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Nous avions déjà évoqué l’assaut des hôpitaux et l’arrestation des opposants blessés (voir l’article les hôpitaux servent d’appât pour détenir les manifestants). Plusieurs médecins avaient été tabassés pour avoir soigné des opposants.

Les forces de police et les soldats saoudiens du Conseil de la Coopération du Golf (GCC) bloquent les hôpitaux pour empêcher les manifestants d’accéder au soin, comme le montre cette vidéo (cliquez ici) prise à l’hôpital principal de Salmania près du quartier de Lulu à Manama, la capitale:

Ce sont 23 médecins et 24 infirmiers qui ont été arrêtés à l’hôpital de Salmania. Ils sont accusés d’avoir voulu renverser le gouvernement, d’occuper illégalement un lieu public et d’incitation à participer à des manifestations illégales. Ils sont jugés devant une court martiale à huis clos comme le prévoit l’état d’urgence établi le 16 mars. L’hôpital de Salmania, à côté du quartier de Lulu où a eu lieu les principales manifestations, était en première ligne pour recevoir les blessés. L’hôpital avait été très vite assiégé par les forces de sécurité du Bahreïn qui sont venus pour arrêter les opposants hospitalisés. Des médecins et des infirmiers avaient été tabassés. Les 47 membres du personnel soignant inculpés ont soigné des manifestants, ce qui constitue en réalité le véritable crime pour les autorités du Bahreïn qui se cache derrière des accusations fantasques.

Refuser de soigner un patient est contraire à toute idéologie médicale, dans le serment du conseil de l’ordre des médecins français, il est écrit:

Je respecterai toutes les personnes, leur autonomie et leur volonté, sans aucune discrimination selon leur état ou leurs convictions. [NDLR: souligné par l’auteur] J’interviendrai pour les protéger si elles sont affaiblies, vulnérables ou menacées dans leur intégrité ou leur dignité. Même sous la contrainte, je ne ferai pas usage de mes connaissances contre les lois de l’humanité.

Dr. Nada Dhaif

Le Dr. Nada Dhaif fait parti des 24 médecins arrêtés de l'hôpital de Salmania. Photo de OpBahrain

L’information a été diffusée par les médias anglophones (BBC, USA Today, the independent) mais n’a pas fait de bruit parmi leurs confrères francophones.

Nous en appelons aussi à tous les médecins et membres du personnel soignant. Soyez solidaires envers vos confrères qui n’ont fait que respecter le serment d’Hippocrate et le code de déontologie médical. Votre influence au près de la population est énorme. Si chacun de vous poste une affiche de soutien à vos collègues du Bahreïn dans son hôpital, sa clinique ou son cabinet, on pourra faire avancer leur cause.

4 bahraïnis condamnés à mort

De gauche à droite: Saeed Abduljalil Saeed, 19 ans ; Abdul Aziz AbdulRidha, 24 ans; Ali Hassan AlSingace, 19 ans ; Qasim Hasan Matar, 20 ans . Photomontage publié sur la page facebook de l'operation Bahrain

Ces 4 jeunes Bahraïnis ont été condamnés à mort le 2 mai pour le meurtre de deux policiers. Trois autres jeunes d’une vingtaine d’année environ ont été condamnés à la prison à vie dans la même affaire. Selon le Bahrain Center for Human Rights, les aveux des 7 condamnés ont été obtenus sous la torture (voir l’article de l’operation leakspin sur la pratique de la torture au Bahreïn).

Ils devaient être défendus par l’avocat Mohammed AlTajer connu pour son engagement en faveur des droits civiques. Il a été arrêté le 15 avril et le procès a commencé le 19. Le 15 avril à 23h (heure locale), la police a encerclé le domicile de l’avocat et a effectué une perquisition de toutes les pièces de la maison y compris des chambres des enfants qui dormaient à cette heure ci. La police a confisqué des objets personnels et embarqué l’avocat devant sa femme et ses enfants. Vous pouvez lire le rapport de Human Right Watch ici en Anglais.

