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Le 10 janvier 2012 lors d’un contrôle de jeunes dans un hall d’immeuble, un môme de 25 ans meurt menotté dans les mains de la BAC.

Aulnay-sous-Bois vous connaissez ? Mais si rappelez-vous le maire de la ville d’à côté (Sevran) préconisait dans un premier temps de légaliser le cannabis pour mettre un terme au trafic qui ronge sa commune, mais aussi les communes environnantes, et tant qu’on y est toutes les communes jusqu’à Paris et toutes celles qui l’entourent ; et puisqu’on est dans les secrets de Polichinelle, autant aller jusqu’au bout : dans toutes les villes de France et de Navarre! Mais plus particulièrement à Sevran qui est une « plaque tournante de la drogue » en banlieue parisienne. Ah qu’elle est pratique cette expression… Laquelle ? « Plaque tournante de la drogue » voyons! Elle sert dans bien des cas, pour bien des affaires, histoire de vulgariser un phénomène démographique proportionnel avec l’évolution de la situation des membres des peuples, la pression, la répression, le flicage des humains, toutes ces choses qui s’amplifient et qui étouffent n’importe qui ayant des ailes suffisamment larges, l’empêchant de s’épanouir, bradant sa liberté contre le droit de consommer, le devoir de travailler et ainsi d’entretenir tout ce qu’il déteste dans le fonctionnement de la société… La sémantique, toujours. Et donc Sevran, ville voisine d’Aulnay-sous-Bois, commune qui nous intéresse aujourd’hui, est placé en tête des plus grosses « plaques tournantes de la drogue » en fRance, suivant des critères qui incluent les données de la délinquance, la violence étant répétitive autour de ces mannes que sont les trafics de ces produits qui existeront toujours quoi qu’on fasse et quoi qu’il arrive (même si la répression devenait si étouffante que le moindre petit fumeur de weed était emprisonné), produits qui sont officiellement boudés par l’État prohibitionniste, mais la vérité c’est que ce dernier a des raisons financières de maintenir le statu quo en matière de politique des stupéfiants, de maintenir l’interdiction, le système de la punition qui n’a jamais fonctionné depuis plusieurs dizaines d’années.

Aulnay-sous-Bois, Sevran, sont des villes mal réputées, il est très difficile d’arriver chez un employeur et de lui tendre un CV où est indiqué « La Courneuve » ou encore « Le Blanc-Mesnil » en ville de résidence. Ce qui réduit tout de suite les chances de toute personne qui vit sur place, de se faire accepter comme n’importe qui dans une société quelconque. Ce sont des villes à fort taux d’étrangers, ce qui signifie logiquement que l’on y trouve plus de personne à culture différente de la sienne. Culture, mais aussi religion, coutumes, et tout ce qui va avec. Le principe de tolérance nous a toujours été enseigné mais depuis toujours, de temps en temps, des perturbations viennent saturer l’opinion publique. Ça peut prendre la forme d’une étude réalisée d’ailleurs en toute transparence et sans mauvaises intentions, tout est dans la manière de s’en servir, de présenter les choses. Ça peut parfois prendre la forme d’un sondage, de chiffres (manipulés) annoncés en grande pompe à la télévision par les services de communication du gouvernement. Mais on peut observer à chaque fois un phénomène commun : ça génère des débats qui n’ont pas lieux d’être dans une société de tolérance. Alors quand on vient nous dire que la république est en danger, menacée par l’Islam qui envahit nos contrées, il est logique de s’insurger! Le souci, le gros souci, c’est que ce sont des personnes qui sont sensées être crédibles qui débattent et qui mettent sur la table des détails qui échauffent les esprits, qui provoquent des manifestations, des émeutes, émeutes que par la suite on présentera comme de la délinquance gratuite, la raison de croire en ces discours de haine…

