Articles Tagués ‘Ben Ali’

Salutations d’Anonymous,

Le 17 Décembre, nous invitons tous les citoyens du monde à une journée de solidarité et de souvenir.

Le 17 Décembre sera l’anniversaire de plusieurs événements historiques.

Le 17 Décembre sera le premier anniversaire de la mort de Mohamed Bouazizi, dont l’immolation a initié la première des manifestations de la Révolution tunisienne.

Le 17 Décembre, Bradley Manning fêtera ses 24 ans en prison. Bradley Manning est accusé de fuites d’informations classifiées au profit de Wikileaks.

Le 17 Décembre, cela fera trois mois qu’a débuté le mouvement Occupy Wall Street.

Bradley Manning a permis à Wikileaks de publier des câbles diplomatiques confirmant les soupçons de corruption du gouvernement tunisien. L’indignation sur les circonstances entourant la mort de Mohamed Bouazizi a été intensifiée après ces révélations, et les protestations du peuple tunisien se sont rapidement transformée en une insurrection qui a renversé le régime de Ben Ali.

La Tunisie est aujourd’hui reconnue comme la source d’inspiration du printemps arabe. Des soulèvements qui ont permis de chasser Moubarak d’Egypte et de mettre fin au régime totalitaire de Kadhafi.

La passion exprimée par les citoyens du monde arabe a inspiré de nombreux militants. Opération Horizon veut rappeler au monde que nous sommes unis et qu’ensemble nous n’échouerons pas.

Nous sommes Anonymous

Nous sommes Bradley Manning

Nous sommes le Printemps Arabe

Nous sommes les 99%

Nous ne pardonnons pas

Nous n’oublions pas

La version vidéo en anglais :

Marouane Mabrouk et sa femme Cyrine Ben Ali
Marouane Mabrouk et sa Femme Cyrine Ben Ali

Marouane Mabrouk est bien connu par les entreprises françaises pour l’avoir comme partenaire en Tunisie à travers de grandes enseignes à l’instar de Géant, Monoprix, Orange…
Marouane Mabrouk, gendre de Ben Ali et Président d’Orange Tunisie, ne veut surtout pas continuer à être assimilé à son dictateur de beau-père. Il est extrêmement pressé d’effacer des mémoires les liens intimes qu’il entretient avec le président déchu depuis 1996, date de son mariage d’avec Cyrine Ben Ali, la fille de l’ex président. Aidé par l’agence de communication française Vae Solis, une des plus grosse fortune de Tunisie ne cesse de clamer haut et fort depuis le 14 janvier 2011 que sa famille était dans les affaires avant l’accession au pouvoir de Ben Ali et que l’empire de la fratrie Mabrouk se serait développé sans l’aide de la belle famille du petit dernier. Il ne manque d’ailleurs pas d’affirmer honteusement qu’il désire divorcer de son épouse Cyrine, fille de Ben Ali, depuis un an mais qu’il a eu le malheur de se heurter au refus de Ben Ali.
Ce gendre de Ben Ali a d’ailleurs trouvé en la personne de Stéphane Richard, PDG d’Orange un très bon relais. Interrogé par Challenges.fr, Mr Richard a rappelé qu’ « Orange a investi en Tunisie 260 millions d’euros: la moitié pour le réseau et l’autre pour acheter la licence. » il a même eu le culot d’avancer que grâce à son réseaux 3G c’est en partie grâce à Orange que les réseaux sociaux ont pu jouer un rôle déterminant dans les récents événements. Ceci est scandaleux quand on sait que la part de marché d’Orange en Tunisie ne dépasse pas les 3% et qu’Orange n’a pas joué un rôle déterminant dans la Révolution Tunisie, mais au contraire elle a soutenu BA jusqu’au dernier en essayant de le maintenir au pouvoir à travers Hakim El Karoui, ami de Marouane Mabrouk et également administrateur chez Orange Tunisie, qui a conseillé Zine El Abidine Ben Ali dans la gestion de la crise.
si ce n’est à travers la complicité de son président qui a Et d’ajouter qu’ « Orange est associée avec la famille Mabrouk. Celle-ci est dans les affaires depuis 1948. C’est-à-dire bien avant la présidence Ben Ali. Elle n’a pas été associée aux 15 dernières années du régime. Il se trouve qu’un des fils a épousé une des filles de l’ex président mais il n’a aucun lien avec la famille Trabelsi, celle de l’épouse actuelle de l’ex-président. » enfin Mr Richard affirme, comme pour rassurer, qu’il est en contact régulier avec Mr Mabrouk qui n’est pas en fuite mais bien sur le territoire tunisien.