Les 7 inculpés ont été jugés sans avocat devant une court martiale à huis clos, ce qui est contraire aux normes d’un procès civil équitable. L’état d’urgence déclaré le 16 mars par le roi Al-Khalifa a institué une court militaire spéciale pour juger les crimes et délits des opposants arrêtés. Plus de 800 personnes ont été arrêtés depuis le début des évènements le 14 février et elles sont détenues au secret sans que leur famille ou des avocats puissent leur rendre visite. On compte aussi 31 tués dans les manifestations.

Mohammed Farhan, 6 ans, tué par l'inhalation des gazs lacrymogènes

Mohammed Farhan, 6 ans, tué par l'inhalation des gazs lacrymogènes dans l'île de Sitrah. Image de l'operation bahrain

Les manifestations au Bahreïn sont essentiellement le fait de la majorité chiite (70% de la population) qui proteste contre les discriminations dont elle est victime dans un pays gouverné par une monarchie sunnite, la famille Al-Khalifa. Bien sur le roi Bahreïni en profite pour dire que les manifestants sont manipulés par l’Iran et faire jouer ainsi le soutien de l’Arabie Saoudite.  Les Etats-Unis, qui ont une base navale au Bahreïn, suivent avec attention la situation et Robert Gates, le secrétaire à la défense, a qualifié « d’insuffisantes » les réformes annoncées par le gouvernement Bahreïni, pressant le roi de faire des concessions pour apaiser la population de peur que la contestation soit instrumentalisée par l’Iran. C’est ainsi qu’après avoir envoyé une douzaine de chars au Bahreïn, l’Arabie Saoudite déploie 1000 hommes armés pour aider le petit royaume vassal à rétablir l’ordre, en clair cogner sur les Chiites, histoire de les faire taire une bonne fois pour toute. Officiellement, l’Arabie Saoudite intervient dans le cadre du Conseil de Coopération des Etats Arabes du Golf (GCC) qui prévoit une intervention militaire en cas d’attaque étrangère, des troupes en provenance des Etats des Emirats-Arabes Unis sont aussi attendues sur place. En réalité, l’Arabie Saoudite craint que le vent de contestation se répande dans les régions majoritairement chiites jouxtant le Bahreïn,très riches en pétrole. Elle était déjà intervenue en 1994 dans un contexte similaire. Si vous voulez en savoir plus sur les enjeux géopolitiques au Bahreïn, regardez l’excellente vidéo du Caspian Report en Anglais.

Le gouvernement saoudien semble oublier la répression des mouvements d’opposition au Bahreïn est déjà d’une violence inouïe, la police tire à armes réelles sur les manifestants, utilise comme au Yemen des gazs paralysant qui détruisent les voies nerveuses, et pratique aussi la torture d’enfants. Comme l’operation leakspin l’avait déjà souligné, les enfants prisonniers sont passés à tabac, violés et n’ont le droit à aucune visite y compris de leurs parents. Al Jazeera a diffusé des images tout simplement édifiantes de la répression particulièrement violente des manifestations au Bahreïn. La police tire sur tout ce qui bouge, on voit même un policier achever un manifestant blessé avec un fusil.

Dans la vidéo, Hussein Shobokshi, éditorialiste pour le journal asharq alawsat qui est un journal saoudien pan-arabe, en réponse à la journaliste qui lui demande si on a affaire à une situation de crise, déclare que les tensions inter-religieuses vont être accrues par cette intervention militaire, concluant « oui c’est une crise« .

Il est à rappeler que les tensions inter-religieuses sont souvent évoquées par le monarque bahreïni ou l’Arabie Saoudite, les groupes d’oppositions chiite qui manifestent, scandent au contraire des slogans d’unions nationales comme « Sunnite, Chiite, nous sommes tous unis ». La famille Al-Khalifa au pouvoir au Bahreïn n’aura cessé d’instrumentaliser les tension religieuses, en faisant d’abord appel à des mercenaires sunnites, essentiellement du Pakistan, et maintenant en faisant intervenir l’armée saoudienne. Sur twitter, qui a été particulièrement actif hier y compris à des heures tardives (pas mal de tweet entre une et deux heures du matin heure, local, ce qui correspond à 23h-minuit heure française), la présence de « voyous armés » (armed thugs en Anglais) est très présente dans les tweets. Les groupes d’opposants pointent la présence d’individus étrangers:

