Articles Tagués ‘terrorisme’

Mohamed Kadri, reporter photographe au quotidien Waqt El Djazair, a fait l’objet, ce dimanche 18 mars, d’une agression « sauvage » perpétrée par des agents de police alors qu’il couvrait une manifestation organisée aujourd’hui au centre d’Alger par des retraités de l’Armée victimes de la lutte anti-terroriste.

caricature prise sur le site la revolucionvive.org.ve

caricature prise sur le site la revolucionvive.org.ve

Le syndicat national des journalistes (SNJ) a indiqué dans un communiqué rendu publique aujourd’hui que le reporter photographe a subi une agression physique et s’est vu dessaisi de son matériel de travail.

Selon le même communiqué, le syndicat national des journalistes interpelle publiquement les plus hautes autorités du pays, le directeur général de la Sûreté nationale, le ministre de l’Intérieur, en particulier pour prononcer des sanctions exemplaires à l’encontre des agresseurs, le communiqué a ajouté que le syndicat (SNJ) a décidé de se constituer spontanément partie civile dans cette affaire qui sera portée devant la justice.

Les forces de police ont aussi sauvagement réprimé la manifestation organisée par une quarantaine des militaires blessés durant la période du terrorisme devant l’Assemblé populaire nationale (APN), selon le journal Elwatan, plusieurs manifestants ont été arrêtés, tabassés et transportés vers le commissariat de Ben Aknoun.

Manifestation des militaires blessés pendant la période du terrorisme à Alger Source Elwatan

Manifestation des militaires blessés pendant la période du terrorisme à Alger Source Elwatan

Le communiqué du syndicat national des journalistes.

Mohamed Kadri, reporter photographe au quotidien Wakt El Djazair a fait l’objet, ce dimanche 18 Mars 2012 d’une agression sauvage _ Il est difficile de trouver un autre qualificatif _ perpétrée par des policiers zélés,  alors qu’il assurait la couverture d’une manifestation publique organisée par des retraités de l’Armée, au cœur d’Alger.

Notre confrère subira en effet une agression physique et se verra dessaisi de son matériel de travail par des agents indignes de l’uniforme qu’ils portent.

Particulièrement scandalisé par ce grave dépassement, encore un autre, à l’encontre de la corporation journalistique, le Syndicat national des journalistes interpelle publiquement les plus hautes autorités du pays, le Directeur général de la sûreté nationale,  le ministre de l’Intérieur, en particulier pour prononcer des sanctions exemplaires à l’encontre des agresseurs. Ceux de ce 18 mars déjà, mais pas seulement.

Le Syndicat engage la responsabilité des pouvoirs publics dans la protection et la préservation de l’intégrité physique et morale des femmes et hommes de la presse dans l’accomplissement de leur travail.

Il va sans dire que le Syndicat qui assure Mohamed Kadri ainsi que l’ensemble de nos confrères d’El Wakt de son entière solidarité, se constitue spontanément partie civile dans cette affaire qui sera portée devant la Justice.

P/ le syndicat national des journalistes Le Secrétaire général Kamel Amarni.

Mise à jour : 20-03-2012:

Vingt quatre heures après l’agression sauvage du photographe Mohamed Kadri , la journaliste Hanane Driss du quotidien « La Tribune des lecteurs » a fait elle aussi l’objet d’une agression brutale commise par un policier alors qu’elle était en train de couvrir une manifestation devant l’Assemblée populaire nationale (APN) au centre d’Alger.

Le syndicat national des journalistes algériens a condamné l’aspect répétitif de ces graves dérapages à l’encontre des femmes et hommes de la presse, le SNG exige dans un communiqué rendu publique aujourd’hui la prise des mesures immédiates et effectives et des sanctions exemplaires à l’encontre des agresseurs qu’il qualifie de tristes individus indignes de l’uniforme qu’ils portent.

Cet enregistrement n’est qu’une partie du câble original, le texte complet du câble original n’est pas disponible.

Le câble diplomatique 05ALGIERS2114, créé le 16 Octobre 2005 et publié par Wikileaks le 30 Aout 2011, nous présente plusieurs témoignages sur l’état de santé détérioré du journaliste et écrivain algérien Mohamed Benchicou, les témoignages ont montré aussi que les conditions d’emprisonnement ont accéléré l’aggravation de son état durant l’année 2005 (…..Benchicou n’a pas eu la permission de suivre un traitement médical nécessaire……).

Le câble original en anglais est accessible ici.

Numéro d’identification

Créé le Publié le Classification Origine
05ALGIERS2114 2005-10-16 08:37 2011-08-30 01:44 UNCLASSIFIED//FOR OFFICIAL USE ONLY

Embassy Algiers

  1. UNCLAS ALGIERS 002114
  2. SIPDIS
  3. SENSIBLE
  4. E.O. 12958: N/A
  5. TAGS: PGOV PHUM KDEM KMPI AG
  6. OBJET : Reporters sans frontières déclenchent l’alarme sur la détérioration de l’état de santé de Benchicou
  7. REF: ALGER 1958 (NOTAL)

La lettre U en début des chapitres annonce des commentaires non classifiés (Unclassified). Les lettres SBU en début des chapitres annoncent des commentaires sensibles mais non classifiés (Sensitive but Unclassified).

Biographie de Mohamed Benchicou :

Mohamed Benchicou est l’aîné d’une famille de sept enfants (né en 1952 à Miliana, Wilaya d’Ain Defla –L’ouest Algérien-). Il est marié et père de trois enfants, deux filles et un garçon.

En 1989, il est l’un des fondateurs du Mouvement des journalistes algériens (MJA) un mouvement né durant l’ouverture du champ médiatique. Il dirige alors l’équipe qui relance Alger Républicain, interdit de parution en 1965. Benchicou quitte Alger Républicain en 1991, pour fonder le quotidien Le Matin, principal quotidien d’opposition au Président en Algérie.