Sachant cela on comprend les raisons qui poussent des jeunes à tout rejeter en bloc, quand ils voient que leurs propres parents sont traités comme des indésirables, bons qu’à engendrer de nouvelles générations de personnes violentes et viles… Quand ils voient comment ceux à qui ils étaient sensé faire confiance au départ, ceux qui nous dirigent, quand ils voient comment ils les considèrent eux, leurs familles, ainsi que les gens qui les soutiennent, ils sont dans l’incompréhension, la colère, la révolte, on ne se sent surtout plus représenté par les guignols comédiens (et en plus, mauvais comédiens) qui font les beaux devant les caméras et les appareils photos de la presse, si on l’a senti un jour… On ne se sent pas non plus, et c’est logique, protégés par ceux qui sont d’autorité érigés comme nos gardiens, ceux là abusent de leur pouvoir, font deux communes mesures en traitant certaines affaires différemment que d’autres alors qu’il leur est demandé une neutralité à toute épreuve. Ceux là ne sont plus que les outils d’un pouvoir qui s’estompe tranquillement mais sûrement. Ceux là sont détestés partout où ils passent et pour cause, le manque de respect est une chose qui ne s’oublie pas, l’injustice non plus… Et pourtant, généralement, on se plie à leurs exigences. Quand ils nous contrôlent on se laisse faire, quand bien même on ne soit pas d’accord avec cette violation de la vie privée, soit. Même quand ils nous font subir leur stress et leur excitation malsaine, quand ils nous pressent d’aller plus vite et qu’ils ont pas que ça à foutre (moi j’ai que ça à foutre de me faire emmerder dans la rue comme ça). On le fait pour pas perdre trop de temps surtout mais parfois trop c’est trop.

Quand un policier est éraflé, griffé, même simplement poussé, on observe un phénomène assez chronique : le coupable est emmené au commissariat pour y être fouillé, maintenu parfois en garde à vue, et si le flic a la bonne idée de porter plainte, alors là le calvaire commence. Comparution immédiate, violence sur agent de la force publique, outrage, etc…

Quand par contre, un jeune homme meurt mystérieusement à Aulnay, devant une dizaine de ses potes, pendant un contrôle où il a été menotté le temps du dit contrôle, par la Brigade Anti Criminalité, la fameuse BAC à la réputation d’être violente et raciste, parce que la victime possédait un peu de cannabis et qu’il avait soit disant pris du viagra tout en étant cardiaque (comme c’est pratique!) alors pas besoin d’enquête de la police des police… C’est d’office « un simple accident qui n’implique pas les flics ». Abdel Ilah, 25 ans.

Quand un jeune est collé dans le coma par les gendarmes à Clermont-Ferrand, que plusieurs jours plus tard il meurt à l’hôpital, là les deux flics concernés sont « suspendus »… Wissan El-Yamni, 30 ans.

C’est ce système là que tu défend, toi le policier, toi l’élu de la république. C’est ce système contre lequel je me bat, moi l’anarchiste, moi l’humaniste. Abdel et Wissan, on vous vengera.

Auteur Cynoque

Les câbles ont été publiés en intégralité par wikileaks après la révélation du mot de passe par un journaliste du quotidien anglophone, the guardian qui était partenaire de la publication des câbles. Les journaux partenaires (The New York Times, Le monde, The guardian, der spiegel et el Pais) expurgeaient les câbles des informations sensibles notamment les noms des informateurs pour des raisons de sécurité.

Néanmoins, nous avions constaté que le filtrage des câbles pouvait tourner à la censure. Certains câbles étaient charcutés et pas forcément pour des raisons de sécurité (voir l’article sur le trouble jeu du journal Le monde). Le câble de l’ambassade de Paris sur les manœuvres du gouvernement français à Madagascar (voir 09PARIS848) a été complètement charcuté. Sur onze paragraphes, il en manquait neuf.

Mais comment accéder aux câbles non censurés?