Sauf que le PDG d’Orange semble ignorer que dans la Tunisie post révolution, l’heure des comptes a sonné. Le peuple tunisien est déterminé à mettre en lumière l’ensemble des biens spoliés par la famille Ben Ali, Trabelsi, ces alliés et ces associés. Ainsi, les frères, sœurs, beaux-frères et gendres du dictateur déchu et de son épouse Leila Trabelsi, sont sur la ligne de mire de la justice, Marouane Mabrouk compris.
En effet, malgré son acharnement à affirmer qu’on peut être gendre de Ben Ali sans faire partie du clan, les Tunisiens n’ignorent pas l’enrichissement par alliance des Mabrouk ni le soutien inconditionnel de Marouane Mabrouk à son beau père jusqu’au dernier jour de son ‘règne’.

La famille Mabrouk, aujourd’hui à la tête d’un groupe avec plus de 12000 emplois directs et près de 895 millions d’euros de chiffre d’affaires et qui refuse d’être associée au naufrage des Ben Ali ne possédaient qu’une modeste biscuiterie et une affaire de promotion immobilière quand Ben Ali a pris le pouvoir en 1987 et jusqu’au mariage de Marouane avec Cyrine Ben Ali en 1996. C’est à partir de l’année suivante, que cette famille bourgeoise, comme des milliers d’autres a commencé les spoliations. A l’heure actuelle, c’est la famille qui a le plus profité du système depuis 1997 en terme de Volume. Les Mabrouk sont devenus Ex-nihilo Premier distributeur (Monoprix, Géant), Premier Banquier (Biat) etc … Plus de 90% de leurs fortunes actuelles provient du dictateur déchu et 100% de leurs acquisitions le sont dans des secteurs réglementés nécessitant donc des licences (Automobiles, Banque, Distribution, Télécoms).

Entrons dans les détails :
Banque : La prise de contrôle de la BIAT a été opérée d’une façon complètement opaque par une famille proche du pouvoir. Les frères Mabrouk ont opéré une prise de contrôle musclée de ladite banque, l’un des fleurons du secteur bancaire tunisien. La famille Mabrouk, qui était déjà fortunée sous l’ancien régime, et même avant l’Indépendance, s’est toujours assuré des liens privilégiés avec le pouvoir en place. Elle possède aujourd’hui un empire commercial et financier qui a été bâti, depuis l’union avec les Ben Ali, sur des passe-droits et des coups de pouce «venus d’en haut».

Automobile : La Société Le Moteur, l’un des fleurons de l’État, propriétaire des représentations Mercedes et Fiat (pour ne citer qu’eux) a été privatisée dans des conditions très obscures au bénéfice des Mabrouk. La décision de privatisation a été suivie par la mise à l’écart du Secrétaire d’État à la privatisation à cause du fait qu’il ait défendu un prix de cession beaucoup plus élevé que celui consenti.
Le marché automobile étant trusté par les familles proches de Ben Ali, les seules taxes qui baissent sont celles des voitures. Ces baisses des taxes ne concernent pas seulement les voitures populaires, mais aussi des voitures de luxe.

Grande distribution : La grande distribution n’a pas été épargné par les tentacules des Mabrouk qui ont obtenue une licence pour Géant et Monoprix

Télécommunication : La licence du troisième opérateur téléphonique Orange Tunisie a été accordée en 2010 à la fille du président déchu, Cyrine Ben Ali épouse Mabrouk qui est également le principal fournisseur d’accès Internet du pays à travers Planet Tunisie.
Orange Tunisie, dont Marouane Mabrouk possède 51%, a acquis la license mobile 2G + 3G + Internet +Fixe + International pour seulement 130 millions d’euros dans un appel d’offre notoirement truqué ou certains dossiers ont été jugés irrecevables pour des motifs fallacieux.
Hors, le cout de la licence est estimé par les autorités à 550 millions d’euros sur la base du prix de vente de la Licence mobile 2G à Tunisiana et du prix de vente des 35% de Tunisie Télécom à Dubai Investment Group. En effet, Tunisiana a payé 280 millions d’euros (soit plus de 2 fois plus qu’Orange Tunisie) pour la licence 2G (sans 3G, ni Internet, ni Fixe, ni international). Quand aux 35% de Tunisie Télécom, ils ont été vendus à 1800 millions d’euros. Pourtant, cette entreprise publique est plombée par 8000 employés. L’Etat sciant la branche sur laquelle il était assis fait subir à Tunisie Telecom des pertes considérables due au à l’entrée sur le marché national de ce nouveau concurrent qui bénéficierait de tarifs préférentiels. Marouane Mabrouk doit être poursuivi par la justice tunisienne pour vol et Orange France pour recel.

