’Intérieur). Chaboud a donné le ton pour la discussion en établissant rapidement que les islamistes radicaux restent la principale menace pour la France et les intérêts français autour du monde, particulièrement au Moyen-Orient. Alors que les analyses du renseignement ont suggéré qu’il n’y avait pas de réseau actif opérant en France, Chaboud a dit que le gouvernement français prenait des mesures préventives agressives pour garantir que les autorités ne soient pas prises au dépourvu. L’annonce du GSPC se joignant à Al-Qaida et désignant la France comme son ennemi numéro un était particulièrement inquiétante, cependant les responsables du renseignement français n’ont pas noté de signe d’augmentation d’activité.

DJIHADISTES FRANÇAIS

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3. (S) Il n’y a eu à l’heure actuelle que « très peu » de cas connus de Français partant pour l’Iraq, selon Chaboud. En 2003-2005, les services de renseignements français étaient profondément préoccupés par la radicalisation de jeunes musulmans français, au point que certains rejoignent le Djihad en Iraq et en Afghanistant, a-t-il dit. La tendance semble avoir disparu depuis lors. Mis à part la récente arrestation le 20 Octobre de trois ressortissants français à Damas (voir ref A), Chaboud a dit que les responsables français n’avaient pas conscience d’autres cas récents. Il a félicité les responsables syriens pour leur efficacité en arrêtant les jeunes hommes français, qui ont apparemment été mis en garde à vue après seulement quelques jours en Syrie, prônant d’intenses pressions sur les Etats-Unis comme motivation pour la hâte syrienne. Chaboud a ajouté que, pour le moment, il n’y avait aucune preuve que les trois hommes aient des liens avec des réseaux déjà connus en France ; ils avaient plus probablement trouvé leur chemin en Iraq par des voies très informelles. Interrogé sur la raison de la baisse du nombre [de français] allant en Iraq, Chaboud a dit qu’il croyait que les punitions sévères des autorités françaises, la mort de leurs « frères » en Iraq, et un manque de soutient local de la majorité des musulmans français ont certainement eu un effet. (Note : Deux des trois ressortissants français ont été ré-expulsé en France le 22 Novembre, et malgré le manque d’information de la part des autorités syriennes ils ont été arrêté après l’atterrissage en France.)

PREVENTION : EXPULSION D’IMAMS

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4. (S) Chaboud a fièrement loué l’expulsion de 54 imams de France depuis 2001. Les imams ont été expulsés de France prétendument pour avoir prêché des idées islamiques radicales. (Note : dans au moins un cas très médiatisé, un imam expulsé a dit aux médias locaux que le Coran sanctionnait la soumission de la femme par la force). Chaboud a noté que si la majorité des imams expulsés étaient Algériens, une poignée venait de Turquie, du Maroc, de Tunisie et « un ou deux pays du Golfe ». Il a ajouté que la France était très en avance par rapport aux autres Etats de l’UE, en particulier le Royaume Uni, en prenant les mesures nécessaires contre les ressortissants étrangers préconisant des « idéologies radicales ». 12 autres imams seraient en attente d’expulsion.

PREVENTION : SECURITE AEROPORTUAIRE

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5. (S) Interrogé sur la controverse actuelle, très publique (voir ref B), de la suspension des autorisations de sécurité de 72 employés  musulmans à Paris, aéroport Charles de Gaulle, Chaboud a confirmé que cette situation s’était produite principalement sur la recommandation de l’UCLAT. Depuis les attentats de Londres en 2005, a-t-il dit, il y a eu clairement besoin de se concentrer sur la sécurité dans des endroits sensibles. Compte tenu de la stature de CDG dans le monde, et de son passé comme point d’origine de la « chaussure bombe » en Décembre 2001, Chaboud a souligné que des mesures radicales devaient être prises pour éviter de futures attaques. « Je me suis demandé ce que je ferais si j’étais un terroriste, comment je pourrais passer la sécurité des aéroports », a dit Chaboud. La réponse était simple, a-t-il dit : clairement identifier et exploiter les employés de l’aéroport qui pourraient être sympathiques à la « cause ».

6. (S) Après plus d’un an d’investigation, l’UCLAT a conclu qu’au moins 72 travailleurs étaient vulnérables à une exploitation à cause de la profondeur et à la quelque peu radicalité de leurs convictions religieuses, a déclaré Chaboud. Il a ajouté que même s’ils n’étaient pas des terroristes eux-mêmes, ils apparaissaient suffisamment extrêmes dans leurs comportements en dehors du travail pour amener les autorités à conclure qu’ils pourraient aider ou encourager les terroristes. Chaboud a admis volontiers que les autorités du gouvernement français avaient créé un nouveau domaine dans lequel le pouvoir judiciaire avait son propre rôle à jouer, mais il a néanmoins catégoriquement défendu les recommandations qui ont conduit à la révocation des autorisations de sécurité. (Note : dans le cas des 11 employés sur les 72 qui ont déposé des griefs juridiques, le Préfet local a volontairement rendu les habilitations de sécurité à deux personnes. Un jugement séparé a exigé que deux autres soient également rétablies).