  • Première solution, vous pouvez vous connecter sur le site de wikileaks ou un de ses nombreux miroirs. Tous les câbles qui n’étaient pas encore rendus publics ont été publiés sans aucune censure. Néanmoins, les câbles publiés n’ont pas été modifiés, en conséquence, la version non censurée des ces câbles n’est pas accessible sur le site de wikileaks.
  • L’autre solution consiste à télécharger l’intégralité des câbles disponible sur cryptome que vous pouvez télécharger ici. Vous téléchargez une archive en format 7zip. Une fois décompressé, vous obtenez un fichier classeur csv que vous pouvez lire avec n’importe quel tableur ou lecteur de texte. Or il y a un problème, une fois décompressé le fichier pèse 1,5 Go et sa lecture fait buguer les logiciels.

Extraire un câble wikileaks sans ouvrir 1,5 Go de données

Heureusement, on peut arriver à lire un câble sans ouvrir le fichier cable.csv avec ses 1,5 Go. Sur le blog Samys Note, son auteur a mis en ligne un fichier, sous le nom de cable finder, qui permet d’extraire le ou les câbles qui nous intéressent (lire l’article en Anglais, Extracting information from the Wikileaks cables.csv file). Vous pouvez télécharger « le fichier en .jar (Java Archives) ici.

  • Il est inutile de décompresser le fichier .jar, au contraire, le moteur de recherche ne marcherait pas.Il faut que cables.csv et cableFinder.jar soient dans le même dossier.
  • Sur linux (et mac apparemment), ouvrez un terminal et taper les lignes suivantes:

cd chemin/à/votre/dossier

java -jar cableFinder.jar cables.csv "Votre recherche" \\n\"\\n

cablefinder.jar prend en compte trois arguments :

    1. le fichier cables.csv qui contient l’intégralité des 250 000 câbles non censurés,
    2. l’objet de votre recherche « Votre recherche ». Prenons un exemple, nous voulons un câble précis, ici, celui cité au début de l’article, le câble 09PARIS848. Je vais donc taper dans mon terminal java -jar cableFinder.jar cables.csv "09PARIS848" \\n\"\\n. Les résultats vont apparaître dans le même dossier:
      cable finder: recherche "09PARIS848"
      recherche du câble « 09PARIS848 » avec cable finder. Chaque câble extrait apparait sous la forme « match000.. » . Ici, nous avons recherché un câble précis et c’est pourquoi nous n’avons qu’un seul résultat. Pour trouver tous les câbles d’une ambassade, vous devez entrer l’argument de recherche « "FM AMEMBASSY CAPITALE DU PAYS CONCERNÉ". Pour obtenir tous les câbles de l’ambassade de Paris, il suffit d’écrire « FM AMEMBASSY PARIS ».
    3. Le troisième argument délimite les câbles. Pour windows, il faut écrire \n\”\n. Un commentaire du blog de Samy recommande de taper: «  java -Xmx512m -jar cableFinder.jar c.csv FM AMEMBASSY CAPITALE DU PAYS CONCERNÉ” \n\”\n  » .

Au final, je peux obtenir une version non censurée du câble recherché en début d’article que vous pouvez lire sur pastebin.

La fuite de substances radioactives et l’incendie provoqués par le séisme ont relancé le débat autour de la sécurité de la technologie nucléaire dont l’archipel tire un tiers de son électricité … et ce, d’autant plus que TEPCO a reconnu que la centrale, dont le premier réacteur est entré en service il y a vingt ans, n’était pas conçue pour résister à un séisme d’une telle puissance (source: leblogfinance.com)

Il ne s’agit pas de Fukushima mais d’un séisme d’une magnitude de 6,8 le 16 juillet 2007 qui a touché la centrale nucléaire de Kashiwazki-Kariwa qui est la plus puissante au monde. Un séisme avait causé un incendie et une fuite d’eau radioactive dont les conséquences semblent avoir été minimes.  Il s’agit du premier cas connu d’incendie dans une centrale nucléaire résultant d’un tremblement de terre. Le câble pointe la lenteur de la réaction de TEPCO face aux évènements ainsi que son manque de transparence. Vous pouvez consulter la page de wikipédia sur le séisme de Chūetsu-oki qui rend compte des incidents à la centrale de Kashiwazki-Kariwa.