Confirmé: beaucoup de blessés à Saar à cause de tirs d’individus masqués, qui avaient un autre accent arabe (pas barheïni)

Saar est une ville résidentielle huppée du Bahreïn. Les forces de l’ordre Bahreïnies, expulsent avec un grand empressement les manifestants quand ils sont dans les quartiers riches. Depuis avant-hier, des manifestants sont présents dans le quartier financier de Manama. Contacté hier soir par l’operation leakspin sur twitter, un opposant bahreïni du nom d’Anmarek nous a répondu (traduction littérale des tweets de l’Anglais vers le Français):

@opleakspin merci de votre soutien. Des dizaines de milliers de manifestants étaient dans les environs de lulu [NDLR: le quartier du centre-ville de Manama, la capitale proche du centre d’affaires et du quartier des ambassades]. Un bon nombre reste encore ici pour la nuit.

@opleakspin les troupes saoudiennes sont entrées au Bahreïn… Mais ils n’ont encore rien fait … Les voyous du régime attaquent les gens dans différents quartiers du Bahreïn.

@opleakspin les manifestants bloquent toute la rue de Lulu au centre d’affaires.

Aujourd’hui, une manifestation a été organisée devant l’ambassade d’Arabie Saoudite à Manama pour réclamer le départ des troupes étrangères. On signale encore des attaques par des bandes armées dans différents quartiers de Manama ainsi que plusieurs villages. Des appels à l’aide visant la communauté internationale ont été formulés par les opposants qui décrivent une situation chaotique et un état très précaire des hôpitaux qui peinent à soigner les manifestants. Au moment où j’écris, le centre de soin de Sitra subit une attaque de l’armée qui depuis le début de la contestation essaie d’empêcher les manifestants blessés d’être hospitalisés. La situation étant particulièrement confuse, il est difficile de dresser un bilan du nombre de morts et de blessés. Les témoignages qui arrivent évoquent des tirs sur la foule. Un Bahreïni résume ainsi la situation:

Bahreïn est devenu un zoo! Pire, c’est une jungle ! Des citoyens pacifiques non armés sont attaqués par des forces armées brutales !

 

manifestation devant l'ambassade saoudienne à Manama

manifestation devant l'ambassade saoudienne à Manama le 15 mars, les manifestants scandent "Dégagez! Dégagez! envahisseurs!" ou encore "la révolution jusqu'à ce que gagnons notre liberté"

Que faire quand un peuple ne ploie pas sous la répression? Cogner encore plus dur, tel ce que font les gouvernements en Libye, au Yemen et à Bahreïn. Les gouvernements autoritaires n’ont pas compris que l’accroissement de la répression ne fera pas taire un peuple excédé, au contraire, le sentiment de haine s’accroit encore plus et les mouvements de contestation peuvent devenir encore plus violents. L’intervention militaire saoudienne n’a fait qu’éveiller un ressentiment encore plus vif vis à vis du gouvernement en place. L’Arabie Saoudite qui voulait contenir l’influence iranienne ne fait au contraire qu’accroitre les tensions religieuses. Une intervention militaire iranienne est peu probable en raison de la présence d’une base navale américaine au Bahreïn. Néanmoins, le climat géopolitique va inévitablement se détériorer, ce qui pourrait avoir des conséquences dramatiques notamment sur le plan humain et aussi économique, le prix du pétrole va encore monter pénalisant encore plus une économie mondiale en crise.

photo op barhain 21 février

manifestation de personnels soignants contre les meutres perpétrés par les forces de l'ordre au Bahreïn, il est écrit sur la banderole: "AUCUNE EXCUSE POUR TUER". photo du groupe facebook operation bahrain

La communauté internationale doit condamner cette intervention militaire inique qui ne fait qu’empirer la situation. Vous pouvez signer une pétition contre les violences policières au Bahreïn ici. La situation est particulièrement critique, il ne faut pas oublier le Bahreïn et agir le plus vite possible afin de mettre fin aux massacres. Cessons de penser à l’Iran qui de toute façon n’interviendra pas. Tous les Hommes sont égaux en droits et doivent être traités dignement, qu’ils soient chrétiens, athées, musulmans chiites ou sunnites, juifs, animistes, noir, blanc, jaune, petit, grand, etc…