RENFORCEMENT DE L’ACTIVITE DE L’ETA EN FRANCE

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7. (S) L’ETA, a dit Chaboud, semble être devenue de plus en plus active en France au cours des derniers mois. Il a répété la ligne politique standard française, à savoir que l’ETA est un problème interne à l’Espagne et non une question politique pour la France. Cela dit, il a noté qu’il y avait un dialogue intense entre la France et l’Espagne pour les opérations concernant les activités transfrontalières. Chaboud a dit qu’il était convaincu que l’ETA utilisait le temps des négociations d’une trêve politique pour refaire ses stocks d’armes, de véhicules, et de faux papiers. « J’ai averti les Espagnols » a souligné Chaboud, et ajouté qu’il continuerait de les informer à propos des évolutions dans le pays basque français. (Note : de récents rapports de presses laissent supposer qu’en plus de l’augmentation de biens volés, l’ETA veut impliquer directement Paris dans les négociations, ce que les français refusent catégoriquement).

PKK : « ILS SAVENT QU’ILS NE DOIVENT PAS ALLER TROP LOIN »

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8 (S) Chaboud a dit que les membres du PKK en France savaient que le gouvernement français était préparé à agir s’ils « allaient trop loin ». La France ne voulait certainement pas provoquer le PKK, qui n’avait jamais attaqué la France ou les intérêts français, mais avait précisé que certaines activités ne seraient pas autorisées sur le sol français. Il a ajouté que le gouvernement français avait pris certaines mesures durant les dernières années pour empêcher des opérations de blanchiment d’argent des membres du PKK. C’est un message, a-t-il insisté, que le PKK comprend. « La France n’est pas un pays important pour le PKK, l’Allemagne l’est. Nous n’avons pas le même genre de membres qu’ils ont eux, nous avons les intellectuels, c’est notre tradition » a dit Chaboud.

COMMENTAIRE

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9. (S) Chaboud a exprimé sa confiance que la France prenait les mesures appropriées dans la lutte contre le terrorisme, ajoutant que la législation adoptée en 2006 avait parcouru un long chemin pour codifier les pratiques actuelles et ouvrir la voie à une augmentation de la surveillance électronique. Il a noté que la coopération avec les Etats-Unis et le G6 était excellente, mais a indiqué qu’il restait beaucoup de travail à faire avec les responsables du renseignement au Maghreb.

Veuillez visiter le site classifié de Paris : http://www.state.sgov.gov/p/eur/paris/index.c fm

STAPLETON

Les protagonistes :

  • Céline Jurgensen, sous-direction du Désarmement et de la non-prolifération nucléaire du Ministère des Affaires Etrangère, représentante permanente de la France auprès des Nations-Unies à New York (section Affaires politiques et Conseil de Sécurité)
Numéro de référence Créé le Publié le Classifié comme Originaire de
09PARIS1355 2009-10-02 16:04 2010-12-23 21:09 CONFIDENTIAL/Américains seulements Ambassade de Paris

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SUJET : LES OFFICIELS FRANCAIS REPETENT LEUR PREOCCUPATION CONCERNANT LA POLITIQUE DE DESARMEMENT

REF: A. PARIS 1039
B. PARIS POINTS FOR 10/2/2009

Classifié par la Ministre-Conseillère politique Kathy Allegrone, pour raisons 1.4(b), (d).

(C/NF) RESUME : Les officiels français, incluant les hauts fonctionnaires de l’équipe présidentielle, ont une nouvelle fois souligné leur inquiétude à propos de la politique de désarmement des Etats-Unis, qui pourrait conduire à des pressions politiques sur la France pour qu’elle réduise son propre arsenal nucléaire, pressions face auxquelles elle résisterait. Néanmoins, le gouvernement français veut s’assurer que tout désaccord avec les Etats-Unis à propos du désarmement ne fasse pas obstacle à la coopération dans la réalisation de progrès concrets sur les questions de non-prolifération qui ont mené à la conférence du Traité sur la Non-prolifération des armes Nucléaire de 2010 (TNP). FIN DU RESUME.