tepco

"TEPCO, la compagnie qui gère le réacteur de Fukushima, a un sérieux passif de falsifications de rapports d'inspection" par Carlos Latuff pour le Monthly review

Extrait de l’article de wikipédia sur TEPCO:

La société TEPCO est mise en cause en 2002 par le gouvernement japonais pour falsification d’une trentaine de rapports[8], concernant notamment des fissures dans la structure de treize de ses réacteurs nucléaires[9],[10],[11], ce depuis les années 1970, début des constructions de centrales au Japon[12], et pour avoir dissimulé des accidents nucléaires, dont celui qui a conduit à une réaction en chaîne incontrôlée en 1978 dans le réacteur №3 de Fukushima[9],[12].

Des témoignages d’employés tendent à penser qu’elle « fait passer la rentabilité à court terme avant l’impératif de sécurité à long terme »[12]. Elle est critiquée pour avoir recours pour la maintenance de ses centrales à des « sous-traitants souvent inexpérimentés »[12]. Enfin, lors de l’accident nucléaire de Fukushima en 2011, pour TEPCO, «  dans les deux premiers jours qui ont suivi le séisme et le tsunami, le souci de préserver les équipements semble l’avoir emporté sur la prise en compte du risque pour les populations »[12].

Sur le site de Fukushima travaillent majoritairement des intérimaires employés par des sous-traitants : en 2008 il y a 1 108 salariés réguliers de TEPCO ou d’autres entreprises, contre 9 195 employés de sous-traitants.[13] Or pour ces derniers, la NISA ne publie la répartition de la dose collective que centrale par centrale si bien que ces employés, qui passent de l’une à l’autre, n’ont pas accès au total de leur dose accumulée sur un an et plus, ce qui complique la reconnaissance en maladie professionnelle.[13] 255 ouvriers sous-traitants ont reçu en 1979 une dose supérieure à 10 mSv, contre seulement deux employés réguliers.[13]

Par ailleurs, TEPCO confie pendant l’accident de Fukushima les tâches les plus ingrates et les plus exposées aux rayons ionisants à des travailleurs sans formation qui sont précaires et considérés comme des parias de la société japonaise, notamment les Burakumin.[13],[14] Selon Paul Jobin, sociologue spécialiste du Japon, « la propagande de Tepco et de la Nisa sont là pour minimiser les risques » de ces employés qui gèrent la crise.[13

Abréviations utilisées:

* NPP: nuclear power plant = centrale nucléaire
* EST = environnement, science et technologies
* METI = Ministry of Economy, Trade and Industry = ministère du l’économie, du commerce et de l’industrie

N° de Référence Créé le Publié le Classification Origine
07TOKYO3263 2007-07-17 11:44 2011-05-07 05:00 NON CLASSIFIÉ Ambassade de Tokyo

VZCZCXYZ0016

PP RUEHWEB

DE RUEHKO #3263/01 1981144

ZNR UUUUU ZZH

P 171144Z JUL 07

FM AMEMBASSY TOKYO

TO SECSTATE WASHDC PRIORITY 5571

UNCLAS TOKYO 003263

SIPDIS

SIPDIS

E.O. 12958: N/A

TAGS: TRGY JA

OBJET: JAPON : ÉNERGIE NUCLÉAIRE : UN TREMBLEMENT DE TERRE EST À L’ORIGINE D’UN INCENDIE ET D’UNE FUITE D’EAU RADIOACTIVE DANS UN RÉACTEUR NUCLÉAIRE