Cette liste est non exhaustive, et ne dépeint pas la totalité des abus du clan Mabrouk. Nous aurions pu évoquer la main basse sur le café le plus prestigieux de la Marsa, du Cinéma de la corniche et même d’une rue pour en faire un blockhaus bouchant la vue sur mer à tous les riverains et les puristes de la Marsa qui n’ont cessé de la maudire cette verrue de béton qu’est le Zephyr.
De nombreux citoyens responsables et hommes d’affaires ayant fait les frais de cette sangsue et sont déterminés à faire payer TOUS ceux qui ont profité du système Ben Ali. Justice doit être faite et personne ne doit rester impuni.
En Tunisie les médias locaux protègent la famille Mabrouk surement à cause de la mane publicitaire qu’elle représente (1er annonceur du pays). J’appelle les médias étrangers à jouer leur rôle d’investigation indépendante et à se pencher de plus prés sur les frasques des gendres présidentiels Slim Chiboub et Marouane Mabrouk au lieu de se concentrer uniquement sur Sakhr El Matri. Certains profitent de la lutte de clan entre les enfants issus du premier mariage (Zarrouk, Chiboub et Mabrouk) et ceux issus du second mariage de Ben Ali (El Materi) et de la famille Trabelsi au sens large (Belhassan , Imed…) pour se laver de tout soupçon.
Les médias libres doivent participer à la dénonciation et mettre la lumière sur ces affaires.

Je suis également l’auteur de l’article publié sur undernews.fr

NOTE: Les essais et réflexions publiés sur le blog n’engagent uniquement que l’opinion personnelle de l’auteur.

L’islamisme est du pain béni pour n’importe quel homme politique démagogue ou dictateur qui veut se maintenir au pouvoir. On veut justifier une guerre à l’étranger? La lutte contre le terrorisme islamiste comme en 2001 quand les pays de l’OTAN ont envahi l’Afghanistan, invasion qui aura fait plus de morts que les attentats du 11 septembre et bien sur, Ben Laden court toujours. La délinquance dans les quartiers défavorisés? La faute aux délinquants étrangers qui s’islamisent. Solution? La restriction de l’immigration pour empêcher que les hordes d’islamistes déferlent dans le pays. Quel argument avance ces mêmes hommes politiques occidentaux pour justifier leur soutien à des régimes autoritaires comme en Tunisie, en Algérie ou en Égypte? Toujours la lutte contre le terrorisme islamiste.
Bien sur, nos hommes politiques toujours très cultivés que nous ne pouvons soupçonner de xénophobie comme Brice Hortefeux, ministre français de l’intérieur condamné pour injures raciales, ne font aucun amalgame quand ils posent l’équation fatale:
musulman = étranger = immigré = chômeur = délinquant = terroriste = islamiste
Ces détracteurs de «la menace islamiste» ont ainsi fondé une nouvelle école de pensée qui expliquent tous les maux de la terre par l’islamisme. Auparavant, on avait la psychanalyse freudienne qui expliquait tous par des pulsions sexuelles ou le matérialisme historique marxiste qui fondait le sens sur de l’histoire sur une opposition duale, aujourd’hui nous avons les «anti-islamistes». N’hésitant pas à se poser en Hérault de la démocratie libérale, ils bafouent volontairement ses principes par des lois comme le patriot act ou la loppsi qui violent allègrement la sphère privée des citoyens. Ils n’hésitent pas non plus à soutenir des régimes policiers ou des hommes politiques corrompus. Il serait fortuit de relever que nombre d’hommes politiques français comme Eric Raoult, député UMP proche de Ben Ali, ou Dominique Strauss-Kahn disposent d’agréables villégiatures à Hammamet en Tunisie. Tel Eric Zemmour, ils sont prêts à dénoncer le péril islamiste qui guette dans les mouvements révolutionnaires qui agitent en ce moment dans le monde arabe.

Le mieux étant Eric Raoult qui dans cette vidéo soutenait la dictature tunisienne et l’expulsion des journalistes français de Tunisie avec des arguments complètement fallacieux:

De même en Égypte, les médias mettent en avant la possible montée au pouvoir des Frères Musulmans ou le musée national d’Égypte saccagé, mettant au second plan les 100 tués lors des manifestations du samedi 29 janvier, comme si c’était secondaire.