En février 2004, Benchicou publie en Algérie et en France une biographie, un livre critique sur le président algérien Abdelaziz Bouteflika, Bouteflika : une imposture algérienne.

En juin 2004, Benchicou est incarcéré pour une peine de deux ans sur plainte du ministère des Finances pour « infraction régissant le contrôle des changes et les mouvements des capitaux », après avoir été interpellé en août 2003 à l’aéroport d’Alger en possession de « bons de caisse ». Benchicou est libéré le 14 juin 2006 de la prison d’El Harrach à Alger. Pendant son incarcération, les journalistes du monde entier se mobilisent pour demander sa libération, car son emprisonnement est considéré comme une tentative de le faire taire. Le 29 mars 2006, il obtient le prix PEN qui rend hommage aux journalistes emprisonnés pour avoir exercé leur droit à la liberté d’expression. Pendant son incarcération, le quotidien Le Matin est fermé (source : Wikipédia).

Mohamed Benchicou

Mohamed Benchicou

¶1. Des parties de ce câble sont sensibles mais non classifiées.

Les conditions d’emprisonnement ont aggravé l’état de santé de Benchicou.

Repoters sans frontières

Repoters sans frontières

¶2.  (U) L’état de santé de Mohamed Benchicou, le rédacteur en chef du quotidien francophone Le Matin – fut suspendu en 2004 pour non-paiement de dettes -, qui a été condamné à deux ans d’emprisonnement le 14 Juin 2004 pour avoir transférer illégalement des bons de caisse vers la France, s’est empiré considérablement au cours du dernier mois, selon des sources diverses, notamment Reporters Sans Frontières.

Ayant longtemps souffert d’arthrose sur le côté droit, une permission pour un traitement médical nécessaire a été refusé à Benchicou ce début d’année, en conséquence, son état s’est considérablement aggravé, selon Saad Lounes, un journaliste qui a rendu visite à Benchicou en prison le 10 Octobre.

Arthrose :

Affection articulaire, d’origine mécanique et non inflammatoire, caractérisée par des lésions dégénératives des articulations, associées à une atteinte du tissu osseux sous-jacent. Les localisations les plus fréquentes de l’arthrose sont le genou, la main, le pied, la hanche, le cou et la colonne vertébrale lombaire……… (Source : Larousse médical).

¶3.  (U) Benchicou, selon ses médecins (comme communiquées par ses avocats), nécessite une intervention chirurgicale pour soulager la pression sur un nerf coincé entre deux vertèbres. Reporters sans frontières ont publié une déclaration le 14 Octobre appelant à un examen médical pour Benchicou par une ONG « organisation non gouvernemental » indépendante et demandant au Comité international de la Croix-Rouge d’intervenir en son nom.

Commentaire.

¶4.  (SBU) Selon les avocats de Benchicou, qui ont parlé avec nous le 15 octobre, Benchicou est entrain d’apprendre à utiliser sa main gauche pour tous ses besoins, Il a été incapable de tenir un stylo pendant des mois, et l’ouverture d’un couvercle avec sa main droite lui cause des douleurs intenses. Ses avocats nous ont confié que Benchicou ne veut pas d’une grâce présidentielle dans le cadre de la loi sur la réconciliation nationale adopté lors du récent référendum, parce qu’il n’est pas un terroriste. Ses avocats ont également confirmé que l’état de santé de Benchicou s’est considérablement aggravé depuis le début du moi de Septembre. Bien que Benchicou soit incarcéré pour violations des lois de transfert des changes, lui (Benchicou) et la communauté journalistique confirment que le maintient de ces accusations n’est qu’une couverture pour mettre fin à sa campagne de propagande contre le président Abdelaziz Bouteflika.

SIEVERS

Human Rights Watch logo

Human Rights Watch logo

L’organisation non gouvernementale américaine « Human Rights Watch » a publié ce mardi 12 juillet un rapport accusant l’ex-président des États-Unis George Walker Bush et plusieurs hauts fonctionnaires américains, notamment l’ancien vice-président Dick Cheney, l’ancien secrétaire d’État à la Défense Donald Rumsfeld et l’ancien directeur de la CIA George Tenet d’autoriser et d’ordonner des actes de torture envers les détenus de Guantanamo Bay et d’Abou Ghraib, le rapport de 107 pages, intitulé « Getting Away with Torture : The Bush Administration and Mistrea­tment of Detainees (Torture et impunité : L’Administration Bush et les mauvais traitements infligés aux détenus) » fait état de preuves accablantes d’actes de torture commis sous l’administration de George W Bush.

Les quatres hauts responsables américains menacés de poursuites judiciaires

Les quatres hauts responsables américains menacés de poursuites judiciaires

Selon le rapport édité par l’ONG américaine, l’ancien président Bush ʺle filsʺ devrait faire l’objet d’une enquête pour avoir autorisé la technique d’interrogatoire dénommée « waterboarding » (simulacre de noyade) et d’autres abus à l’encontre des détenus.

George Tenet m’a demandé s’il avait la permission d’utiliser des techniques d’interrogatoire plus efficaces, comme le simulacre de noyade, pour faire parler Khalid Sheikh Mohammed.…

« Bien sûr que oui », ai-je répondu.

—    George W. Bush, ancien Président des États-Unis, 2010 « George W. Bush, Decision Points (New York: Crown Publishers, 2010), p. 170 ».

Le rapport a mentionné d’autres méthodes de torture autorisée par l’administration Bush dans des centres dirigés par les États-Unis en Afghanistan, en Irak et à Guantanamo Bay tels que les positions de « stress » douloureuses, la nudité prolongée, la privation de sommeil, de nourriture et d’eau, l’exposition à des températures extrêmes ainsi que l’emprisonnement dans un lieu totalement obscur où était diffusée une musique assourdissante pendant des semaines, passages à tabac, étouffement, abus sexuels et simulacres d’exécution.