1) RÉSUMÉ: Le 16 juillet 2007, un tremblement de terre a entrainé un incendie et une fuite radioactive à la centrale nucléaire (NPP) [NDLR: nuclear power plant, centrale nucléaire] de Kashiwazki-Kariwa et le METI [NDLR : Le ministère de l’économie, du commerce et de l’industrie au Japon]

a ordonné que le réacteur reste fermé en attendant les contrôles de sécurité. Un contact de Post à l’agence de sureté industrielle et nucléaire (NISA) japonaise a confirmé que les radiations ne posent aucun risque pour l’environnement comme l’avait annoncé Tokyo Electric Power Company (TEPCO). D’après le rapport de la NISA à l’AIEA, aussi transmis au Post, quatre des sept réacteurs étaient en marche au moment du séisme et tous sont tombés en panne et ont arrêté de fonctionner. Selon la NISA, il y a eu une fuite d’eau radioactive au troisième étage du bâtiment du réacteur de l’unité 6 (qui était arrêté pour une maintenance de routine). La radioactivité libérée dans la mer est estimée à 60 000 Bq pour 1,2 mètres cubes d’eau [NDLR : La radioactivité de l’eau du robinet est de 1000 Bequerels par mètre cube. Elle est de 100 000 pour les déchets à «faible activité». TEPCO annoncera encore plus tard que la radioactivité estimée serait plutôt de 90 000 becquerels par mètre cube] . Le feu a pris dans un transformeur qui fournissait l’électricité à l’unité 3. Fin du Résumé.

Confusion initiale RE: fuite d’eau radioactive

2) Le 16 juillet 2007 à 10h13 du matin, un séisme de magnitude de 6,8 a interrompu les opérations quotidiennes à la plus grande NPP du monde, la NPP de TEPCO de Kashiwazaki-Kariwa située dans la préfecture de Niigata sur la mer du Japon. Suite à la secousse, un transformeur d’électricité du bâtiment du réacteur numéro 3 a pris feu, rejetant alors un nuage noir de fumé dans l’air. Dans l’après-midi, l’incendie a été endigué et les officiels de TEPCO ont publié un communiqué affirmant qu’aucune fuite radioactive n’avait été detectée. Plus tard dans la journée, cependant, TEPCO a annoncé que de l’eau contenant des substances radioactives a fui mais qu’aucun impact négatif sur l’environnement n’avait été détecté. L’officiel EST a parlé avec M.Keiichi Yoshida, le dirigeant du département de communication de l’entreprise, qui a confirmé ce qui a été publié dans la presse.

centrale nucléaire de Kashiwazaki-Kariwa en feu

centrale nucléaire de Kashiwazaki-Kariwa en feu, on voit le nuage de fumée noire. photo prise sur le blog ghandivert

3) Selon M. Fumiaki Hayakawa, le directeur adjoint aux situations d’urgence de l’Agence de Sureté industrielle et nucléaire (NISA), le niveau des radiations émise était inférieur au seuil légal. M. Hiroyoshi Koizumi, haut représentant aux relations internationales de l’Organisation de sureté de l’énergie nucléaire japonaise (JNES), la direction de l’information sur la recherche en matière de sureté nucléaire a publié un rapport officiel d’évaluation, qui a aussi été envoyé à l’AIEA et au NRC [NDLR : US Nuclear Regulatory Commission, équivalent de l’autorité de sureté du nucléaire en France]. Finalement, M. Kazuko Nagura, sépcialiste de la sureté nucléaire à la direction des relations internationales du ministère de l’économie, du commerce et de l’industrie (METI), a dit que le gouvernement japonais est actuellement en train d’enquêter pour déterminer la cause exacte de la fuite d’eau et qu’il publiera des nouvelles à ce sujet. L’ambassade continuera de transmettre toute information nouvelle venant des officiels du gouvernement japonais.