En réalité, cette approche est contredite par l’actualité et surtout par l’Histoire. Aucune revendication islamiste n’a émergé lors des manifestations. Les mouvements islamistes comme les frères musulmans en Égypte ou Ennahdha, en Tunisie, ont attendu le dernier moment pour rejoindre le mouvement. Mais surtout, il ne faut pas oublier la grande tradition laïque héritée du panarabisme socialiste qui a habité les pays arabes jusqu’à la fin de la guerre froide. Il ne s’agit pas de faire l’apologie du panarabisme qui a débouché sur d’infâmes dictatures dictatures comme celles du parti Baas en Syrie ou en Irak. Même pis, alors que la première génération de dirigeants née de l’indépendance était profondément laïque, la deuxième qui lui a succédé, a fait des compromis avec les éléments les plus conservateurs de la société pour se maintenir au pouvoir, engendrant l’islamisme radical.
Je parle bien d’islamisme radical car dans son sens large, l’islamisme désigne tous les courants idéologiques qui se fondent sur l’islam politique. Cela va du musulman démocrate, équivalent du chrétien-démocrate d’occident, jusqu’à l’islamiste le plus écervelé qui prône une application stricte de la charia, loi islamique.
Ce schéma se retrouve aussi bien chez les Sunnites, avec l’AKP (parti pour la justice et le développement) au pouvoir en Turquie, démocrate et pro-européen, jusqu’aux fous furieux d’Al Quaïda. Il en est de même pour les chiites, Nouri Al-Maliki, premier ministre irakien, est un démocrate, mais on retrouve aussi un islamisme chiite radical au pouvoir en Iran.

L’islamisme n’est pas présent du côté des manifestants, au contraire

Comme nous l’avons dit plus haut, on n’a pas noté la présence d’islamistes dans les manifestants en Tunisie et en Égypte. Du moins, ils n’ont pas pris le dessus des manifestations. Les citoyens en colère contre leur gouvernement revendiquaient clairement la mise en place d’un vrai régime démocratique qui respecte les libertés individuelles. Ainsi, l’établissement d’une démocratie libérale était clairement un mot d’ordre des mouvements de protestation.
En Égypte, les frères musulmans ont rejoint le mouvement de contestation aujourd’hui au moment où le pays est dans une crise profonde, alors que les manifestations avaient commencé quatre jours plus tôt. En Tunisie, Rached Ghannouchi, chef du parti islamiste Ennahdha, a été très peu entendu.
Nous avons retrouvé l’argument islamiste du côté des partisans des pouvoirs en place. Ainsi, notre lecteur et commentateur , ardent partisan de Bouteflika, qui commente notre blog H24 sous de multiples pseudos( peut être du Département du Renseignement et de la Sécurité (DRS) algérien) nous a clairement accusé d’appeler à la guerre contre un pays musulman, citant le prophète, et de vouloir «enjuiver l’Algérie» (sic) !

propagande religieuse d'un partisan de Bouteflika, en arabe, une hadith du prophète qui interdit à un Musulman de faire du mal à un autre musulman

com antisémite

La perle antisémite, toujours de la même personne

Il n’a pas hésité non plus à ramener des collègues pour faire de la propagande islamiste sur la page facebook de l’operation algeria (ce qui a eu quand même pour avantage de laisser un peu de répit à l’équipe du blog).
Les partisans de la démocratie qui ont manifesté ces derniers jours dans le monde arabe n’ont jamais essayé de monter les gens les uns contre les autres, ils ont au contraire insisté sur l’égalité en Droits, pilier de tout régime authentiquement démocratique. Ce sont les régimes en place grâce à l’aide de leurs services de propagande qui instrumentalisent la menace islamiste et essaient de semer la division en essayant de monter les uns contre les autres parce qu’ils ont des religions différentes.
Les employés des services de propagandes de ces régimes autoritaires et les hommes politiques occidentaux qui les soutiennent, oublient une chose essentielle, la longue tradition laïque des pays arabes.

L’attachement des pays arabes à la laïcité: un pan de l’Histoire qu’on ne saurait oublier

La première génération de dirigeants issue de l’indépendance était clairement partisane d’une séparation stricte de la religion et de l’Etat. Mais cet acquis a été peu à peu rongé par la deuxième génération de dirigeants qui a fait des compromis avec les islamistes, soutenus par le bloc occidental pendant la guerre froide, pour rester au pouvoir.

L’héritage panarabiste laïque des dirigeants issus de l’indépendance

Remontons dans les années 1950-1960; le tiers-mondisme ou mouvement des États non alignés, porté sur le devant de la scène par la conférence de Bandung en 1956, est en vogue. Issus des indépendances ou de renversement des régimes passés, les leaders des pays socialistes non alignés sur le modèle soviétique comme Zhou Enlaï, ministre des affaires étrangères chinois, Nehru, premier ministre indien, et bien sur Nasser, président de l’Egypte, qui a incarné le panarabisme. Cette idéologie utopique visait à unir tous les peuples arabes sur des fondements socialistes. Elle a essaimé dans tout le monde arabe et influencé considérablement les régimes en place, à l’exception du Maroc, de l’Arabie Saoudite, de la Jordanie et du Yemen du Nord.
Il est à noter que le panarabisme n’a pas été un franc succès sur le plan économique et surtout sur celui des libertés individuelles. Les régimes liés au parti Baas comme en Syrie avec El Assad, père et fils, et en Irak avec Sadam Hussein, ont été d’infâmes dictatures. Néanmoins, on ne peut nier les progrès sociaux apportés par ces régimes en matière d’éducation ou de santé comme en Tunisie avec Bourguiba. Cet argument est souvent utilisé par les défenseurs des régimes en place, mais ils négligent un point crucial. Les dirigeants d’aujourd’hui ne sont intéressés que par une chose, la conservation du pouvoir, n’hésitant pas à faire des compromis avec les islamistes les plus radicaux pour satisfaire les franges les plus conservatrices de la société.