Torture d'un détenu à Abu Gharib -Irak-

Torture d’un détenu à Abu Gharib -Irak-

Il ne fait plus aucun doute que l’administration actuelle a commis des crimes de guerre. La seule question qui reste à résoudre est celle consistant à savoir si ceux qui ont ordonné le recours à la torture devront rendre des comptes.

—    Général de division Antonio Taguba, juin 2008 « Général de division Antonio Taguba, dans la “Préface” de Physicians for Human Rights, Broken Laws, Broken Lives: Medical Evidence of Torture by US Personnel and Its Impact ».

L’organisation de défense des droits de l’homme « Human Rights Watch » a salué les mesures importantes prises par le président Barack Obama  en faveur des droits humains et les droits des détenues, mais il estime que les éléments de preuve réunis dans ce nouveau rapport sont suffisants pour permettre au gouvernement américain actuel d’ordonner l’ouverture d’une vaste enquête criminelle sur les allégations de torture et de mauvais traitements à l’encontre des détenus, sur le programme de détention secrète de la CIA ou sur l’extradition de prisonniers vers des pays pratiquant la torture, le rapport insiste sur la nécessité d’enquêter sur la conduite criminelle présumée des quatre hauts fonctionnaires américains.

Vous pouvez consulter le rapport complet en anglais ici.

Vous pouvez aussi consulter un résumé de rapport (14 pages) en français ici.

Dans ce câble écrit en août 2005 soit un mois après les attentats de Londres, un diplomate américain livre son analyse sur le danger du terrorisme islamiste en France. S’il salue, l’efficacité des services antiterroristes français, il n’en dénonce pas moins l’exclusion, selon lui, de la communauté musulmane qui est largement stigmatisée. On ne peut que regretter que l’auteur du câble ne fait qu’effleurer les conditions socio-économiques des recrues islamistes. Il note que beaucoup d’entre eux sont de jeunes hommes sans diplôme et vivent dans des quartiers défavorisés, aussi bien d’origine maghrébine ou « européenne ».

Néanmoins, l’auteur du câble s’attache à une explication culturelle. Pour lui, il faut chercher à intégrer les Musulmans dans l’identité française marquée par une histoire catholique aux racines judéo-chrétiennes. Il défend une approche multiculturelle héritée de la tradition américaine qui cherche à intégrer chaque culture et par certains aspects s’oppose à l’approche laïque française qui cherche plutôt à assimiler les immigrés.

N° de Référence Créé le Publié le Classification Origine
05PARIS5539 2005-08-17 08:56 2010-12-01 12:00 SECRET Ambassade de Paris

Ce texte n’est qu’un extrait du câble original. Le câble entier n’est pas disponible.

S E C R E T SECTION 01 OF 04 PARIS 005539

SIPDIS

E.O. 12958: DECL: 08/16/2015
TAGS: 
PREL PGOV PHUM KISL AL MO PTER FR
OBJET: ÉTEINDRE L’INCENDIE: LA FRANCE ET L’EXTRÉMISME ISLAMISTE

REF: A. STATE 144222
B. PARIS 5203
C. PARIS 4644
D. 04 PARIS 2981
E. PARIS 4750
F. PARIS 1732

Classifié Par le : MINISTRE-CONSEILLER AUX AFFAIRES POLITIQUES JOSIAH ROSENBLATT, POUR LES RAISONS 1.4 B/D

1. (C) Résumé: Le GOF a empêché ou éteint l’incendie de l’extrémisme islamiste grâce à la surveillance, aux arrestations et à d’autres méthodes au quotidien et ce depuis des décennies. D’après ce qu’a rapporté récemment la presse, les RG, le service de renseignement de la police française, estime qu’il y a 6 millions de Musulmans vivant en France, soit 10% de la population. Les RG estiment que 9000 d’entre eux pourraient être des extrémistes. Ces chiffres, à mettre en relation avec un constat de plus en plus partagé sur le fait que la France bataille vigoureusement pour intégrer sa population immigrante/musulmane, sont un sérieux contrepoint aux succès passés et aux capacités incontestables de l’appareil anti-terroriste. Bien qu’à court et moyen terme, la France peut compter sur ses services de sécurité, policiers et judiciaires pour combattre avec vigueur le terrorisme, à long terme, elle se doit d’œuvrer pour donner une place aux Musulmans (qu’ils soient des immigrés de première génération, des enfants de la seconde ou de la troisième génération, ou du nombre croissant de convertis) dan l’identité française. Fin du résumé.

LE POTENTIEL DE L’EXTRÉMISME ISLAMISTE

2. (C) Dans la communauté musulmane d’environ six millions de personnes, 70% serait originaire d’Afrique du Nord (Algérie, Maroc et Tunisie). Il existe d’autres groupes importants comme les Turcs ou les Pakistanais. Dans l’ensemble de cette population, les RG estiment (selon la presse) qu’à peu près 9000 d’entre eux pourraient être considérés comme des extrémistes, soit à peine plus de 0,1%. Les RG estiment que parmi les 1500 mosquées et salles de prière en France, moins de 40 sont considérées comme extrémistes. Les officiels du GOF affirment couramment que 90% des Musulmans français sont non pratiquants. Parmi la minorité de Musulmans français considérés comme pratiquants, il y a un courant de pensée fondamentaliste petit mais indéniable. Le 5 août, Poloffs a fait le tour de plusieurs librairies islamiques dans Paris, et a trouvé que la littérature présente prônait des vues très conservatrices sur le rôle de la femme musulmane et incluait plusieurs guides (en Français) qui expliquaient comment prier. Les librairies ne présentaient aucune alternative modérée aux dogmes conservateurs.


