Le 10 janvier 2012 lors d’un contrôle de jeunes dans un hall d’immeuble, un môme de 25 ans meurt menotté dans les mains de la BAC.
Aulnay-sous-Bois vous connaissez ? Mais si rappelez-vous le maire de la ville d’à côté (Sevran) préconisait dans un premier temps de légaliser le cannabis pour mettre un terme au trafic qui ronge sa commune, mais aussi les communes environnantes, et tant qu’on y est toutes les communes jusqu’à Paris et toutes celles qui l’entourent ; et puisqu’on est dans les secrets de Polichinelle, autant aller jusqu’au bout : dans toutes les villes de France et de Navarre! Mais plus particulièrement à Sevran qui est une « plaque tournante de la drogue » en banlieue parisienne. Ah qu’elle est pratique cette expression… Laquelle ? « Plaque tournante de la drogue » voyons! Elle sert dans bien des cas, pour bien des affaires, histoire de vulgariser un phénomène démographique proportionnel avec l’évolution de la situation des membres des peuples, la pression, la répression, le flicage des humains, toutes ces choses qui s’amplifient et qui étouffent n’importe qui ayant des ailes suffisamment larges, l’empêchant de s’épanouir, bradant sa liberté contre le droit de consommer, le devoir de travailler et ainsi d’entretenir tout ce qu’il déteste dans le fonctionnement de la société… La sémantique, toujours. Et donc Sevran, ville voisine d’Aulnay-sous-Bois, commune qui nous intéresse aujourd’hui, est placé en tête des plus grosses « plaques tournantes de la drogue » en fRance, suivant des critères qui incluent les données de la délinquance, la violence étant répétitive autour de ces mannes que sont les trafics de ces produits qui existeront toujours quoi qu’on fasse et quoi qu’il arrive (même si la répression devenait si étouffante que le moindre petit fumeur de weed était emprisonné), produits qui sont officiellement boudés par l’État prohibitionniste, mais la vérité c’est que ce dernier a des raisons financières de maintenir le statu quo en matière de politique des stupéfiants, de maintenir l’interdiction, le système de la punition qui n’a jamais fonctionné depuis plusieurs dizaines d’années.
Aulnay-sous-Bois, Sevran, sont des villes mal réputées, il est très difficile d’arriver chez un employeur et de lui tendre un CV où est indiqué « La Courneuve » ou encore « Le Blanc-Mesnil » en ville de résidence. Ce qui réduit tout de suite les chances de toute personne qui vit sur place, de se faire accepter comme n’importe qui dans une société quelconque. Ce sont des villes à fort taux d’étrangers, ce qui signifie logiquement que l’on y trouve plus de personne à culture différente de la sienne. Culture, mais aussi religion, coutumes, et tout ce qui va avec. Le principe de tolérance nous a toujours été enseigné mais depuis toujours, de temps en temps, des perturbations viennent saturer l’opinion publique. Ça peut prendre la forme d’une étude réalisée d’ailleurs en toute transparence et sans mauvaises intentions, tout est dans la manière de s’en servir, de présenter les choses. Ça peut parfois prendre la forme d’un sondage, de chiffres (manipulés) annoncés en grande pompe à la télévision par les services de communication du gouvernement. Mais on peut observer à chaque fois un phénomène commun : ça génère des débats qui n’ont pas lieux d’être dans une société de tolérance. Alors quand on vient nous dire que la république est en danger, menacée par l’Islam qui envahit nos contrées, il est logique de s’insurger! Le souci, le gros souci, c’est que ce sont des personnes qui sont sensées être crédibles qui débattent et qui mettent sur la table des détails qui échauffent les esprits, qui provoquent des manifestations, des émeutes, émeutes que par la suite on présentera comme de la délinquance gratuite, la raison de croire en ces discours de haine…
Sachant cela on comprend les raisons qui poussent des jeunes à tout rejeter en bloc, quand ils voient que leurs propres parents sont traités comme des indésirables, bons qu’à engendrer de nouvelles générations de personnes violentes et viles… Quand ils voient comment ceux à qui ils étaient sensé faire confiance au départ, ceux qui nous dirigent, quand ils voient comment ils les considèrent eux, leurs familles, ainsi que les gens qui les soutiennent, ils sont dans l’incompréhension, la colère, la révolte, on ne se sent surtout plus représenté par les guignols comédiens (et en plus, mauvais comédiens) qui font les beaux devant les caméras et les appareils photos de la presse, si on l’a senti un jour… On ne se sent pas non plus, et c’est logique, protégés par ceux qui sont d’autorité érigés comme nos gardiens, ceux là abusent de leur pouvoir, font deux communes mesures en traitant certaines affaires différemment que d’autres alors qu’il leur est demandé une neutralité à toute épreuve. Ceux là ne sont plus que les outils d’un pouvoir qui s’estompe tranquillement mais sûrement. Ceux là sont détestés partout où ils passent et pour cause, le manque de respect est une chose qui ne s’oublie pas, l’injustice non plus… Et pourtant, généralement, on se plie à leurs exigences. Quand ils nous contrôlent on se laisse faire, quand bien même on ne soit pas d’accord avec cette violation de la vie privée, soit. Même quand ils nous font subir leur stress et leur excitation malsaine, quand ils nous pressent d’aller plus vite et qu’ils ont pas que ça à foutre (moi j’ai que ça à foutre de me faire emmerder dans la rue comme ça). On le fait pour pas perdre trop de temps surtout mais parfois trop c’est trop.
Quand un policier est éraflé, griffé, même simplement poussé, on observe un phénomène assez chronique : le coupable est emmené au commissariat pour y être fouillé, maintenu parfois en garde à vue, et si le flic a la bonne idée de porter plainte, alors là le calvaire commence. Comparution immédiate, violence sur agent de la force publique, outrage, etc…
Quand par contre, un jeune homme meurt mystérieusement à Aulnay, devant une dizaine de ses potes, pendant un contrôle où il a été menotté le temps du dit contrôle, par la Brigade Anti Criminalité, la fameuse BAC à la réputation d’être violente et raciste, parce que la victime possédait un peu de cannabis et qu’il avait soit disant pris du viagra tout en étant cardiaque (comme c’est pratique!) alors pas besoin d’enquête de la police des police… C’est d’office « un simple accident qui n’implique pas les flics ». Abdel Ilah, 25 ans.
Quand un jeune est collé dans le coma par les gendarmes à Clermont-Ferrand, que plusieurs jours plus tard il meurt à l’hôpital, là les deux flics concernés sont « suspendus »… Wissan El-Yamni, 30 ans.
C’est ce système là que tu défend, toi le policier, toi l’élu de la république. C’est ce système contre lequel je me bat, moi l’anarchiste, moi l’humaniste. Abdel et Wissan, on vous vengera.
Auteur Cynoque