Une deuxième génération de dirigeants corrompus qui cèdent face aux islamistes radicaux

En 1979, on assiste à l’émergence de l’islamisme radical aussi bien chiite que sunnite. En Iran, la révolution iranienne porte le mollah Khomeini au pouvoir condamné aussi bien par l’Union soviétique que les Etats-Unis qui soutinrent l’Irak quand elle déclara la guerre à l’Iran dans les années 80.


C’est un peu plus à l’Est que l’islamisme sunnite surgit en Afghanistan, quand l’URSS décide d’envahir le pays pour soutenir le régime communiste en place menacé par des mouvements insurrectionnels. Les États-Unis notamment par le biais de son allié fidèle dans la région, le Pakistan, vont appuyer les mouvements islamistes dans la région. Les deux pays y avaient intérêt, car le Pakistan a toujours revendiqué le Cachemire, occupé par l’Inde qui à l’époque était pro-soviétique (bien qu’elle n’appliquait pas le modèle économique soviétique), et l’Afghanistan, occupé par l’URSS qui soutenait les communistes pachtounes qui revendiquaient les terres occidentales du Pakistan.
Deux ans plus tard, le successeur de Nasser, Anouar el Sadate, est assassiné par un islamiste qui lui reprochait d’avoir signé des accords de paix avec Israël. L’émergence de l’islamisme puis le déclin de l’URSS relèguent très vite le panarabisme socialiste aux oubliettes. Souhaitant se maintenir au pouvoir, la deuxième génération de dirigeants comme Moubarak, qui a succédé à Sadate et qui est toujours au pouvoir ou Ben Ali en Tunisie. En Egypte, le parti national démocratique (PND) au pouvoir mené par Moubarak parvient à un compromis avec les Frères musulmans qui fluctue au gré des rapports de force. Ainsi, les islamistes peuvent s’organiser autour de structures religieuses dans une certaine mesure alors que toute opposition libérale est férocement réprimé. Les candidats libéraux aux élections présidentielles se sont souvent retrouvés accusés de chefs d’inculpation douteux et condamnés à des peines lourdes de prison de ferme, dans des procès pour le moins peu équitable. Pire, des concessions sont faites aux franges les plus conservatrices de la société au détriment des libertés de conscience et d’expression. Le blasphème devient un délit très lourdement réprimé. Des bloggers comme Karim sont condamnés à plusieurs années de prison ferme. Les chrétiens coptes ont aussi vécu une dégradation de la liberté de pratiquer leur culte, faisant les frais d’une propagande haineuse très violente qui a débouché sur plusieurs attentats comme celui d’Alexandrie en décembre. La Tunisie n’a pas échappé non plus à cette tendance. Alors que Bourguiba était très nettement anticlérical, Ben Ali s’est accommodé de la montée des conservateurs islamiques. Quand on se baladait en Tunisie, il n’était pas rare de voir la police fouiller les buissons pour arrêter les couples de jeune qui s’embrassaient. En termes, de liberté de mœurs et de féminisme, on a vu mieux, car bien sur, c’était surtout la fille qui était embêtée parla police. En Algérie, le FLN, parti au pouvoir depuis l’indépendance et ;lui aussi socialiste à la base, n’a pas hésité à s’allier avec le MSP, parti islamiste conservateur, après la guerre civile qui a rongé le pays. Ces mêmes régimes n’hésitent pas à utiliser la religion musulmane comme prétexte pour défendre leur régime, sous-entendant que si on est contre eux, on est contre l’islam., comme nous l’avons vu plus haut. Argument qui est bien sur fallacieux, car on peut critiquer la nationalité et la réligion sont deux choses différente. De plus, critiquer un gouvernement ne revient pas à s’en prendre au peuple et encore moins à la liberté de culte. Le blog de l’opération leakspin critique le gouvernement algérien mais soutient le peuple algérien dans sa lutte et se veut un fervent partisan de la liberté de conscience qui est un Droit Humain de base qui ne saurait être bafoué.
Cependant, il y avait une chose que les pays occidentaux et les régimes autoritaires n’avaient pas prévu, que leur jouet se retourne contre eux.