3. (U) Deux sources d’extrémisme islamiste sont dignes d’intérêt. En premier lieu, le système carcéral français, avec une population musulmane à plus de 50%. Selon un autre rapport des RG qui a fuité en mai 2005, l’extrémisme islamiste y gagnerait en popularité, on rapporte dans plusieurs endroits des histoires de prisonniers qui affichent des posters de Ben Laden, qui détruisent des arbres de noël et des bibles, et des cries de joie à l’annonce de soldats américains tués en Irak ou d’attentats suicides en Israël. C’est souvent le choc de la prison, d’après le rapport des RG, qui transforme de petits criminels en extrémistes islamistes. La pénurie d’aumôniers dans les prisons nourrit un potentiel pour les idéologies extrémistes de se répandre sans relâche. Les prisonniers radicalisés, une fois relâchés, sont des «bombes à retardement», d’après ce que dit le rapport des RG. Ils estiment qu’à l’intérieur du système carcéral, 200 détenus «méritent de l’attention», et que 95 d’entre eux pourraient être considérés comme «dangereux». La seconde source d’extrémisme islamiste est le nombre croissant de conversions à l’islam radical par des citoyens français d’origine européenne. Dans un rapport soumi au ministre de l’intérieur Sarkozy en juin, les RG dressent le profil des Français nouvellement convertis à l’islam, et constatent que la plupart d’entre eux sont de jeunes hommes dans des espaces urbains et/ou habités en grande partie par une population d’origine nord-africaine. Parmi les convertis dont on a dressé le profil, 49% n’ont aucun diplôme [NDLR: selon l’INSEE, seulement 12% des hommes de 25-34 ans sont sans diplôme, par comparaison], et 44% ont opté pour des versions fondamentalistes de l’Islam inspirés par le salafisme ou le Tabligh. Le taux de chômage parmi les nouveaux convertis d’origine européenne est cinq fois plus élevés que la moyenne, selon les RG. Plus de 10% des néophytes ont découvert l’Islam en prison. Le rapport des RG révèle aussi qu’environ 3,5% des militaires français, dont des officiers, se sont convertis à l’Islam (Note : Bien que ce soit un chiffre marquant, beaucoup de ces militaires se sont convertis à l’Islam vraisemblablement pour d’abord se marrier à des Musulmans, et non nécessairement pour des raisons idéologiques. Fin de note.)

LA LONGUE HISTOIRE FRANÇAISE DE L’EXTRÉMISME ISLAMISTE

4. (S) Le nombre considérable d’arrestations récentes pour «complot terroriste» en France impliquant des extrémistes islamistes montre bien l’ampleur que représente le défi du contre-terrorisme pour le GOF. Depuis 2002, 322 personnes liées au terrorisme ont été arrêtées, dont 91 qui ont été mis en examen et incarcérés. La violence de l’extrémisme islamiste a frappé la France dans le passé, en particulier Paris. Un an après l’échec d’un détournement d’avion d’Air France en 1994, le groupe terroriste Algérien GIA a mené une série d’attentats à la bombe dans des stations de métro de Paris et des lieux importants, faisant 8 tués et et plus de 200 blessés. Les débordements des extrémistes islamistes basés au Maghreb continuent jusqu’à ce jour, avec le GSPC algérien et le GICM marocain, tous les deux présents sur le sol français. De plus, les services de renseignement français croient que le GSPC de prendre plus d’importance dans le djihadisme mondial et cherche à se positionner comme un allié d’Al-Quaïda [NDLR: Le GSPC a fini par se fondre dans Al-Quaïda, devant Al Quaïda au Maghreb Islamique (AQMI)]. Un juge anti-terroriste nous a dit récemment que le GSPC est en train d’étendre sa présence sur le territoire français, et qu’il cherche à profiter de vieilles relations au sein de la communauté algérienne qui est bien organisée. Comme pour le GICM, les officiels de la justice française nous ont dit que les membres arrêtés en 2004 avaient un entrainement qui faisait froid dans le dos et qu’ils conservaient une stricte discipline lors des interrogatoires (ref D). (Commentaire: Le GOF est fier de sa capacité à avoir un oeil sur les groupes extrémistes; leur découverte d’une cellule du GICM les a choqué parce qu’ils sont tombés dessus par chance, ce qui est une preuve des groupes opérationnels du GICM à assurer leur sécurité. Fin du commentaire.)

5. (S) La France a aussi vu des cellules extrémistes islamistes apparaître apparemment sans soutien d’organisations terroristes comme le GICM et le GSPC. Un exemple est les 11 «djihadistes d’Irak» arrêtés en janvier dans le 19eme arrondissement de Paris. Les individus impliqués ont été arrêtés quelques jours avant leur départ pour l’Irak. La DST [NDLR : Direction de la Surveillance du Territoire] a dit aux interlocuteurs de l’USG [NDLR : le gouvernement américain] (ref E) que le chef de bande suspecté, Farid Benyettou âgé de 23 ans, n’avais jamais étudié la théologie mais par sa force de conviction, il a réussi en peu de mois à convaincre un groupe d’adolescents de combattre pour le Djihad en Irak. Un exemple qui démontre l’interdépendance fluide de beaucoup de groupes extrémistes islamistes a été révélé lors du procès d’Ahmed Laidouni et de David Courtailler, deux citoyens français reconnus coupables et condamnés en 2004 pour avoir dirigé des réseaux de recrutement à des camps d’entraînement terroriste en Afghanistan. Laidouni et Courtailler (qui se sont convertis à l’âge de 27 ans à l’islam fondamentaliste) ont été liés aux membres du réseau Beghal qui a été condamné en mars 2005 pour avoir entrepris de commettre un attentat à la bombe contre l’ambassade américaine à Paris (ref F)

wikipédia: 

Djamel Beghal, le 12 janvier 2005, lors de son procès au Palais de Justice de Paris. AFP/Archives/Laurence de Vellou prise sur lexpress.fr .

Djamel Beghal, le 12 janvier 2005, lors de son procès au Palais de Justice de Paris. AFP/Archives/Laurence de Vellou prise sur lexpress.fr .