Si la Libye avec ses 6000 morts est à la une, il ne faut pas oublier que d’autres pays connaissent une répression sanglante. Au Bahreïn, l’armée continue d’assiéger la foule qui tient toujours la place de la Perle à Manama, la capitale. Ils étaient des milliers hier à être rassemblés devant le parlement et ils étaient encore nombreux à manifester aujourd’hui. Une manifestation a aussi eu lieu devant le ministère de l’intérieur pour dénoncer la répression sanglante des manifestations avec comme slogan « à bas Al-Khalifa » (nom du monarque) et « pas de dialogue avec les tueurs » (middle east online).

manifestation devant le ministère de l'intérieur le 2/03

manifestation devant le ministère de l'intérieur le 2/03, "Comment peut-on espérer être en sécurité quand l'armée tire sur les manifestants?", photo et légende prises sur middle east online

Un autre rassemblement de masse est prévu vendredi après la prière. Les manifestants sont principalement des Chiites (70% de la population) qui protestent contre les discriminations dont ils sont victimes dans cette monarchie sunnite. Les tensions communautaires sont très fortes et des affrontements inter-religieux ont été signalés. Gulfnews.com raconte l’histoire d’une bagarre dans une lycée pour filles entre Sunnite et Chiite. Les bilans établis par les différents organismes de presse font état de 7 morts et de plusieurs centaines de blessés en un mois. La répression violente n’est pas près de s’arrêter puisque l’Arabie Saoudite (monarchie sunnite elle aussi) a envoyé une douzaine de chars pour soutenir l’armée du Bahreïn (ria novosti). Cependant la répression brutale décourage pas les manifestants, souvent très jeunes, qui continuent à manifester pour réclamer leurs droits et une libéralisation du régime politique.

Dans cette vidéo, un jeune manifestant sur son lit d’hôpital déclare:

« Ils nous ont lancé des gazs lacrimogènes et des bombes sonores. Ils nous traitent comme des animaux. Ils nous ont attaqué avec des armes non conventionnelles. Ils croient que nous sommes des bêtes. »

question du journaliste: « portiez-vous quelque chose sur vous? »

jeune manifestant: « Non, nous ne protestons que pacifiquement. Nous voulons juste la paix. Nous ne sommes pas armés. »

D’après le Bahrein Center for Human Rights (BCHR), la torture est couramment usitée dans les prisons bahreïnies y compris contre des enfants. Les détenus mineurs subissent souvent des viols et des passages à tabac. Le site raconte l’interpellation de 76 enfants dans une manifestation en novembre 2010 avec des photos des marques de torture à l’appui (les photos peuvent heurter la sensibilité), le plus jeune détenu avait à peine 10 ans.

Jihad Aqqel Al Sari, 10 ans, emprisonné en novembre 2010 après une manifestation

La police ne prévient pas les parents de l’arrestation de leur enfant qui de toute façon ne pourra recevoir aucune visite.

La situation des adultes n’est guère reluisante non plus. Des attaques contre les équipes médicales sur le terrain des manifestations par la police pour empêcher les blessés de recevoir les soins ont été signalées. Cependant, le gouvernement bahreïni s’est engagé à ce que cela ne se reproduise plus. Plusieurs témoignages de manifestants confirment de nouveau l’utilisation de la torture par les forces de l’ordre du Bahreïn.

le président du Bareihn Center for Human Rights lui même tabassé par la police anti-émeutes

Une pétition pour demander la fin des violences policières envers le peuple bahreïni est en ligne. Les Anonymous continuent les actions de soutien avec l’operation Bahrain, le site du ministère de l’intérieur est hors ligne.

image du groupe facebook de l'operation bahrein

image du groupe facebook de l'operation bahrein, photo pris le 21/02, place de la Perle à Manama, la capitale

2011 devient peu à peu l’année de la révolution mondiale. Partie du monde arabe, les manifestations contre l’autoritarisme qui bride les libertés individuelles et le développement économique s’étendent. La chute de régimes autoritaires jugés stables comme en Egypte ou en Tunisie ne laissent pas indifférents et suscitent de nombreux espoirs. C’est pourquoi il est proposé un panorama très rapide du théâtre des manifestations et des opérations des Anonymous pour les soutenir.