La machine infernale de l’islamisme radical s’est retournée contre ceux qui l’ont instrumentalisé

Sauf qu’il y a eu une rupture entre les islamistes et les pays occidentaux provoqués par la guerre du Golf. Les islamistes radicaux ont très mal supportés l’invasion d’un autre pays à majorité musulmane et l’utilisation des pays voisins eux aussi à majorité musulmane comme l’Arabie Saoudite, qui rassemble les lieux les plus sacrés de l’Islam, pour soumettre un autre pays musulman à leurs yeux. Sous la houlette de Oussama Ben Laden, ancien agent de la CIA, le mouvement islamiste radical «Al Quaïda» (la base en Arabe) se crée et entame une guerre sans merci contre les États-Unis et leurs alliés notamment par des actes terroristes.

La situation devient critique car tous les mouvements qui étaient susceptibles de s’opposer à l’islamisme comme le panarabisme socialiste ou le libéralisme ont été anéantis par la répression des régimes autoritaires arabes.

Les islamistes radicaux rencontrent d’autant de succès qu’ils reprennent à leur compte les revendications de justice sociale et d’anti-impérialisme du panarabisme. Leur succès est devenu très vite mondial car ils ‘appuient sur le déterminant de la religion qui transcende les nationalités. Ils deviennent les seuls opposants aux régimes corrompus qui alimentent la misère sociale par leur négligence. Le sigle du parti islamiste modéré, démocrate et pro-européen, AKP, repose sur un jeu de mot. AK est à la fois les initiales de de justice et développement en Turque mais surtout cela veut dire «pur». Les islamistes de tout bord, ont gagné en crédibilité, car ils sont apparus comme honnêtes et non corrompus. Mais l’islamisme est devenu en conséquence, un motif pour les différents gouvernements de mettre en place des mesures sécuritaires. Dahou Ould Kabliha défend l’état d’urgence en place depuis 1992 qui interdit les manifestations en invoquant la menace terroriste:

« Les Marches sont interdites à Alger, non pas parce que c’est le RCD ou la coordination qui ont appelé à des marches. Nous n’avons pas interdit la marche du RCD mais toutes les marches au niveau d’Alger. Le refus n’est pas seulement signifié à l’opposition. Si un parti de l’Alliance (FLN-RND-MSP, ndlr) envisage demain d’organiser une marche à Alger, je peux vous dire en tant que ministre de l’intérieur, qu’elle sera interdite »

Or il est important de rétablir la liberté d’expression et la démocratie pour laisser des mouvements démocratiques et laïques qui seront suffisamment forts et légitimes pour s’opposer à l’islamisme radical. Il est aussi heureux que des parti islamistes démocrates comme l’AKP puissent exister, représentant tous les courants de l’opinion.

En conclusion, l’islamisme radical sunnite dans ses évolutions récentes a surtout été instrumentalisées par les pays occidentaux pendant la guerre froide et par les dictatures actuellement au pouvoir. Cette instrumentalisation ne date pas d’hier, le concurrent de Lawrence d’Arabie pendant la première guerre mondiale, l’archéologue allemand Max Von Oppenheim préconisait l’utilisation du Djihad, la guerre sainte, pour inciter les Musulmans dans les pays arabes à se rebeller contre les Britanniques. La percée de l’islamise a eu des effets ravageurs sur les pays qui doivent subir la montée d’un conservatisme religieux oppressif et les attentats terroristes.

Mais si nous voulons en finir avec l’islamisme radical, il va falloir cesser de soutenir des régimes autoritaires qui entretiennent ce fondamentalisme exacerbé en maintenant les populations dans la misère sociale. L’ancien président américain, Truman déclara en 1947: «la misère est le terreau du totalitarisme». Ses successeurs et les dirigeants des autres pays auraient mieux fait de suivre ses conseils.

Pour ceux qui auraient manqué les évènements en Tunisie, voilà un très bon reportage de M6 qui date d’il y a 3-4 jours. Il retrace les évènements à partir du 17 janvier au soir, date du dernier discours de Ben Ali. J’en profite pour rendre hommage à AnonTN (vous pouvez lire ces articles ici et ), auteur sur ce blog, qui était présent dans la manifestation du 14 janvier et qui a bien cru qu’il n’en reviendrait jamais vivant :

Je vous invite aussi à lire l’excellent dossier de courrier international du 20 au 26 janvier sur la Tunisie. Dans un extrait d’un article repris au quotidien d’Oran, le silence assourdissant de Paris et de Bruxelles, le journaliste Akram Belkaid écrit:

Qu’entendons-nous de la part de la classe politique française pour ne prendre que cet exemple ? Un silence assourdissant, parfois troublé par quelques déclarations qui nous expliquent que tout ne va pas si mal au Maghreb, que les trois pays ne sont pas des dictatures, que des progrès importants ont été réalisés, que la France n’a pas de leçons à donner (elle qui passe son temps à le faire quand il s’agit d’autres pays dits voyous, tel l’Iran) et qu’il faut donner du temps au temps. Imaginez une voix, un peu cassante, un peu impatiente, certainement pas gênée : “Des morts ? Oui, d’accord, mais cela finira bien par changer…” Désinvolture, mépris aussi.