Djamel Beghal (né en 1965 à Bordj Bou ArreridjAlgérie), est un franco-algérien condamné pour sa participation à l’élaboration d’un projet d’attentat contre l’ambassade des États-Unis à Paris. Il est marié à une Française et a 3 enfants. Habitant de Corbeil-Essonnes, il a été interpellé pour la première fois en 1994 lors d’une vague d’arrestations dans la mouvance du GIA. Il est incarcéré trois mois, puis relâché sans avoir été condamné. Il part alors au Royaume-Uni où il s’investit dans la collecte de fonds pour la Tchétchénie, voyageant beaucoup entre l’Allemagne, la Belgique, les Pays-Bas et l’Espagne. Il rencontre l’un des plus importants et plus virulents chefs de l’islamisme radical, Omar Abou Omar Qatada, un Palestinien réfugié à Londres depuis 1994, ancien du djihaden Afghanistan, et considéré comme l’un des membres d’Al-Qaida. En novembre 2000, il s’envole pour un camp en Afghanistan avec sa femme. La famille a pour projet d’ y établir une école primaire Il est arrêté le 29 juillet 2001 à l’aéroport de Dubaïalors qu’il quittait un vol en provenance du Pakistan pour rejoindre le Maroc, et ce en raison d’une irrégularité relative a son passeport. Il sera alors detenu aux Emirats Arabes Unis pendant presque deux mois. Il y est torture et avoue la preparation d’un attentat contre l’ambassade americaine a Paris et d’un autre contre le centre culturel americain. Il affirme ealement avoir rencontre Abou Zoubeydah, de qui il aurait recu ses ordres.Extradé en France le 30 septembre 2001,il y est interroge par le juge Jean-Louis Bruguiere devant lequel il se retracta, soulignant que ses aveux avaient ete obtenus sous la torture aux Emirats Arabes Unis. Ses dires seront confirmes par l’examen medical realise apres son extradition. Il rappelle les conditions qui l’ont conduit a reconnaitre les faits qui lui sont reproches et evoque egalement des pressions de la part du juge Bruguiere. Malgre cela, il est condamné le15 mars 2005 par le tribunal correctionnel de Paris à 10 ans d’emprisonnement avec cinq co-prévenus, reconnu coupable d’avoir créé une association de malfaiteurs terroristes. Il est libéré en juin 2009. Le 18 mai 2010, Djamel Beghal est de nouveau arrêté, faisant partie des 14 personnes interpellées en région parisienne et dans le Cantal et soupçonnées d’avoir planifié l’évasion de Smaïn Aït Ali Belkacem, l’un des responsables de la vague d’attentats commis en France en 19951.

Ils ont aussi été liés à des cercles extrémistes au Royaume-Uni. Les membres du réseau Beghal sont soupçonnés d’avoir eu des liens avec le réseau «tchétchène» (un groupe d’individus isolés qui a essayé de développer des agents chimiques pour commettre des attaques terroristes)[NDLR: L’affaire a impliqué là aussi d’anciens membres du GIA ainsi que l’imam radical des Minguettes dont deux de ses fils ont été condamnés dans le procès. Un troisième a été détenu à Guantanamo. Source: algeria-watch.org], le réseau de Frankfort (qui a essayé en 2000 d’attaquer des sites culturels à Strasbourg) [NDLR: là aussi, les membres du groupe sont passés par la mosquée de Finsbury park à Londres. Ils ont été arrêtés au début de l’année 2001. Cliquez ici pour plus d’informations]., et Lionel Dumont, un membre du groupe islamiste extrémiste, le «gang de Roubaix» qui a terrorisé le nord de la France à la fin des années 1990.

Lionel Dumont

Lionel Dumont. Il purge aujourd'hui une peine de réclusion à perpétuité en France. Photo du nouvelobs

En 1996, il dirige un groupe d’une dizaine d’hommes originaires de la région de Roubaix, qui s’est illustré dans une demi-douzaine de braquages à main armée contre des supermarchés, des banques et des fourgons de transport de fonds, tuant un automobiliste et blessant grièvement trois policiers et un convoyeur. Equipés de fusils mitrailleurs, de grenades et d’un lance-roquettes, ils tirent à bout portant sur tout ce qu’ils trouvent sur leur passage. Le 29 mars 1996, un attentat à la voiture piégée à proximité du commissariat de Lille où se tient le G7 fait long feu. Le lendemain, les policiers du Raid donnent l’assaut contre la maison de Roubaix où le groupe s’est réfugié. Plutôt que de se rendre, quatre périront carbonisés et deux seront grièvement blessés. Absents lors de l’opération, les autres membres de la bande prennent la fuite. Christophe Caze, considéré comme le chef, est tué dans une fusillade avec des gendarmes belges. Omar Zemmiri, qui avait fui avec lui, est arrêté. Dumont se réfugie en Bosnie avec Mouloud Boughelane.

Source : rfi qui publie une biographie complète de ce «routard du terrorisme.». Faîtes entrer l’accusé a consacré un reportage au « gang de roubaix ». Vous pouvez aussi lire une interview de Lionel Dumont en 1997 sur le site de libération

 

 Dumont a passé sept ans au Japon, et il est suspecté d’avoir bâti là-bas des liens avec l’extrémisme islamique. En bref, l’extrémisme politique islamiste en France prend plusieurs formes : il a jailli lui même, en coopération avec d’autres groupes autonomes, et aussi en coopération avec des groupes liés à Al-Quaïda tel que le GSPC.

6. (SBU) L’extrémisme islamiste, pour la plupart des gens, est associé aux banlieues pauvres en périphérie des principales villes françaises, en particulier Paris, Lyon, Strasbourg et Marseilles. Cependant, les poches d’habitations à bas revenu sont répandues dans toute la France, et les arrestations récentes à Grenobles, une ville universitaire moyenne dans le Sud Est, et en Lorraine, une région proche de la frontière franco-allemande, montre bien que l’extrémisme islamiste n’est pas confiné aux banlieues des plus grandes villes françaises. La communauté turque est basée pour l’essentiel à Paris et dans l’Est de la France, et la communauté pakistanaise est basée presqu’exclusivement dans l’agglomération de Paris.