(C/NF) Le Conseiller stratégique de l’Elysée (présidence) François Richier a dit à Pol M/C le 1er octobre que les différences Etats-Unis/France à propos du désarmement sont « psychologiques », et que si la France soutient le fait que les Etats-Unis réduisent leur arsenal nucléaire, ils ne doivent pas essayer d’imposer une « diabolisation » des armes nucléaires ou de réduire leur rôle dans la stratégie militaire. Utilisant un argument que les français ont déjà utilisé (ref A), Richier a dit que la dissuasion nucléaire fait partie de l’identité française, ajoutant que les capacités conventionnelles de la France ne sont pas aussi fortes que celles des Etats-Unis. Alors que la France se félicite de l’extension de la dissuasion et des garanties de l’OTAN, le gouvernement français continuera de s’appuyer sur son propre arsenal. Par conséquent, la France rejettera toute suggestion de rejoindre les négociations dans les accords multilatéraux sur la réduction des armes nucléaires (« Si vous nous demandez, nous dirons juste : Non ! »). Selon Richier, cela restera une ligne rouge pour la France même si les Etats-Unis réduisent éventuellement leur propre arsenal à une taille proche de celui de la France, puisque le gouvernement français base la force de sa dissuasion sur son évaluation des menaces potentielles, et non sur la taille de l’arsenal d’un autre pays, en particulier celui des Etats-Unis qui n’est en aucun cas une menace de sécurité pour la France.

3. (C/NF) Richier dit que la France, cependant, a hâte de parler de mesures de désarmement multilatéral autres que la réduction des armements, telles que le démantèlement des sites d’essais ou la transformation de matière nucléaire pour l’adapter à un usage civil. La France soutient également un Traité de Coupure des Matières Fissiles (FMTC), tant qu’il ne concerne pas les réserves. Richier a aussi fait une mise en garde au sujet d’une trop grande perte de temps liée à la création d’un système de vérification complet pour un FMTC, disant qu’il serait préférable de mettre en place un système de vérification flexible rapidement, étant donné que le principal objectif stratégique de la France avec un FMTC est d’empêcher la Chine de produire des matières fissiles.

4. (C/NF) Plus tôt le même jour, le même message a été délivré par l’officier MFA NPT [NDLR : abréviation pour Ministry of Foreign Affairs (Ministère des Affaires Etrangères) et TNP (Traité sur la Non-prolifération des armes nucléaires)] Céline Jurgensen (ref B), qui, avec Richier, assistera aux prochaines consultations P3 sur les marges de la conférence CSIS à Washington le 9 octobre. Jurgensen a déclaré que, malgré certains désaccords durant le processus de négociations, la France était plutôt satisfaite de la résolution adoptée le 24 Septembre par le Conseil de Sécurité des Nations Unies lors du Sommet du Désarmement et de la Non-prolifération Nucléaire, présidé par le Président Obama. Elle a ajouté que, bien que la France eut préféré, dans l’idéal, que la résolution mentionne l’Iran et la Corée du Nord par leurs noms, le texte était un modèle excellent pour le futur produit de la Conférence d’examen du TNP en 2010. Jurgensen a également fait une mise en garde contre toute suggestion que les négotiations post-START soient élargies pour inclure d’autres puissances nucléaires, disant que la France arrêterait tout désarmement dans l’avenir prévisible. Elle a ajouté qu’elle ne pensait pas que les arguments des efforts de désarmement des Etats-Unis et de la Russie pour obtenir des concessions de non-proliférations de la part des autres pays fonctionneraient. Comme Richier, cependant, elle a ajouté que les dernières consultations P3 furent utiles et que la France et les Etats-Unis partageaient clairement des objectifs communs sur les questions de non-prolifération. Jurgensen a dit que les consultations P3 devraient viser à la création d’une stratégie de sensibilisation efficace axée sur aussi bien les Etats du mouvement des non-alignés que des nations européennes comme la Suède qui pourraient supporter avec un langage édulcoré [NDLR : la traduction littérale est « dilué »] la non-prolifération à la Conférence d’examen du TNP de 2010.

(C/NF) RESUME : L’information que la France n’est pas disposée à réduire davantage son arsenal nucléaire n’est pas nouvelle, bien que les officiels français semblent le faire de plus en plus ostensiblement. Il y a une claire volonté de collaborer avec les Etats-Unis (et le Royaume-Unis) aux objectifs communs de non-prolifération à la Conférence d’examen de 2010 et dans d’autres instances, mais alors que les consultations continuent, l’inquiétude du gouvernement français semble grandir face aux différences perçues dans nos politiques de désarmement. Montrer clairement notre propre ligne rouge pourrait dissiper les inquiétudes françaises sur l’étendue de ces différences – limitant ainsi le danger de l’obstructionnisme français – ou tout au moins inciter les français à moins se focaliser sur leurs craintes d’appels à la réduction de l’armement et plus sur d’autres domaines, y compris le désarmement, où la coopération avec ses partenaires P3 pourrait être plus fructueuse. FIN DU RESUME