On pourra me demander : mais que peut l’Europe ? Que peut la France ? Je les entends déjà m’accuser de trahison pour avoir appelé, ou tout simplement évoqué, une quelconque interférence étrangère dans les affaires des Algériens, mais aussi des Tunisiens, sans oublier les Marocains, lesquels sont embarqués dans la même galère même si cela ne bouge guère chez eux en ce moment (cela viendra, croyez-moi).

Disons donc que la France et l’Europe sont dans la même position que celui qui entend son voisin cogner femmes et enfants jusqu’au sang, voire jusqu’à les tuer.[NDLR: surligné par l’auteur] Ces gens-là peuvent effectivement se boucher les oreilles ou monter le son de la télévision. Ils peuvent regarder ailleurs et uriner sur ces valeurs dont ils se gargarisent si souvent, en se posant comme exemples à suivre dans le monde entier. Ensuite, quand ils croiseront le coupable dans les escaliers, ils discuteront avec lui comme si de rien n’était, et la vie suivra son cours, du moins pour celles et ceux qui ne l’auront pas perdue.

L’équipe de l’opération leakspin ne peut exprimer que son accord avec cet extrait. Nous nous sommes fait nous aussi accuser d’ingérence dans les affaires algériennes et tunisiennes. Seulement, nous considérons que nous ne pouvons rester impassible face aux injustices. Les Droits de l’Homme sont universels et inaliénables. La liberté d’expression est un élément clé de la dignité de l’Homme, l’empêcher d’exprimer sa créativité et ses opinions revient à en faire un esclave d’une machine autoritaire, qui broie les vies dans l’injustice la plus grande au moyen des procédés les plus ignobles qui soient. Nous nous étions aussi émus dans un article de l’absence de réaction de la communauté internationale, le 11 janvier. Comment rester impassible devant des atrocités dans un pays aussi proche de nous géographiquement ou même par l’histoire ? Tunis est à moins de deux heures d’avion de la France et nombre de francophones y sont allés, au moins pour le tourisme. De même pour beaucoup de francophones, nous avons pour beaucoup d’entre nous des connaissances ou des amis tunisiens.

Hélas, souvent les gens ne savent pas ou se voilent les yeux. A l’opération leakspin, nous considérons qu’il est de notre devoir d’informer les lecteurs sur les injustices qui se déroulent en ce moment. Un commentaire sur l’article détaillé sur l’empire mafieux de l’ancienne famille présidentielle Ben Ali -Trabelsi m’a particulièrement ému:

commentaire indigné sur la corruption en tunisie

commentaire posté sur "un article exhaustif de la corruption en tunisie"

Judith a touché du doigt le vrai problème, comment a-t-on pu fermer les yeux pendant 23 ans sur des injustices commises alors que tous les gens qui allaient en Tunisie connaissaient le problème. Le but de l’opération leakspin, c’est justement que les gens soient au courant des violations des Droits de l’Homme et des actes de corruption commis à travers le monde et que plus aucun lecteur de ce blog ne puisse dire : « je ne savais pas ».

C’est pourquoi face à une situation révoltante, nous ne pouvons que réagir pour faire changer les choses. Vers le 17 décembre, l’opération tunisia est lancée par les anonymous pour protester contre la répression des manifestations à Sidi Bouzid. Bien qu’il ait lancé l’appel à pirater les sites tunisiens le 13 janvier seulement (5 jours avant le départ de Ben Ali et près d’un mois après le début de l’opération tunisia), Bernard Henry-Levi explique très bien devant Europe 1 les raisons des piratages des sites officiels tunisiens :

NOTE DE L’AUTEUR: le blog de l’opération leakspin n’a aucun lien avec BHL et n’adhère pas à ses positions politiques.

Les actes de piratage ont permis de médiatiser les actions des anonymous. Mais cela n’en constitue qu’une faible partie. Il ne faut pas oublier aussi, le carepackage conçu spécialement pour permettre aux Tunisiens d’échapper à la censure sur le net ainsi que la diffusion des câbles wikileaks, d’articles sur la corruption en Tunisie ou encore des infos sur le terrain relayées avant que les médias n’en parlent.

Hélas, tout n’est pas rose cependant. Le spectre de la guerre civile et d’une prise de pouvoir militaire déjà évoquée sur ce blog, le soir même du départ de Ben Ali, persiste toujours. Nous ne pouvons espérer que les affrontements se calment. Il est impératif que chacun reste pacifique pour permettre l’établissement de l’État de Droit et de la démocratie.