LE GOUVERNEMENT COMME POMPIER

7. (SBU) Bien que l’attention se porte sur l’application de nouvelles mesures et sur les intiatives en matière de sécurité depuis les attentats à la bombe en juillet à Londres et à Sharm el-Sheikh, le GOF continue d’oeuvrer à l’intégration de la communauté musulmane dans ce qui est encore un pays historiquement catholique. Au gouvernement, en politique et dans la culture, il y a très peu de Musulmans hauts placés, et en général, les Musulmans sont sous représentés dans les instances du pouvoir. Le GOF est revenu sur son Histoire en matière de dialogue avec d’autres communautés ethniques ou religieuses quand en 2003, il a créé le Conseil Français du Culte Musulman (CFCM), une organisation de coopération entre les différents groupes musulmans qui sert d’interlocuteur musulman français officiel avec le gouvernement sur une série d’enjeux civiques et religieux, dont la construction des mosquées. Le CFCM inclut une grande variété de groupes musulmans, dont l’UIOF qui a des tendances fondamentalistes (selon certains, elle est liée aux frères musulmans), le FMNF (considéré aussi comme fondamentaliste, mais soutenu par le gouvernement marocain) et le Tabligh (un groupe pakistanais d’origine ultra-orthodoxe décrit comme une étape pour quelques djihadistes français). Les officiels du GOF font remarquer que 40% des mosquées françaises ne sont pas affiliées au CFCM. De plus, le CFCM est en proie à des conflits internes (ref C), et pour ceux qui adhèrent à une vision très fondamentaliste du monde, il est considéré comme trop proche du GOF.

résultat des élections du CFCM le 5 juin 2011: Ces élections qui ont enregistré un taux de participation de 87,35%  soit 3176 votants, ont permis d’élire les 41 Elus au Conseil d’Administration du CFCM selon la répartition suivante : RMF (30) CCMTF (5), Participants GMP (2), FMNF (1) et Indépendants (3). (source: saphirnews.com) . Le Rassemblement des Musulmans de France (RMF) a été créé en janvier 2006 par des dissidents de la FMNF qui rejettent le conservatisme de cette dernière et qui veulent « contribuer à faire émerger un islam modéré, tolérant et respectueux des lois de la République, un islam du juste milieu ». Le RMF comme la FNMF représente plutôt les Musulmans marocains. L’UOIF et la grande mosquée de Paris ont boycotté les dernières élections au CFCM.

8. (U) Une autre initiative du GOF pour faire émerger un islam français modéré est d’encourager les imams à parler français et à en apprendre plus sur la culture française. Plus de la moitié des imams de France ne parlent pas Français ou alors ont un niveau très faible. De plus, moins de 20% ont la nationalité française. Les nouvelles politiques d’immigration stipulent que les individus qui veulent acquérir la citoyenneté française doivent recevoir un certificat attestant leur maitrise du Français de la part du GOF. Bien que cette nouvelle politique ne cible pas spécifiquement les imams, leur participation est encouragée. Une initiative similaire, proposé par le premier ministre Villepin quand il était ministre de l’intérieur, a été bloquée. Villepin a dit qu’il pousserait les universités françaises à mettre en place des cours spécifiques pour les imams sur la culture française. Seule la Sorbonne a manifesté un quelconque intérêt bien que finalement il a été annoncé début août que cela ne se ferait pas parce que cela allait à l’encontre de la laïcité.

BIEN QUE CONFIANTE DANS SA STRATÉGIE OFFENSIVE À COURT/MOYEN TERME, LA FRANCE BATAILLE ENCORE AVEC L’INTÉGRATION

9. (U) En dépit du récent regain des propositions du GOF en matière de contre-terrorisme, le gouvernement français et les médias croient en général que les méthodes du GOF pour combattre l’extrémisme islamiste marche bien. Un article du Figaro le 12 juillet souligne les deux approches de base, la stratégie «offensive» française et la stratégie «communautaire» du Royaume-Uni. Louis Capriol, ancien chef de la section anti-terroriste de la DST (la DST est le service de sécurité interne de la France), a dit que que la stratégie française met l’accent sur la coopération entre les services de sécurité/police et les juges spécialisés anti-terroristes. Ce qui permet une surveillance constante des suspects et une concentration maximum sur les troubles perpétrés par les islamistes extrémistes, donc la nature «offensive» de cette stratégie, selon Alain Chouet, ancien chef de la DGSE (service français de renseignement à l’étranger), a ajouté que la présence des RG à travers le territoire français permet «une surveillance permanente et une infiltration des communautés problématiques». De plus, dit Chouet, «c’est dur d’imaginer que les pays anglo-saxons imitent nos techniques de harcèlement, qui parfois prennent place sans réelle preuve de méfait». (Commentaire: il y a indéniablement un relent d’esprit de compétition gauloise vis à vis des «Anglo-Saxons» dans ces comparaisons de modèles anti-terroristes. Parmi, tous ceux qui appellent à de nouvelles mesures à court/moyen terme en France après les attentats de Juillet [2005 à Londres], seul le pro-Anglo-Saxon Sarkozy [NDLR: pas encore président en 2005] affirme ostensiblement que la France a quelque chose à apprendre du système de surveillance britannique des transports en commun. Fin du commentaire).