INCENDIE DANS UN TRANSFORMATEUR DE L’UNITÉ 3

4) Le tremblement de terre a frappé le matin entre 10h13 et 10h27, les officiels de TEPCO ont appelé les pompiers pour un incendie mineur au transformateur de l’unité 3 qui fournit l’électricité à l’infrastructure. A 11h58, le feu était éteint. Au moment du tremblement de terre les réacteurs 2, 3, 4 et 7 se sont automatiquement arrêtés comme prévu. Les trois autres réacteurs étaient sous le coup d’inspections de routine. TEPCO a affirmé dans un communiqué qu’aucune fuite radioactive n’avait été détectée par les systèmes de surveillance. Cependant, TEPCO a été critiqué pour avoir pris trop de temps à mettre un terme à l’incendie. Il y a eu des dommages mineurs à un bâtiment de service voisin, mais cela n’a pas affecté directement le fonctionnement du réacteur.

FUITE D’EAU RADIOACTIVE À L’UNITÉ 6

5) Mr. Yoshida a affirmé que juste avant la conférence de presse de TEPCO à une heure de l’après-midi, un employé de TEPCO a découvert que de l’eau fuyait probablement de la piscine des combustibles usés. Cependant, TEPCO n’en a pas informé le public car la fuite n’était pas officiellement confirmée au moment de la conférence de presse. Après que les autorités légitimes aient enquêtées sur la situation, TEPCO a organisé une autre conférence de presse après six heures du soir et a annoncé qu’une faible quantité de substances radioactives s’est répandue dans la mer du Japon.

6) Selon l’officiel japonais, de l’eau qui fuyait a été observée au troisième étage et au milieu du troisième étage du bâtiment du réacteur 6, dont l’activité était suspendue au moment du tremblement de terre pour des inspections périodiques. La fuite d’eau a été estimée à 0,6L, 2.8×10 2Bq au troisième étage et 0,9L, 1,6×10 4BQ au milieu du troisième étage. La quantité d’eau qui s’est écoulée dans la mer est estimée à 1,2 mètres cubes d’eau à une radioactivité de 60 000 Bq. Les officiels du gouvernement ont affirmé que c’est la première fois que des substances radioactives s’échappaient d’un NPP à cause d’un tremblement de terre et qu’ils mènent une enquête minutieuse pour déterminer les causes de l’incident.

(NOTE: M. Yoshida a affirmé que des substances radioactives dans ont fui du réacteur vers la mer avant mais jamais à cause d’un tremblement de terre). En raison de l’incident, le ministre du METI Akira Amari a dit au président de TEPCO Tsunehisa Katsumata de ne pas reprendre les opérations de son NPP tant que des mesures préventives ne sont pas prises et que la sécurité n’est pas assurée. Jusqu’à ce jour, aucun événement inhabituel dans les autres centrales nucléaires relativement proches de la zone touchée par le séisme, comme les NPPs de Shika et de Fukushima n’a été signalé.

carte des centrales nucléaires au Japon

carte prise sur leblogfinance.com

SCHIEFFER

Comme la grande partie des câbles publiées, la communication 10PARIS183: n’apporte pas de révélations cruciales. Borloo manifestait déjà son scepticisme vis à vis du succès d’un accord contraignant:

 »Jusqu’à présent, nous étions dans un système, le protocole de Kyoto, qui était certes une grande avancée, une mise en marche du monde, mais seule l’Europe était réellement engagée, alors qu’elle représente 17 % des émissions mondiales des gaz à effet de serre. Et encore, les engagements européens ont été honorés parce qu’il y a eu des modifications des mix énergétiques des pays de l’Est, expliquait Jean-Louis Borloo, devant les Commissions des Affaires économiques et du Développement durable de l’Assemblée nationale le 27 janvier. L’enjeu du post Kyoto était d’accrocher les 80 % d’émetteurs de GES restants. L’idée que le type d’accord contraignant européen pouvait être imposé au reste du monde était un non sens. Si le 31 janvier, le reste du monde adresse à l’ONU ses plans de réduction et ses engagements, Copenhague sera une réussite ». Le ministre d’État ne doute pas quant au respect de cette échéance qui, dans les objectifs, suivra  »la feuille de route de Bali ».