Depuis le début des révoltes en Tunisie , également appelée la « révolte du jasmin » dans les pays occidentaux, de nombreux hommes sont tombés au combat, quel est le nombre de martyres tunisiens ?

Quels sont les membres du clan Ben Ali qui ont été arrêtés? Quand? Combien ne sont toujours pas arrêtés ? Comment certains se sont-ils enfuis ?

Qui est Rachid Ammar? Quel a été son rôle dans le départ de Ben Ali ? Quel est son rôle à présent ? De nombreuses rumeurs parlent d’un Rachid Ammar très proche des américains, est-ce vrai ?

Kamel Morjane, ministre des affaires étrangères du gouvernement d’unité national n’est-il pas trop proche de Ben Ali en raison de ses liens familiaux et du soutien qu’il reçoit par le gouvernement américain pour exercer cette fonction ?

Qui sont les étrangers porteurs de passeports européens et d’armes arrêtés il y a quelques jours? Sont-ils en réalité des membres du Mossad ? Ou sont-il réellement des chasseurs inconscients comme le relaient les médias ?

Ces hommes qui tirent dans les rues sont-ils vraiment des fidèles de l’ex-Président ou est-ce plutôt une tentative de coup d’état par Ali Seriati qui aurait conseillé à Ben Ali de fuir afin de prendre sa place ?

Sous l’ancien régime, il n’existait qu’un seul et unique parti financé directement par les caisse de l’État : le RCD. Comment vont-être financées les campagnes électorales des différents partis lors des premières élection libres ?

Tunisie: l’épuration commence

Publié: janvier 16, 2011 par argulamaton dans L'actualité
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On ne pouvait que logiquement s’y attendre. Le renversement d’un régime dictatorial responsable d’exactions entraine logiquement la poursuite des partisans du régime. Les partisans du régime qui craignent cette épuration sèment le chaos et la destruction. Heureusement, l’armée a joué un rôle positif le 14 janvier en ne tournant non pas ses canons contre les manifestants mais contre la police qui tirait sur la population. Ce qui a accéléré la chute du président Ben Ali. Dans cette vidéo tournée à Monastir le soir du 14 janvier, l’armée est acclamée et célébrée en héros. Les gens viennent serrer la main aux soldats :

L’armée a hélas du mal à rétablir le calme. Il faut dire que ses effectifs sont beaucoup moins importants que ceux de la police et qu’elle a été sous-équipée en raison de la peur de Ben Ali d’un coup d’Etat militaire. L’armée compte 35 000 hommes contre 150 000 policiers pour 11 millions d’habitants (c’est plus que la police nationale française qui compte 145 000 personnes pour 60 millions de Français). Parmi ces 150 000 policiers, 60 000 feraient parti de la milice qui constituait la clé du système répressif sous Ben Ali. L’on peut s’interroger sur ce que va devenir la police tunisienne pro-Ben Ali. L’ancien directeur général de la sécurité présidentielle (le général Ali Sériati) et un groupe de ses collaborateurs ont été arrêté d’après arahmonline. Ils vont être jugés  pour « complot contre la sécurité intérieure de l’Etat, incitation à commettre des crimes et à s’armer et provocation au désordre ». L’armée continue de patrouiller pour empêcher les partisans de Ben Ali de quitter le pays. Ces arrestations constituent une grande avancée mais elles doivent déboucher sur des procès justes et équitables. La haine ne doit pas l’emporter sur les fondamentaux de la justice bien qu’ils ont été foulés par les artisans du régime répressif de l’ancien dictateur.

Pour l’instant,il a peu été fait écho d’actes d’épuration sauvage. Le neveu de Ben Ali, Imed Trabelsi, connu pour le vol du yacht français, a été poignardé à mort. Des propriétés de la famille Ben Ali ont été incendiées. La situation reste donc très tendue.  Les exactions et les braquages des partisans de Ben Ali et de la police tunisienne continuent. Des délinquants profitent de la confusion pour piller les magazins et les maisons. La population s’organise pour assurer la sécurité, essayant comme elle peut de s’armer de couteaux et de bâtons :

L’armée ne reprend que très progressivement le contrôle. Il faut que l’armée continue de jouer son rôle en maintenant l’ordre mais il est impératif qu’elle ne se mêle pas du jeu politique. Sinon, tous les efforts du peuple tunisien auront été en fait en vain si l’on assiste à la mise en place de la loi martiale. Le couvre feu n’a été que très peu allégé (il commence à 18h et non plus à 17h).

On peut regretter que seule l’opposition légale ait été invitée par le premier ministre Mohammed Ghannouchi  à participer à aux discussions pour former un gouvernement d’union nationale. Pour calmer l’opposition, le gouvernement devra faire de véritables gestes d’ouverture.