Stéphane Berthomet :Notre lutte antiterroriste, c’est du bricolage qui a fonctionné jusqu’à maintenant. On n’a aucune capacité d’anticipation face à la menace d’un attentat de masse puisque l’on raisonne à partir d’un modèle destiné à lutter contre des séries d’attentats qui faisaient quelques morts et quelques dizaines de blessés, comme en 1995. On n’est pas capable de répondre à des actions qui feront des centaines de morts et des milliers de blessés. Les services de lutte antiterroriste à vocation judiciaire comptent moins de 200 policiers. Quatre millions d’euros sont consacrés au fonctionnement des services de lutte antiterroriste en France, contre 30 millions pour les radars automatiques de la sécurité routière. Source: lepoint.fr, 31/03/2005


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10. (U) Bien que la plupart des gens croient que l’approche anti-terroriste du GOF a été couronnée de succès, beaucoup considèrent que le GOF a échoué dans sa quête d’intégration des individus dans les banlieues marginalisées ou «cités». Jean-Marie Colombani, l’éditeur en chef du Monde, écrit dans un rare éditorial en première page le 26 juillet:«Nés dans nos cités, les témoignages abondent sur les jeunes qui, insensiblement, basculent ici de l’intégration la plus achevée, là de la marginalité, dans l’irréparable.»[NDLR: l’éditorial est consultable sur le site lemonde.fr]. Guillaume Bigot, un chercheur français qui a récemment coécrit un livre bien documenté sur l’extrémisme islamiste en France, est encore plus acerbe: «La communauté musulmane en France est importante, massivement exclue sur le plan économique et social, habitée par un sentiment d’humiliation. Ces jeunes, dont le prénom ou le nom sont des obstacles pour trouver du travail, n’ont pas de passé, pas de notion d’appartenance à un territoire et absolument pas d’avenir. On n’a pas besoin de fabriquer des James Bond de l’islamisme. On a juste besoin de gens manipulables avec un discours idéologique simpliste»[NDLR : Vous pouvez retrouver les propos de Guillaume Bigot dans une interview sur lepoint.fr]

11. (SBU) Poloffs a récemment visité La Courneuve, une banlieue du nord de Paris, qui est récemment devenue une métaphore vivante de la violence et de l’extrémisme islamiste en France. Le ministre de l’intérieur, Nicolas Sarkozy, a visité la Courneuve plusieurs fois ces derniers mois, et a a juré d’en faire un exemple de ses nouveaux efforts pour promouvoir l’intégration. Les membres du réseau «tchétchène» (voir paragraphe 6) ont été arrêté en 2002 avec du matériel explosif et un agent chimique, de la ricine [NDLR: produit hautement toxique, 6000 fois plus que le cyanure et 12 000 fois plus que le vin de crotale. La ricine a été utilisée comme poison dans les années1980, par les services secrets bulgares (« parapluie bulgare« ) ou pour des suicides. Au delà d’une certaine dose, les effets sont généralement irréversibles. Les symptômes apparaissent en quelques heures, conduisant à la mort de la personne exposée en trois à cinq jours. Source: wikipedia]. Créée à l’origine comme une petite ville indépendante de Paris, La Courneuve se distingue par ses grands et nombreux HLM (habitations pour personnes à bas revenus). Les rues sont relativement large et vide, avec un petit commerce de rue en dehors des services gouvernementaux et des grands supermarchés. Aucun milieu ne dominait et nous n’avons pas vu de signes visibles d’une présence islamique (nous sommes passés seulement devant une synagogue et aucune mosquée). La banlieue ne semble pas dangereuse, elle semblait plus sombre et déserte qu’autre chose, comme si tout le monde restait dans son appartement où était hors de la ville. Des antennes satellites émergent de beaucoup d’appartements. La présence de jardinières avec des fleurs et de balades ombragées par des rangées d’arbres donne l’impression que le conseil municipal essaie d’embellir les lieux. En effet, le slogan de la ville était «La Courneuve invente un nouveau futur pour elle même». En général, et en dépit de sa mauvaise réputation, La Courneuve semblait être une place multiculturelle et modeste. Son apparence confirma ce que disent les statistiques: L’écrasante majorité des Musulmans en France (qu’ils soient d’Afrique, du Maghreb, ou nouvellement convertis) sont modérés. Le problème tient à un ou deux appartements qui cachent des extrémistes islamistes au milieu de dizaines de milliers qui ne le sont pas.

12. (C) Commentaire : Comme cela est largement admis, le GOF détient un appareil antiterroriste musclé et efficace qui identifie les terroristes potentiels et déjouent les opérations terroristes potentielles. Bien qu’il y ait toujours une marge de progression, le GOF semble avoir fait ce qui était possible à court et moyen long terme pour combattre l’extrémisme islamiste. A plus long terme, cependant, beaucoup de travail doit être fait. La France n’a pas seulement un problème d’intégration/immigration ; elle doit aussi donner une place aux Musulmans au sein de l’identité française. En dépit des affirmations comme quoi la laïcité empêche toute discrimination contre n’importe quelle religion, c’est un secret de polichinelle que la France historiquement catholique a depuis échoué à faire preuve d’une volonté suffisante et de compréhension pour vraiment accepter les Musulmans comme des citoyens français. Bien que l’islamisme extrémiste ne pourra peut être jamais disparaître complètement en France, la pleine admission des Musulmans comme des citoyens à part entière participant à la société française sera une longue route à suivre pour minimiser sa portée.

Hofmann


Déjà 20 années passaient, et les Algériens ne savent pas pourquoi, et qui a tué qui, ils ne savent même pas qui étaient les vrais responsables des violences qui ont secoué le pays durant la décennie sanglante au lendemain de l’interruption du processus électoral et la dissolution du parti islamiste (le FIS),  Ils savent seulement que plus de deux cents milles Algériens ont retrouvé la mort, d’autres milliers ont disparu, des milliards de dollar de dégâts matériels et un nombre terrifiant de blessés, ils savent aussi que les terroristes abattus ou arrêtés étaient responsables des souffrances des Algériens, mais ils étaient pas les seuls.