M. Borloo rencontra l’ambassadeur des États-Unis, M. Rikvin, vers le 17/02, date où a été envoyée la communication au secrétariat d’État. Le ministre de l’environnement de l’époque n’a pas changé d’avis après son entretien avec l’ambassadeur des États-Unis. Cependant, la déclaration à l’assemblée nationale a été faite après le sommet de Copenhague qui s’est tenu en décembre 2009. Audrey Garric, journaliste du monde, soutient que c’est une position très éloignée de ce qu’il prônait ouvertement avant le congrès en s’appuyant sur un entretien donné au nouvel observateur le 21 novembre, 16 jours avant l’ouverture du sommet de Copenhague. La lecture de l’interview appelle à être prudent:

Nouvel Observateur : Faut-il impérativement un traité  à  la sortie de Copenhague pour graver ces engagements dans le marbre ?

Jean-louis Borloo : Vous savez, les traités à ce niveau, c’est généralement quand on est en guerre et qu’on fait la paix. Ce qui n’est pas le cas. Et puis les traités, dits contraignants, ne garantissent pas la réussite. Il n’est qu’à voir Kyoto. Autant je pense que les signataires de Kyoto doivent se réengager. Autant il me semble que des engagements fermes et chiffrés des nations présentes à Copenhague seraient déjà à la hauteur de l’attente. Ensuite on met des contrôles à posteriori et un monitoring de vérifications. Il serait aussi souhaitable qu’on se mette d’accord pour une Agence Mondiale de l’environnement du type de l’OMC pour fixer  les règles et suivre leurs applications. Dés lors que les objectifs sont chiffrés et qu’un fonds de développement est créé pour les pays les plus vulnérables sur la production d’électricité propre et pour  la lutte contre la déforestation et le traitement des risques, tout est possible.

La position de M. Borloo était pour le moins ambigüe. Il ne se prononçait pas ouvertement pour un traité contraignant mais n’était pas défavorable à des contrôles et des vérifications.
On note que deux propositions sont mises en avant:

    • la lutte contre la déforestation et reboisement (à travers le programme de l’ONU, REDD+)
    • la mise en place d’un fonds «vert» destiné à financer le développement durable des pays moins favorisés (appelé programme «fast-start»)

Ces deux mesures faisaient parties du plan «justice-climat» exposé le 31/10/2009 au Journal du Dimanche par M. Borloo. Néanmoins, aucune référence au financement du projet n’est faite dans le câble alors que le plan initial prévoyait un prélèvement sur les flux financiers à hauteur de 0,01% (appelé aussi taxe Tobin).

On constate un double langage tenu par M. Borloo à l’époque, ce qui n’a strictement rien de surprenant dans le monde de la politique. Dans, le câble, l’ambassadeur des États-Unis écrit:

Il a aussi souligné qu’à la différence de quelques Européens, les Français comprenaient la position du gouvernement américain et n’ont pas été critiques vis à vis des États-Unis à Copenhague. En réalité, dit-il, le succès de l’accord de Copenhague pour le gouvernement américain résulte de l’engagement direct du président Obama.

Cette position de l’ancien ministre de l’environnement est surprenante quand on sait que ce dernier s’est montré très critique vis à vis de l’administration Obama. En mai 2009, il avait jugé «insuffisants» les projets américains de réduction des émissions de gaz à effet de serre. On pouvait lire à l’époque dans france-soir:

Pour Jean-Louis Borloo, il est donc «inconcevable» que la première puissance mondiale, qui émet deux fois plus de GES que l’UE, ne fasse pas au moins autant d’efforts que l’Europe, même s’il est possible d’envisager un délai de trois ou quatre ans aux Etats-Unis, qui «reviennent de loin».