RIVKIN

Avant de lire le câble, voilà un bref rappel des faits:
Le 17 mars 2009, après un long conflit politique de plusieurs mois, le président malgache Ravalomanana est renversé par l’armée. Son opposant, Andry Rajoelina, s’autoproclame président du pays quatre jours plus tard. La communauté internationale condamne ce coup d’Etat. L’UE puis les Etats-Unis annoncent des sanctions économiques:
Washington dénonce un coup d’État et réduit son aide, france 24, 20/03/2009

Les protagonistes français en présence sont: Rémi Maréchaux (actuellement directeur de la stratégie à la direction générale de la sécurité extérieure) et Romain Serman (actuellement consul général de France à San Francisco) qui étaient conseillers techniques à la cellule diplomatique Afrique subsaharienne à la présidence de la République. Ils s’entretiennent à propos d’un troisième homme, Robert Bourgi, proche de Claude Guéant, secrétaire général de l’Elysée, et du président Sarkozy sur les relations africaines. Sont aussi cités, Joaqim Chissano, ancien président du Mozambique et médiateur de la Communauté de Développement de l’Afrique Australe (SADC) pour Madagascar, Omar Bongo, ancien président du Gabon décédé le 8 juin 2009 (son fils Ali Bongo, lui a succédé) et Patrick Leloup, homme d’affaires et conseiller de Rajoelina.

N° de réference créé publié Classification Origine
09PARIS848 2009-06-23 16:04 2010-12-04 12:12 CONFIDENTIEL/A ne pas partager avec des étrangers Ambassade de Paris

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SUJET: MADAGASCAR: LES FRANÇAIS SOUTIENNENT LE CONSENSUS POLITIQUE MENANT A DES ELECTIONS

REF: A. AMBASSADE ANTANANARIVO-KANEDA E-MAIL (23 juin)
B. PARIS 815

Classifié Par: Ministre Conseiller Intérimaire aux Affaires Politique Andrew Young, 1.4 (b/d). [NDLR : Dans la diplomatie américaine, le Ministre Conseiller est la seconde personnalité de l’Ambassade et agit en qualité de Chargé d’Affaires par intérim en l’absence de l’Ambassadeur]

1. (C/NF) RESUME: La France est toujours en faveur d’un consensus politique parmi les parties prenantes qui mènerait à des élections crédibles, a dit le conseiller technique cellule diplomatique Afrique subsaharienne à la présidence de la République, Rémi Maréchaux, le 23 juin. Cependant, ni Rajoelina, ni Ravalomanana (qui est en train de recruter des mercenaires en France), ni Ratsiraka ne font de gestes de réconciliations. La communauté international doit continuer de faire pression sur eux. Le changement récent de politique de la SADC [Communauté de Développement de l’Afrique Australe) est utile, comme l’est la désignation de Joaqim Chissano en tant que médiateur de la SADC pour Madagascar; la prochaine réunion du groupe international de contact (GIC) devrait avoir lieu à Antananarivo. Marechaux dénie les rumeurs comme quoi la France aurait fourni un avion militaire à la haute autorité de transition (HAT)[NDLR:gouvernement de transition mené par Rajoelina après le putsch contre l’ancien président, Ravalomanana]; il a dit que les relations bilatérales étaient dans une «zone grise», avec le nouvel ambassadeur qui n’a pas encore présenté ses lettres de créance [NDLR : document donné par un chef d’Etat auprès duquel il est accrédité]. Marechaux a dit que la France respectait les condamnations de l’UE de «toute suspension de l’aide non-humanitaire», que l’UE appliquait strictement. Le gouvernement français fait de son mieux pour ne pas s’emmêler les pinceaux dans la dispute sur le contrôle de l’ambassade de Madagascar à Paris. Marechaux a qualifié l’homme d’affaires français et magouilleur en coulisses, Robert Bourgi d’opportuniste doté d’une très faible expérience à Madagascar, qui a été appelé à la rescousse par le Franco-Malgache Patrick Lelu (phonétique) [Il s’agit de Patrick Leloup] FIN DU RESUME

LE CONSENSUS MENANT A DES ELECTIONS EST NECESSAIRE

2. XXXXXXXXXXXX

11. (C/NF) Comme son collègue Romain Serman (ref B, paragraphes 7-11), Marechaux a exprimé un sentiment de gêne vis-à-vis de l’apparente implication de l’homme d’affaires et magouilleur en coulisses Robert Bourgi. Il a dit que Bourgi n’avait aucune expérience préalable à Madagascar mais qu’il avait été appelé par Patrick Lelu (phonétique), un homme d’affaires franco-malgache et conseiller de plusieurs figures dirigeant Madasgascar. Marechaux a dit que Bourgi, à la recherche de nouveaux marché après la mort du président du Gabon, Omar Bongo, était avide de chercher de nouvelles opportunités à Madagascar. Marechaux avait répété que Bourgi n’était en aucune façon associé avec le gouvernement français et qu’il était seulement motivé par ses intérêts personnels.

BERRY