D’abord, faisons un point sur le Bahreïn. Les manifestants étaient devant le parlement ce matin et réclament la fin de la monarchie, ce qui était encore impensable il y a moins d’une semaine. A l’instar du Yemen et de l’Oman, la répression est très violente, l’armée n’hésite pas à tirer sur la foule à balles réelles.

logo operation bahrainLe site du ministère de l’intérieur bareihni (http://www.interior.gov.bh/) est bloqué par une attaque DDOS. Les Anonymous ont mis en place un carepack, pour plus d’infos sur l’operation, vous pouvez consulter le pad de l’opbahrain. La place de la perle est toujours occupée et des manifestants sont présents aussi devant le parlement.

Autre pays du monde arabe qui commence à être touché par le vent de contestation, la Mauritanie. Pays très instable en proie à des coups d’Etat militaires réguliers, la Mauritanie est au main de la junte militaire depuis 2008. Le général mauritanien au pouvoir, Ould Abdel Aziz, est très lié à Kadhafi qui a lui permis d’asseoir son pouvoir. La déstabilisation de Kadhafi fragilise de facto le pouvoir mauritanien qui pouvait compter sur le soutien de la Libye. La contestation en Mauritanie est partie de manifestations anti-Kadhafi dans les lycées et les campus universitaires de Mauritanie. Pour les Anglophones, vous pouvez lire une analyse plus complète sur le blog the moor next door.

operation mauritaniaIl existe une page facebook pour l’Operation Mauritania mais j’ai trouvé le channel irc vide. Les Mauritaniens méritent d’être soutenus. La dictature militaire opprime la population. 300 jeunes ont manifesté il y a deux jours à Nouakchott, la capitale, et ont été dispersés par la police. Il faut rappeler que des pratiques archaïques comme l’esclavage et l’excision sont des pratiques qui ont toujours cours en Mauritanie.

carte d'Afrique de l'Ouest

pays de la carte touchés par des mouvements de contestation: Maroc, Algérie, Libye, Mauritanie, Sénégal, Bénin sans oublier la Côte d'Ivoire en proie à une guerre civile larvée depuis la réélection frauduleuse de Laurent Gbagbo

Par effet domino, les régimes d’Afrique de l’Ouest connaissent eux aussi des mouvements de contestation. Au Sénégal, voisin de la Mauritanie, un homme s’est immolé le 18 février devant le palais présidentiel. Au Bénin, des étudiants ont aussi manifesté. Dans les deux cas sont dénoncés la corruption du pouvoir et une situation économique difficile avec un chômage des jeunes élevés. Une pensée émue nous vient pour la Côte d’Ivoire en proie à d’importants affrontements entre les partisans du président élu Ouattara et ceux du président en place Gbagbo. On déplore des morts régulièrement des morts dans la capitale et les anciens rebelles semblent reprendre les armes.

Mais les manifestations ne se limitent pas au monde arabe et au continent africain, ainsi la Chine connait des manifestations dans plusieurs grandes villes qui se sont organisées par le biais de réseaux sociaux. Une operation China a aussi été montée par les Anonymous pour soutenir les manifestants chinois, vous pouvez les retrouver sur facebook ou sur irc. L’accent est mis sur le contournement du dispositif conséquent de censure internet en Chine par le projet « great tunnel » et sur la diffusion de câbles wikileaks « chinaleaks ». Vous pouvez en savoir plus sur le pad collaboratif de l’opchina.

logo operation china

Enfin, n’oublions pas la bonne vieille Europe. La Croatie a connu d’importantes manifestations ces derniers jours. Les manifestants réclament la démission de la première ministre, Jadranka Kosor. Elle a remplacé en 2009, l’ancien premier ministre, Ivo Sanader, qui en décembre dernier a été arrêté et inculpé pour des pratiques mafieuses. L’opposition dénonce le manque de légitimité de Mme Kosor désigné par l’ancien premier ministre pour lui succéder. Des affrontements ont éclaté samedi lors d’une manifestation réunissant 15 000 personnes à Zaghreb, entre les vétérans qui manifestaient et la police, faisant 25 blessés.

photo d'un jeune manifestant à Zaghreb le 26 février

photo d'un jeune manifestant à Zaghreb le 26 février,