Le 7 décembre, jour d’ouverture du sommet de Copenhague, M. Borloo tenait à l’express des propos qui allaient dans le même sens en déclarant «Obama doit nous emboîter le pas». Le 21 décembre, trois jours après la fin de la conférence, le ministre déclarait ouvertement sa déception vis à vis du gouvernement américain dans une interview à RMC:

La grande déception, ce sont les Etats-Unis! En gros, un américain émet 4 fois plus de gaz à effet de serre qu’un Français… et l’engagement américain c’est sept fois moins que les Français et cinq fois moins que les européens en général. La vraie difficulté, c’est le blocage du congrès américain qui empêche Obama d’aller plus loin.

En public, M. Borloo condamne les États-Unis mais n’hésite pas en privé à manifester toute sa sympathie face à leur ambassadeur.

Il n’est pas étonnant que celui-ci parle de «vue stratégique des négociations qui a changé de manière significative». Une question nous vient alors à l’esprit, ce double langage avait-il été remarqué lors de la négociation des accords de Copenhague?

La réponse est oui. Le lendemain de l’ouverture de la conférence de Copenhague, le blogger Florent Baarsch, qui suivait la conférence pour le compte de la Global Coalition for Climate action, écrivait un article intitulé: «La France joue-t-elle double jeu dans les négociations sur le climat ?» L’aide aux pays en développement constituait un pilier du plan «justice-climat» or la France a rechigné pendant le sommet a abondé des fonds supplémentaires au projet de fonds d’aide au développement durable. Florent Baarsch concluait ainsi son billet avec une pointe d’amertume:

Il est donc assez surprenant de comparer les discours prononcés publiquement par le président Nicolas Sarkozy et Jean-Louis Borloo le ministre de l’environnement par rapport à l’aide à apporter aux pays souffrants des conséquences des changements climatiques et la position réellement négociée au sein de l’Union.

La France a présenté le Plan Justice Climat, pour remettre de la justice et de l’éthique dans les négociations actuelles. Espérons que ce ne sont pas vains mots. Ainsi, il ne reste plus qu’un seul jour pour que la France permette aux pays du Sud de ne pas avoir à choisir entre la construction d’une école et la construction d’une digue, à choisir entre la vie et la survie.

En conclusion, nous notons effectivement le double langage tenu par M.Borloo. Face aux médias, il n’hésitait pas à se poser en défenseur de l’écologie et de la justice sociale, pourfendeur de la cupidité des Américains qui ne voulaient rien céder.

L’attitude face au représentant de la première puissance mondiale est tout autre, il se montre beaucoup plus conciliant.

Néanmoins, il existe des projets concrets de l’ONU pour endiguer le réchauffement climatique. Des initiatives comme REDD+ (lire la très bonne présentation de l’IUCN) émergent parallèlement aux différentes conférences des parties (COP). REDD+ a pour but de lutter contre la déforestation et de mener une politique de reboisement en associant les populations indigènes. Le programme fast-start qui finance le développement durable des pays moins favorisés se met lui aussi en place (consultez le site web ici). La bonne mise en œuvre de ces projets dépend des accords signés aux COP et il est donc indispensable que nos dirigeants se comportent de manière transparente et honnête pour qu’un réel développement durable et juste puisse voir le jour.

Sources:
Copenhague J-16. Jean Louis Borloo :  » Il n’y aura pas d’accord à Copenhague sans la signature de la France », nouvelobs, 21/11/09
Après-Copenhague : Jean-Louis Borloo reste très confiant, actu-environnement.com, 27/01/2010
Environnement – Jean-Louis Borloo réclame davantage à Obama, france-soir, 26/05/2009
Jean-Louis Borloo: « Obama doit nous emboîter le pas », l’express, 7/12/2009
Borloo : « Les Etats-Unis… La grande déception ! », rmc.fr, 21/12/2009

Pour en savoir plus sur les tractations et marchandages autour du sommet de Copenhague:
WikiLeaks : faux espoirs et vrai désarroi au sommet de Copenhague sur le climat, le monde, 10/12/10