El Hachemi Sahnouni

El Hachemi Sahnouni

Depuis quelques jours, un communiqué signé par El Hachemi Sahnouni, un des fondateur de l’ex FIS et Abd El Fetah Zeraoui, militant du même parti islamiste affirme que le président de la république Abdelaziz Bouteflika va bientôt gracier les détenus islamistes condamnés et compris les idéologues du mouvement Djihadiste en Algérie, selon El Hachemi Sahnouni, « Les détenus islamistes seront bientôt libérés, notamment ceux qui ont été arrêtés en 1991 et 1992, sauf ceux qui sont impliqués dans les attentats à la bombe et les viols. Tous les autres seront libérés, … Nous savions depuis quelques temps déjà que le président allait signer un décret pour libérer les détenus islamistes. Cela se confirme de jour en jour ».

Une initiative qui confirme encore une autre fois la politique de l’impunité et de l’injustice suivie par le président Algérien Bouteflika et son régime depuis 1999, un régime qui veut à tout prix enterrer la vérité sur ce qui s’est passé réellement en Algérie durant les années 90, et empêcher les autres de la chercher, en imposant des lois tel que l’article 46 de l’ordonnance du 27 février 2006 appliquant la charte pour la paix et la réconciliation nationale, qui prévoit des peines de prison pour les personnes jugés d’avoir utiliser les blessures de la tragédie nationale pour porter atteinte aux institutions de la République algérienne, nuire à l’honorabilité de tous ses agents ou ternir l’image de l’Algérie sur le plan international malgré les critiques des organisations de protection des droits de l’homme tel que Amnesty.

Personne ne peut comprendre pourquoi l’état Algérien veut instaurer une amnistie générale à des criminels déjà condamnés par la loi, une chose est sure, la paix ne peut jamais être réalisée en imposant le silence et l’impunité, la paix est basée sur le droit à la vérité et le droit de l’accès à la justice qui devra se faire tôt au tard pour toutes les victimes et eux seuls et nuls autres ont le droit de pardonner, et sans leurs demander d’oublier, car dans le cas contraire, l’Algérie se dirige directement vers un état d’injustice ou règnent la violence et les règlements des comptes entre victimes d’un coté et terroristes, égorgeurs, violeurs, voleurs, …….. de l’autre coté.

Le rapport annuel sur la situation des droits de l’homme en Algérie, élaborer par Amnesty International (ONG) a été rendu public le vendredi 13 Mai 2011. Liberté d’expression, d’association et de réunion, lutte contre le terrorisme et sécurité, discrimination et violences à l’égard des femmes, impunité – disparitions forcées, liberté de religion, peine de mort et droits des migrants, été les principaux aspects traités par le rapport d’Amnesty International.

Le rapport complet d’Amnesty International sur l’Algérie est accessible ici.

amnesty-international

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« Des défenseurs des droits humains et d’autres personnes ont été empêchés de tenir certaines réunions et manifestations. Des personnes soupçonnées d’infractions liées à la sécurité ont été arrêtées et incarcérées sans contact avec le monde extérieur. Des femmes victimes de violences liées au genre ont été privées de voies de recours. Des étrangers ont été arrêtés et expulsés sans pouvoir faire appel de cette décision. Des chrétiens ont été persécutés pour avoir pratiqué leur foi sans autorisation ; d’autres personnes ont été jugées pour avoir dénigré les préceptes de l’islam. Aucune exécution n’a été signalée, mais plus de 130 personnes ont été condamnées à mort. Les autorités n’ont pris aucune mesure pour lutter contre l’impunité dont bénéficiaient les responsables de disparitions forcées et d’autres atteintes graves aux droits humains perpétrées par le passé ». Ce n’est qu’un résumé sur un constat accablant sur la situation des droits de l’homme en Algérie.

Le rapport qui couvre l’année 2010, a précisé que les attentats à l’explosif lancés par des groupes armés dont, en particulier, Al Qaïda au Maghreb islamique (AQMI), ont fait au moins 45 morts parmi les civils et une centaine d’autres au sein de l’armée et des forces de sécurité.

Les opérations menés par les services de sécurité dans le cadre de la lutte contre le terrorisme ont fait plus de 200 mort parmi les groupes armés islamistes, l’Amnesty accuse des agents du Département du renseignement et de la sécurité (DRS) d’arrêter des personnes soupçonnées d’infractions liées à la sécurité et de les placer en garde à vue, parfois au-delà de la durée maximale de 12 jours prévue par la loi, dans des centres de détention non reconnus où elles risquaient d’être torturées ou autrement maltraitées.

Concernant le sujet des disparus, sujet qui embarrasse l’Algérie depuis les années 1990, Amnesty a constaté que les autorités n’ont pris aucune mesure pour enquêter sur les milliers de disparitions forcées et autres violations graves des droits humains qui ont eu lieu au cours du conflit interne des années 1990. Elles ont continué de mettre en application la Charte pour la paix et la réconciliation nationale (Ordonnance n° 06-01), qui accorde l’impunité aux forces de sécurité et octroie l’amnistie aux membres de groupes armés responsables d’atteintes flagrantes aux droits humains « un haut responsable gouvernemental a affirmé que 7 500 (terroristes repenti) avaient bénéficié d’une amnistie depuis 2005 ».

Le rapport a noté que l’an 2010 été marqué par des grèves, émeutes et manifestations organisées pour réclamer des emplois, des logements et de meilleurs salaires, et que des manifestants ont été arrêtés et ont fait l’objet de poursuites. Le rapport à cité et a critiqué l’interdiction de certains rassemblements et manifestations organisés par des défenseurs des droits humains, des journalistes et des proches de victimes de disparition forcée.

Discrimination et violences à l’égard des femmes, les attaques contre les temples protestants et chrétiens, Liberté religieuse, la peine de mort et la situation des travailleurs migrants en situation irrégulière en Algérie étaient aussi l’objet de ce rapport.

Le rapport d’Amnesty International vient quelques semaines après le rapport de l’ONU qui a critiqué la situation de la presse et des libertés publiques en Algérie dressé par le rapporteur spécial de l’ONU Frank La Rue (vous pouvez consulter l’article sur le rapport de l’ONU ici).